Vaccination contre le Covid 19 facilitée

Afin que le vaccin soit administré plus rapidement en ville, les compétences vaccinales des pharmaciens, des sages-femmes et des infirmiers pour les vaccins contre la Covid-19 sont étendues. Ils pourront administrer tous les types de vaccins incluant les vaccins à ARNm. « La prescription doit être possible par les pharmaciens (sauf chez les femmes enceintes, et les personnes présentant un trouble de l’hémostase mais les patients sous traitement anti-coagulant ne sont pas concernées par cette restriction) et par les sages-femmes chez la femme, en particulier la femme enceinte, et dans l’entourage de celle-ci et de son enfant » recommande la HAS.

« Ce nouvel avis permettra de diversifier le profil des prescripteurs et des vaccinateurs. Le facteur limitant actuellement est le nombre de doses disponibles en ville. Il devrait être suffisant à partir d’avril. Les pharmaciens permettront alors d’accélérer et de fluidifier la vaccination en ville, précise le Pr Dominique Le Guludec, présidente de la HAS qui ajoute : la mise en application pratique de cette évolution des avis sera déterminée par le Ministère de la santé »
Toutefois les biologistes médicaux ne font pas partie de la liste des professionnels de santé impliqués dans la campagne de vaccination. « Nous n’avons été saisis par le Ministère que pour nous prononcer sur les catégories de vaccinateurs listés dans cet avis » nous répond le Pr Le Guludec.
« L’enjeu est d’accélérer la campagne de vaccination contre le Covid en ciblant les personnes à risque de formes graves pour diminuer la mortalité et la pression sur le système de santé face à la propagation des nouveaux variants » indique le Pr Dominique Le Guludec, présidente de la HAS.

 

Le vaccin Astra Zeneca efficace à tout âge

Au vu des nouvelles études, les indications du vaccin d’Astra Zeneca sont élargies aux personnes de plus de 65 ans, ce qui, ajouté à sa facilité de conservation au réfrigérateur, permet une vaccination de tous les publics visés, en particulier les « oubliés » de 65 à 75 ans. La deuxième dose est à administrer douze semaines après la première. « Les données cliniques apportées par des études écossaises et anglaises en vie réelle sur plusieurs millions de personnes vaccinées montrent une efficacité identique pour tous les vaccins, de plus de 80% sur le risque d’hospitalisation, relate le Pr Daniel Floret, vice-président de la Commission Technique des Vaccinations à la HAS et membre du Haut Conseil de la Santé publique. L’efficacité est maximale environ trente jours après la première dose. Même si pour le moment les études n’ont pas pris en compte une deuxième dose, celle-ci devrait renforcer la réponse immunitaire ». Les vaccins ont également montré un maintien de leur efficacité vis-à-vis du variant anglais.

 

Des facteurs de risque mieux identifiés

Les personnes les plus vulnérables sont toujours les plus âgées avec une place importante pour les comorbidités. La liste des facteurs de risque à prendre en compte est actualisée. « Pour les malades du Covid âgés de plus de 50 ans le risque de mortalité à l’hôpital est multiplié par 3 à 10, souligne le Pr Elisabeth Bouvet, présidente de la Commission technique des vaccinations. Et le risque augmente avec la présence de comorbidités ». Les personnes à très haut risque de décès regroupent les patients atteints de trisomie 21, les personnes ayant reçu une transplantation d’organe, les patients en insuffisance rénale chronique terminale c’est-à-dire dialysés. Outre les comorbidités déjà identifiées (diabètes, obésité, cancers, BPCO et insuffisance respiratoire, insuffisance cardiaque et hypertension artérielle compliquée…), s’ajoutent à la liste des comorbidités à haut risque de décès les maladies hépatiques chroniques, les troubles psychiatriques (schizophrénie, troubles bipolaires, dépressions graves) et les démences, les antécédents d’AVC.
Les résultats préliminaires concernant l’action des vaccins sur la transmission du virus sont encourageants. Les données sont en cours d’analyse par la HAS.

J. S.