La médication officinale bientôt prise en charge

« Le pharmacien est un professionnel de santé de proximité de premier recours, or les patients préfèrent aller aux urgences pour un « droit au remboursement ». La discrimination entre patients est insupportable » s’emporte Gilles Bonnefond, président de l’USPO (Union de syndicats de pharmaciens d’officine). Face à l’accroissement de la désertification médicale et des demandes de soins non programmés ainsi qu’à la nécessité de réserver le temps médical aux actes à forte valeur ajoutée, l’USPO s’est associée à l’organisme de gestion des complémentaires de santé Carte Blanche Partenaires pour proposer un nouveau service de médication officinale accompagnée destiné à « favoriser le parcours de soins pharmaceutique pour les soins de premier recours ».
Même si certaines complémentaires santé proposent déjà des garanties de remboursement de médicaments d’automédication à leurs assurés, sous certaines conditions, ces forfaits restent très peu utilisés par les patients qui n’en connaissent souvent pas l’existence. Carte Blanche Partenaires et l’USPO se sont donc rapprochés pour proposer une solution efficace et pérenne, ouvrant une prise en charge des médicaments non remboursés simplifiée pour les assurés et pour les pharmaciens. « Ce projet est le fuit de 5 ans de réflexion et deux ans et demi de travail » dévoile Jean-François Tripodi, Directeur général de Carte Blanche Partenaires, plateforme de services santé pour une quarantaine d’organismes complémentaires santé qui gère plus de 8 millions d’assurés et 200 000 professionnels de santé.

En pratique, le patient se rend à l’officine pour une demande de prise en charge de ses symptômes. Après évaluation de la situation, puis éventuellement choix des médicaments adaptés grâce à des arbres décisionnels, le pharmacien demande sa Carte Vitale et sa carte de tiers payant au patient : « Un geste qui deviendra un réflexe, dans le cadre du renseignement du Dossier Pharmaceutique (DP) et sécurisera ce parcours de soins pharmaceutique », précise Gilles Bonnefond. L’identification de l’assuré permet au pharmacien de connaître l’étendue des droits du patient, et notamment, la prise en charge forfaitaire des médicaments conseils par sa complémentaire santé. Treize paniers de médicaments sont définis selon les symptômes : nez-gorge, douleurs et fièvre, allergies, gastro, dermato, pédiatrie… Chaque complémentaire santé choisit de sélectionner tout ou partie des paniers, et de les rendre disponibles dans une garantie dédiée sous forme d’un forfait annuel d’un montant variable selon le contrat. Le pharmacien peut donc délivrer les médicaments, en faisant bénéficier à l’assuré du tiers payant dès le premier euro. « Tout est géré par l’outil informatique. Grâce à une application qui vient se connecter au LGO de l’officine, les flux sont automatisés. C’est un gain de temps indéniable pour le pharmacien et son patient ! » explique Jean-François Tripodi.

Le partenariat avec Carte Blanche Partenaires est ouvert à toutes les officines avec une mise en place et le développement avec les LGO dès la rentrée. « Ce parcours de soins sécurisé est accessible à tous et valorisant pour le pharmacien » se réjouit Gilles Bonnefond.

« Le service Médication Officinale Accompagnée sera opérationnel dès le 1er janvier 2021 dans les officines partenaires » annonce Jean-François Tripodi.

J. S.