L’Afipa se rebiffe contre l’ANSM

« L’adoption de ces règles d’étiquetage risque de conduire à réduire la sécurité du patient en augmentant les confusions, d’autant qu’il n’existe pas de justification scientifique basée sur des données chiffrées tangibles à l’appui de cette proposition de l’ANSM » dénonce Pascal Brossard, vice-président de l’Association française pour une automédication responsable (Afipa) et également directeur général de Zambon France. Pour appuyer sa position l’Afipa a réalisé des boîtes de médicaments conformes aux nouvelles recommandations et les a testées auprès de 1000 personnes et 200 pharmaciens par une enquête réalisée par Opinion Way en avril dernier. Résultats : un quart des personnes interrogées identifie moins bien les indications. Les nouveaux conditionnements sont jugés moins faciles à lire, à comprendre et à trouver, aussi bien dans les rayons de l’officine que dans l’armoire à pharmacie familiale. Pour les pharmaciens, aucune amélioration n’est constatée concernant des médicaments bien connus, juste une inquiétude accrue concernant les risques pour les patients. Au total, une ressemblance des packagings qui entraînerait une moindre lisibilité, selon l’Afipa (voir photo).
L’Afipa défend la marque comme élément de mémorisation et d’identification du médicament par le patient et donc favorisant la sécurisation de l’automédication. Elle demande donc le retrait de cette recommandation et la possibilité de retravailler le projet en coopération avec les autorités. Les industriels de l’Afipa ont déposé un recours en annulation auprès du Conseil d’Etat contre les recommandations de l’ANSM.

*La recommandation de l’ANSM invite à faire figurer sur ces boîtes de médicaments la dénomination commune des principes actifs dans une police de caractères de taille supérieure à celle des autres mentions, y compris nom de fantaisie ou de laboratoire. Elle incite également à occulter les signes distinctifs comme le logo de la marque.

J. S.