De grandes tendances se dégagent du Panorama de la démographie pharmaceutique au 1er janvier 2021 établie par l’Ordre des pharmaciens.
La profession se renouvelle, malgré une lente progression de la moyenne d’âge : avec 1,3 an de plus en 10 ans, l’âge moyen des pharmaciens est de 46,8 ans en 2020. Alors que seuls 10,5% des pharmaciens avaient 60 ans ou plus en 2010, ils sont 18,4 % en 2020. Le nombre de pharmaciens de moins de 35 ans augmente également, représentant désormais 21% des pharmaciens inscrits à l’Ordre, confirmant le renouvellement de la profession.

Les pharmaciens restent attachés à leur région d’origine : en effet plus des deux tiers des nouveaux inscrits y exercent.
La profession, majoritairement féminine (68 % en 2020), continue de se féminiser (+4,3% en 10 ans) allant de 55 % en sections A et C, à plus de 70 % en section H et D.
Le nombre d’inscriptions est en légère hausse (+0,8%) dans toutes les sections sauf en section G, représentant les pharmaciens biologistes médicaux, qui connait des tensions de recrutement avec une diminution de 13% des inscriptions en 10 ans.

 

Fermeture de 196 officines

Le panorama démographique pour 2020 décompte 73 830 pharmaciens inscrits au tableau de l’Ordre, dont 2 059 l’étaient pour la première fois. Parmi ces derniers, 93% ont moins de 35 ans et 60% se sont inscrits en section D.

L’ensemble des établissements – officines, laboratoires de biologie médicale et établissements de santé – se regroupent de plus en plus. Parmi les 196 officines ayant fermé en 2020 (219 en 2019), 45% l’ont fait pour cause de regroupement ou de cession de clientèle. « Pour les 55 % de fermetures contraintes, ce sont presque toujours des officines situées dans des territoires isolés ou dans des villes où le nombre de pharmacies est excédentaire et qui n’étaient pas viables, observe Pierre Béguerie, président de la section A. Cette évolution porte à 20 534 le nombre d’officines.

Le maillage pharmaceutique garantit toujours un accès aisé au système de santé pour la population française. En moyenne, la distance avec l’officine la plus proche pour l’ensemble des communes françaises est de 3,8 kilomètres. Le panorama recense en moyenne 31 officines, 7,3 laboratoires de biologie médicale et 3,6 pharmacies à usage intérieur pour 100 000 habitants.

 

Doublement du nombre de SEL

L’officine accueille 72% des pharmaciens inscrits à l’ordre dont 25 518 titulaires (55% de femmes) et 27 966 adjoints (80% de femmes). Dans ces deux sections, on observe une légère baisse des effectifs (-1,3 % pour les titulaires et -0,9 % pour les adjoints). L’âge moyen des titulaires augmente à 50,1 ans : 23 % ont aujourd’hui plus de 60 ans, contre 12 % il y a dix ans. Mais l’installation intervient plus tôt : 20% des titulaires ont moins de 40 ans et 52% des nouveaux inscrits ont moins de 34 ans. De plus en plus de pharmaciens s’associent : seulement 18% des officines sont exploitées en nom propre en 2020. Le nombre de SEL (Sociétés d’exercice libéral) a doublé en dix ans pour atteindre 12621 en 2020 contre 5768 en 2010. Les SEL représentent 61% des officines.
Le nombre moyen d’adjoint par officine reste stable à 1,3 avec toutefois de fortes disparités selon les régions. Un tiers des inscrits à la section D (adjoints) ont moins de 35 ans. « Le temps partiel diminue, avec 62% des inscrits à temps plein » constate Jérôme Paresys-Barbier, président de la section D.

 

Les MSP à la peine

L’exercice officinal évolue avec l’arrivée de nouvelles missions dont la vaccination contre le Covid-19. Entre 50 et plus de 90% des titulaires selon les régions, se sont engagés dans ce nouvel acte. En revanche, l’exercice coordonné entre professionnels de santé peine à prendre son essor. L’année 2020 a vu l’ouverture de 214 maisons de santé pluriprofessionnelles (MSP) après un pic à 256 en 2019.  « Même si ces créations ont connu un coup d’arrêt en 2020 en raison de la crise sanitaire, l’exercice coordonné continue de se développer. Mais monter une MSP nécessite beaucoup de temps en raison des nombreuses formalités administratives » regrette Pierre Béguerie. Elles sont réparties dans toutes les régions avec le plus grand nombre en Auvergne Rhône Alpes qui concentre 15% des MSP et la moindre densité en Normandie et en PACA-Corse (5% chacune).

 

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