Comparatif détaillé
Présentation des boîtes affichés en 3 D et qui tournent à 360° ou de produits difficiles à exposer (lits médicalisés, fauteuils roulants…), d’arrière-plans, de vidéos et d’offres personnalisées, de ventes croisées et de produits alternatifs, création de linéaires virtuels à partir d’un portail web, application de gestion des planogrammes, etc.La liste des fonctionnalités des linéaires digitaux relève d’un inventaire à la Prévert.
Mais quelle que soit l’offre, les deux principes de base restent les mêmes : accroître l’exposition des produits et les appeler au comptoir d’un simple geste sur l’écran tactile relié aux stocks.
Pour trouver des éléments distinctifs, il faut rentrer dans la technique. S’agissant des technologies tactiles utilisées, il en existe deux sortes : l’infrarouge (moins coûteux mais avec un cadran de l’écran plus épais) ou capacitif (cette dernière technologie, plus récente et légèrement plus onéreuse, offre un cadre écran très fin, une précision du toucher et un design plus élégant).
Les différences entre systèmes se jouent à des détails. Par exemple, le MT.Vision de Meditech se distingue par des notices numériques dans plusieurs langues, le pilotage à distance par connexion sécurisée de plusieurs pharmacies pour uniformiser les offres dans le cadre d’une politique d’enseigne, un stock dans le robot visible sur l’écran par un marquage discret… En attendant une fonctionnalité déjà mise en place en Belgique : la liaison avec le grossiste qui indique en temps réel la disponibilité des produits.
Chez Itwell, le système PLP Digit ne peut pas être perturbé par une coupure réseau car les contenus sont doublonnés en local, pour une continuité de diffusion. Ses rayonnages digitaux sont pilotés par Pharmalist, un logiciel de rayonnage digital qui permet de gérer ses planogrammes depuis le terminal de son choix, grâce à son webapp. Mais, si le pharmacien ne tient pas à gérer lui-même son rayonnage digital, Itwell collabore avec les équipes officinales, les conseillers en merchandising, et produit des contenus personnalisés à la demande.
Deux limites
Les linéaires digitaux présentent une large compatibilité LGO (logiciel de gestion de l’officine) et intègrent une solution qui permet de synchroniser les données nécessaires avec l’ensemble des logiciels du marché.Mais pas toujours,selon Bertrand Juchs, directeur général d’Omnicell. « Il y a deux limitations à ces produits qui proviennent des interfaces avec les éditeurs de logiciels, la première concernant les mises à jour automatiques des prix », présente-t-il.
En effet, « en l’absence d’échange entre le LGO et les écrans digitaux, elles nécessitent d’extraire et de télécharger un fichier CIP et prix à partir du LGO », explique Vincent Deltour, directeur commercial de Meditech.
Autre astuce suggérée par Bertrand Juchs pour récupérer les informations prix du LGO et éviter la double saisie : utiliser l’interface des étiquettes électroniques quand elle est disponible et importer les informations chaque soir via un répertoire spécifique. « La solution serait de normaliser ces interfaces, à condition que les éditeurs se mettent d’accord », souligne-t-il.
La seconde limite concerne la synchronisation avec la vente dans le LGO. « Quand le pharmacien déstocke un produit via la fonction tactile, il n’apparaît pas dans la vente. Il est donc obligé de scanner le produit au comptoir et, comme il est géré par le robot, il est déstocké une seconde fois, ce qui oblige à des manipulations d’annulations », détaille-t-il. Pour contourner ce problème, Omnicell a développé spécialement pour ses linéaires digitaux Pharmatouch une « black box » qui permet de générer la vente depuis l’écran tactile en se connectant sur tous les LGO sans avoir à payer une interface. Pour solutionner ce problème, Vincent Deltour précise que « le LGO doit disposer d’une option capable d’interpréter que le produit en main appelé via l’écran digital n’est pas déstocké par le robot ».
C’est pour éviter les problèmes d’interfaces que Pharmagest a développé sa propre solution connectée directement au logiciel de gestion LGPI. « L’objectif d’un linéaire digital est de faire gagner du temps de délivrance, si l’écran n’est pas associé à un PC, l’outil perd de son intérêt », estime Jérôme Lapray, responsable marketing de Pharmagest. Son offre – OffiTouch – se décline sous trois présentations : le totem, l’écran isolé et le mur d’écran. Pour chacune, la mise à jour des prix est automatique, tandis que les ventes à facturer sont transmises instantanément dans le LGPI. Autres fonctionnalités permettant d’améliorer l’attractivité de cet outil : OffiTouch donne accès à des statistiques et une notification apparaît lorsqu’un client valide un panier ou demande de l’aide sur le dispositif.
Au-delà du comptoir
La gamme de produits proposés va au-delà de la solution de rayonnages digitaux placés à l’arrière des comptoirs. Par exemple,le Rowa Vmotion de Becton Dickinson Dispensing Francepeut être installé en surface de vente, en libre consultation par les clients de la pharmacie, en vitrine (écran non tactile) pour communiquer avec le flux de passants à l’extérieur de la pharmacie, voire en cabine d’entretien personnalisé. De plus, ses formats en écran intégré au comptoir ou sous forme de tablette sont étudiés pour conseiller convenablement les clients dans des moments nécessitant de la confidentialité.
C’est une tendance forte également chez Itwell (le PLP Digit est compatible avec l’ensemble des équipements Mekapharm) : bornes multifonctions (scan d’ordonnances, prise de rendez-vous, questionnaires de satisfaction…), écrans pour diffusion de boucles de vidéos (messages de santé publique, campagnes de promotions spécifiques à la pharmacie, …), tables tactiles multi-utilisateurs pour le coin enfants…
Autre fonctionnalité appréciée de la clientèle : le shopping digital à l’intérieur de la pharmacie. Que ce soit pour un retrait en caisse rapide pour des produits commandés sur la borne mais nécessitant l’intervention d’un pharmacien (médicament) ou une utilisation en libre-service total (pour la para), ces écrans font-office de terminal d’information pour le client et/ou de terminal de vente doté d’une fonction de paiement. Le Rowa Vpoint de BD, dont la commercialisation en France est annoncée pour fin 2017/début 2018, remplira ces deux fonctions (selon le modèle choisi).