La réforme du 3e cycle

Une réforme qui s’apparente à un véritable parcours du combattant. En effet, elle a été entamée en 2016 avec la nomination de Dominique Porquet, ancien président de la Conférence des Doyens de Pharmacie, qui a remis un premier rapport au sujet de cette réforme en 2017. Son objectif majeur ? Créer des diplômes d’études spécialisées (DES) pour chaque filière du cursus pharmacie. Initialement prévue pour la rentrée 2020, la création du DES officine a été reportée à deux reprises.

« Je souhaitais profiter de cette signature pour vous annoncer que j’ai décidé de finaliser la réforme du 3e cycle des études pharmaceutiques […] ».

Tels sont les mots employés par le ministre de la Santé et des Solidarités, Olivier Véran, dans un courrier adressé à la profession dès la signature de la Convention nationale pharmaceutique achevée. Des mots qui ravivent l’espoir des futurs pharmaciens, au sujet d’une réforme initiée il y a maintenant plus de cinq ans.

Ladite réforme doit notamment permettre de former les étudiants en 6e année officine aux nouvelles missions acquises par la profession ces dernières années.

La convention nationale pharmaceutique, signée le 9 mars dernier, le démontre à nouveau : le métier de pharmacien d’officine évolue constamment, entre vaccinations élargies, dépistages dont celui du cancer colorectal, entretiens courts, à commencer par l’accompagnement de la femme enceinte ou encore expérimentation du remboursement des substituts nicotiniques en officine…

De nouvelles missions qui, dans la réalité, ne sont pas encore appliquées sur le terrain. Un constat peu étonnant : ces missions étant apprises de manière empirique une fois le diplôme obtenu.

 

Amélioration de la rémunération des stagiaires

Une autre ambition de cette réforme du 3e cycle officinal réside dans l’évolution du statut de l’étudiant en stage de 6e année.

Une volonté visiblement partagée par Olivier Véran dans cette même lettre évoquée précédemment puisqu’il écrit : « Je souhaite que l’évolution du statut de l’étudiant en 6e année d’officine permette d’améliorer les revenus de nos étudiants […] ».

Pour les stages officinaux de 6e année, actuellement rémunérés à hauteur de 550 € par mois, l’Anepf et les étudiants en pharmacie de France plaident pour une rémunération calquée sur celle d’un interne en médecine de 6e année, soit environ 1 200 €.

Ceci afin de répondre aux besoins de l’étudiant se rapprochant grandement de la vie active à ce moment clé de son cursus universitaire.

 

Transports et hébergement

Un point important reste cependant en suspens, figurant parmi les grandes attentes des étudiants en pharmacie  : la possibilité de bénéficier d’indemnités de transports et d’hébergement lors de ce même stage.

Un bénéfice non négligeable puisqu’il pourrait inciter les étudiants à aller dans les territoires ruraux, loin de leurs résidences étudiantes, et ainsi favoriser l’accès aux soins dans des zones parfois sous-dotées en professionnels de santé.

Les pharmaciens titulaires des contrées éloignées des pôles universitaires sont convaincus qu’un étudiant ayant l’occasion de s’essayer à un exercice en zone rurale pourrait découvrir l’envie de s’y installer, durablement.

Une des idées évoquées en ce sens serait donc de permettre aux étudiants d’accéder à ces indemnités selon le lieu de stage choisi.

 

Se former au numérique

Concernant les évolutions des pratiques, l’un des exemples concrets réside notamment dans le développement du numérique. En effet, le pharmacien de demain devra maîtriser les outils à disposition, et être garant de la protection des données de ses patients. Ce professionnel de santé doit ainsi être formé au plus tôt à son usage, mais également aux changements qu’impliquent les progrès technologiques. Une nécessité encore accentuée aujourd’hui avec l’arrivée de Mon Espace Santé.