A base de plantes ne veut pas dire anodin
Les patients sont en quête de naturalité. Les médecines dites « naturelles » ont le vent en poupe : aromathérapie, probiotiques et phytothérapie en tête. Une évolution constatée par 60% des pharmaciens d’après les données Open Health. Et les compléments alimentaires ne sont pas en reste puisque c’est un marché en forte croissance : +8% à 880M€ mesure le Baromètre Afipa 2018.
Un adulte sur cinq et un enfant sur dix consomment des compléments alimentaires, constate une étude de l’Anses. Dans la moitié des cas la vente se fait en officine. Et six fois sur dix les compléments alimentaires sont utilisés sur le conseil ou la prescription d’un professionnel de santé selon l’Observatoire Synadiet de mars 2018.
Une tendance de fond donc mais qui nécessite d’être encadrée. L’Académie nationale de pharmacie tire la sonnette d’alarme face aux risques potentiels de certains compléments alimentaires à base de plantes qui mériteraient plutôt le statut de médicament. Prudence donc car la frontière entre plante médicinale et complément alimentaire est parfois ténue met en garde le Rapport de l’Académie nationale de Pharmacie présenté début février sur « Les compléments alimentaires contenant des plantes » en prenant pour exemple les plantes médicinales laxatives stimulantes. Toutefois le syndicat des fabricants de compléments alimentaires, le Synadiet, rappelle dans un communiqué que les compléments alimentaires à base de plantes sont de plus en plus encadrés et surveillés.
Même si les effets indésirables observés sont le plus souvent liés à un mésusage, cela confirme bien le rôle primordial d’accompagnement que peut et doit exercer le pharmacien.
Parmi les recommandations de l’institution, outre la modification de la liste des plantes pouvant entrer dans la composition des compléments alimentaires, le renforcement du dispositif de nutrivigilance ou la révision de la réglementation sur les allégations, figure la mise en place dans les facultés de pharmacie d’un programme d’enseignement sur les compléments alimentaires.
Mais l’urgence de la formation est sur le terrain.