Prise en charge individualisée pour l’endométriose
Recommandations HAS
Face aux fréquents retards de diagnostic de l’endométriose, une prise en charge pluridisciplinaire et personnalisée grâce à des centres experts est préconisée dans les Recommandations de la Haute autorité de santé (HAS).
Publiées mi-janvier, ces recommandations, rédigées avec le Collège national des gynécologues et obstétriciens français (CNGOF), abordent chaque étape de la prise en charge, du diagnostic aux traitements et les situations d’infertilité.
L’endométriose, caractérisée par la migration de tissu endométrial en dehors de l’utérus peut rester asymptomatique (dans ce cas elle ne nécessite pas de prise en charge, ni de dépistage) ou provoquer des douleurs pelviennes intenses, chroniques ou aiguës et/ou une infertilité. Les symptômes les plus fréquents sont des dysménorrhées intenses résistantes aux antalgiques de niveau 1, des douleurs pendant les rapports sexuels, à la défécation ou des problèmes urinaires.
En l’absence de désir de grossesse, le traitement visant à supprimer les douleurs repose en premier lieu sur une contraception estro-progestative ou un système intra-utérin libérant du lévonorgestrel.
Les agonistes de GnRH sont indiqués en deuxième intention, associés à un progestatif et à un estrogène pour prévenir la baisse de la minéralisation osseuse. En seconde ligne également figurent la contraception microprogestative orale au désogestrel et l’implant à l’étonogestrel. Par la suite la chirurgie est envisagée.
Les antalgiques peuvent soulager la douleur, tout en évitant les AINS au long cours. Les recommandations proposent en complément de la prise en charge médicale l’utilisation de l’acupuncture, de l’ostéopathie, du yoga, mais il n’existe pas de données concernant les régimes alimentaires ou les suppléments vitaminiques.
La prise en charge doit être individualisée en fonction des symptômes et des attentes des patientes. Les auteurs estiment donc que « la nécessité d’une stratégie de prise en charge globale médicale, chirurgicale et complémentaire impose qu’elle soit réalisée dans des centres experts par des équipes pluridisciplinaires ». Des expérimentations sont menées dans plusieurs structures hospitalières. La HAS insiste également sur l’importance d’apporter à chaque étape une information complète aux patientes.