Formation dynamique

A l’horizon 2025, l’emploi en officine diminuerait encore de 0,1% (soit 170 personnes en moins par an en moyenne), contre -0,2% sur la période 2010-2015. La diminution du nombre des pharmacies (à une cadence prévisionnelle de 160 par an jusqu’en 2025) n’explique pas tout. Les facteurs fragilisant l’officine et qui risquent de s’intensifier dans l’avenir (politique de maîtrise des dépenses de médicaments, concurrence et ouverture du monopole, restructuration des officines au détriment des plus petites dans l’incapacité de diversifier leur activité…) l’emportent sur les facteurs de changements représentant des opportunités (augmentation de la demande de soins, transformation de l’officine en relais de santé majeur dans un contexte de désertification médicale, conjoncture économique favorable…).
La taille en moyenne faible des officines et la palette restreinte d’activités autorisées conduisent aussi au manque de perspectives d’évolution de carrière pour les adjoints et préparateurs, contribuant de fait à amoindrir l’attractivité de la branche officine.

Formation continue : des pistes d’ouverture

La formation des salariés reste la meilleure parade pour déjouer les pronostics pessimistes. Comme le montre l’étude de l’Observatoire des métiers dans les professions libérales(OMPL), le recours à la formation est important dans la branche officine.  En 2016, plus d’un tiers des salariés a suivi une formation ; en particulier adjoints (76%), tandis qu’un préparateur sur deux a eu accès également à la formation continue. Afin d’entretenir cette dynamique, l’OMPL propose de nouvelles pistes d’action, tenant compte notamment de l’augmentation de la part des métiers non spécifiques à l’officine, significative dans les officines de grande taille dont le nombre progresse également. L’observatoire lance l’idée de formations continues qualifiantes en vente/conseil de produits cosmétiques et d’hygiène (obtention d’un certificat de qualification professionnelle) et à destination des personnels spécialisés sur la logistique de l’officine. Plus innovant encore, il milite pour une « obtention partielle du diplôme de préparateur » pour des salariés non diplômés et expérimentés. Par ailleurs, pour tous les salariés diplômés, il propose une formation continue qualifiante afin de maintenir une valeur ajoutée et de renforcer leur intervention dans le conseil et le suivi du patient, et pour les adjoints, une formation qualifiante en management de l’équipe officinale.

Repères

  • La filière officine, c’est 124 596 salariés dans 22 020 officines, dont trois quarts dans des officines de moins de 10 salariés.
  • Les effectifs sont largement féminisés (91%) et souvent à temps partiel (près de 40%, soit le double de la moyenne nationale).
  • Deux métiers prédominent : préparateurs en pharmacie (55%) et pharmaciens adjoints (19%).
  • Il y a une forte proportion de jeunes salariés, un quart ont moins de 30 ans.

J. N.