PDA. Une offre de plus en plus pertinente

Une récente enquête Ifop nous éclaire sur les attentes prioritaires des clients en pharmacie. Le portage à domicile arrive en troisième position avec 67 % des suffrages et le conseil du pharmacien remboursé en deuxième position avec 77 % de réponses. Mais la surprise de ce sondage, c’est l’attente numéro un exprimée par les Français : 87 % souhaitent la délivrance à l’unité. Voilà une excellente nouvelle pour les pharmaciens qui souhaitent investir dans la PDA !

La délivrance à l’unité, en cours d’expérimentation, est une piste ouverte à l’élargissement de cette activité, qui concerne de plus en plus d’officines. Le dynamisme de l’offre des fournisseurs de logiciels (qui proposent des extensions et adaptations des systèmes de gestion intégrant des données telles que : identification des produits à déconditionner, inventaire, réalisation de fiches posologie, facturation…) et celui des fabricants de matériel reflètent l’intérêt porté par les pharmaciens aux enjeux de la PDA, et plus encore à la sécurisation du circuit du médicament jusqu’à l’établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) ou au domicile du patient.

Si, demain, l’obligation de délivrer les antibiotiques à l’unité est décidée, les officines ne seront pas démunies, tant en ce qui concerne les préparations unitaires que pour la gestion de la traçabilité. En Ehpad, ce processus est déjà bien rodé, avec, en bout de chaîne, une validation de l’administration des médicaments par les infirmières.

Ainsi, le travail effectué et l’expérience acquise par les industriels de la PDA dans les hôpitaux et dans d’autres pays européens vont trouver au travers de ces évolutions de la dispensation un vecteur supplémentaire d’entrée dans l’officine.

Une offre toujours en mouvement

Signe de la vitalité de ce marché, l’offre de solutions pour la PDA est en perpétuelle évolution. Robotik Technology adapte les capacités de ses automates aux besoins et nécessités de chaque pharmacie et, tout dernièrement, à la desserte de moins de 20 patients par jour, prenant ainsi en compte l’essor de la PDA pour patients à domicile.

Chez Damsi, les pharmaciens peuvent choisir la configuration technique de leur automate parmi un large éventail de choix (27 configurations possibles), qui peut s’adapter spécifiquement à des petites, moyennes ou grandes productions.

À la fin de l’année, Oréus, spécialiste de la PDA manuelle, commercialisera un robot qui fonctionnera à l’aide d’un système à air comprimé.

Mach 4 se plie en quatre pour satisfaire les nouveaux besoins du marché avec l’automate unidose RPM432 pour les préparations nominatives de 200 à 1 000 lits et son mini-automate unidose RPM45, qui a tout d’un grand : une solution économique à chargement manuel (45 cases disponibles) qui permet de préparer des chapelets de sachets pour 7 jours pour un patient et en un temps court (de 30 à 40 sachets par minute).

Les solutions sont toujours plus efficaces et plus rapides à l’image d’Oréus Multi, un pilulier à usage unique distribué par Distraimed, qui est une alvéole composée de plusieurs compartiments dans chacun desquels un médicament est placé. Résultat : moins de manipulation lors de la préparation et la distribution, les temps de dispensation sont réduits.

Damsi privilégie les productions en temps masqué, ce qui permet de dégager du temps pour le personnel. Un système de convoyeur/plateau externe appelé « Benjamin » vient renforcer ce gain de temps et la fiabilité de la production.

Jusqu’à la délivrance…

Les fabricants développent des solutions de traçabilité du circuit du médicament de plus en plus sophistiquées et des interfaces avec les logiciels de gestion d’officine et les logiciels de gestion de maison de retraite, l’ensemble permettant de suivre les délivrances aux patients. Les automates HD Medi, pour assurer la continuité de ce suivi, font appel à des équipements type scanner code-barres et tablette à l’usage du personnel soignant de l’Ehpad. Les informations sont ensuite transmises de manière sécurisée à un serveur où le pharmacien peut les consulter. Dans le même registre, les logiciels Damsi permettent la traçabilité de la prise et/ou non-prise des médicaments, disponibles en tablette et phablette médicale.

Pour mulTiroir Médical, qui devient Mdose, en 2015, l’objectif est également d’apporter une réponse globale pour une préparation et une distribution tracée et sécurisée du médicament, et pertinente pour améliorer l’observance thérapeutique. Concernant sa solution pour les professionnels de santé, PDA Hebdo introduit le code-barres pour faciliter la gestion de l’identité des patients et, pour certains logiciels de soins, la validation directe de l’administration du médicament.

Par ailleurs, des améliorations ont été apportées pour favoriser l’observance du patient à domicile : le logiciel Secur’Dose pilote le pilulier PDA DOM, la nouvelle solution de PDA à destination du domicile, sous forme de « box », qui inclut un plan de posologie pour assister la personne âgée ou son aidant.

Une PDA manuelle toujours d’actualité

Une solution PDA manuelle est suffisante pour une pharmacie qui sert un seul Ehpad et qui n’a pas de désir d’expansion au-delà de 250 patients. L’offre de PDA manuelle reste donc très active chez certains acteurs, tant à destination du domicile que de l’Ehpad, tels qu’Objectif PDA, Praticdose… Ce dernier fabricant propose une taille de pilulier qui permet de faire de la PDA tout en maintenant le médicament dans son blister, donc sans déconditionnement.

Un système semi-automatique de PDA peut aussi être vite rentabilisé. Ainsi, en investissant 3 500 € dans une machine telle que Medical Dispenser et en facturant un pilulier 5 € la semaine, de 15 à 20 patients suffisent à atteindre le seuil de rentabilité et il ne faudra que 18 mois pour amortir la machine.

La PDA se connecte

Les piluliers intelligents et communicants, ou piluliers connectés, font une apparition remarquée sur le marché. Ils permettent un suivi à distance et en temps réel, signalent le moment de la prise… et sonnent pour rappeler qu’il faut prendre son traitement. Citons l’e-box de Robotik Technology, un semainier automatique distribuant des sachets-doses aux jours et heures programmés. Les données collectées par l’e-box sont transmises au pharmacien via le logiciel d’Eurêka. Le pilulier Mdose dispose, lui, d’une application pour gérer les alertes et accéder à l’historique au domicile. Avec ses capteurs optiques qui détectent quelle case du pilulier a été prise et sa technologie GPRS qui permet au réseau choisi par le patient (professionnel de santé, aidant familial…) de suivre à distance et en temps réel l’observance, l’Imedipac de Medissimo est attendu cette année sur le marché. Les utilisateurs du DO-Pill de Pharmagest sont alertés du moment de prise quand l’appareil sonne en même temps qu’un voyant s’allume.

Des services associés

L’accompagnement des pharmaciens dans ce nouveau métier qu’est la PDA fait partie également de l’offre de services. Par exemple, chez Damsi, une équipe expérimentée (composée de pharmaciens, préparateurs, infirmiers, ingénieurs, etc.) développe des protocoles qualité et conseil organisationnel, propose une solution clé en main : installation, conseil et formation au sein de l’officine et des établissements de santé. Objectif PD propose au pharmacien un service de téléobservance, qu’il facture à ses patients maintenus à domicile et qui peut être couplé à un service de téléassistance.

 

Claude Mojica