Que faire face à la coqueluche ? Réponses
Quelle est la situation actuelle ?
En médecine de ville
Le réseau Sentinelles rapporte une importante augmentation des déclarations de coqueluches confirmées depuis avril, intensifiée en juin, avec 225 cas entre le 1er janvier et le 30 juin 2024, contre aucun cas durant la même période en 2023. Le nombre d’actes SOS Médecins pour un diagnostic de coqueluche a été multiplié par 75 entre la semaine 10 et la semaine 26.
À l’hôpital
Le nombre de passages aux urgences pour coqueluche est toujours très élevé, multiplié par 15 entre la semaine 10 et la semaine 27 avant de légèrement diminuer. Les hospitalisations après passages aux urgences ont augmenté de façon continue depuis le début de l’année. Le réseau RENACOQ rapporte pour 2024 un nombre cumulé de 199 nourrissons de moins de 12 mois hospitalisés, dont 158 (79 %) sont âgés de moins de 6 mois, soit un nombre près de 5 fois supérieur au total de 2023 avec 41 cas.
Activité des laboratoires de biologie médicale de ville
Les données 3Labos indiquent depuis début 2024 un total de 24 874 PCR positives sur 112 938 tests réalisés, soit un taux de positivité de 22 %. Le nombre de tests PCR mensuels a été multiplié par 35 entre janvier (1 927) et juin (67 730).
L’antibiorésistance
Concernant le suivi de la résistance des souches aux macrolides, 3 souches résistantes ont été caractérisées au CNR depuis le début de l’année 2024 (3/188 isolats testés, soit 1,6 %). Depuis juin, aucune résistance supplémentaire n’a été détectée.
L’ampleur du pic et la durée de ce cycle épidémique ne sont pas prévisibles, et bien que certains indicateurs semblent être à la baisse, l’interprétation doit rester prudente car les données de juillet ne sont pas encore consolidées. Compte tenu de la contagiosité très élevée de la maladie et de la situation épidémiologique en France et à l’international, une vigilance renforcée est nécessaire pendant les Jeux Olympiques et Paralympiques (JOP), notamment en cas de cas groupés impliquant des personnes à risque de formes graves.
Santé publique France rappelle l’importance de la vaccination chez la femme enceinte, recommandée depuis avril 2022, pour protéger les nouveau-nés et les jeunes nourrissons. Au 22 juillet 2024, la Haute Autorité de Santé (HAS) a recommandé que toute personne en contact proche avec un nouveau-né et/ou un nourrisson de moins de 6 mois, dans un cadre familial ou professionnel, reçoive un rappel contre la coqueluche si le dernier vaccin date de plus de 5 ans.
Les pharmaciens en première ligne
Mesures de prévention
Les pharmaciens ont un rôle clé dans cette stratégie de prévention. Non seulement ils peuvent prescrire le vaccin contre la coqueluche, mais ils sont également habilités à administrer ces vaccins directement en pharmacie. Cette capacité renforce l’accès à la vaccination pour la population, permettant une approche plus proactive dans la lutte contre cette maladie, en appliquant par exemple la stratégie du cocooning.
En sensibilisant activement les patients, notamment les futurs parents et ceux susceptibles d’être en contact avec des nourrissons, les pharmaciens jouent un rôle déterminant. Leur implication est cruciale dans un contexte où la rapidité et la facilité d’accès aux soins préventifs sont essentielles pour limiter la propagation de la coqueluche.
La proactivité des professionnels de santé, en particulier des pharmaciens, est indispensable pour atteindre une couverture vaccinale optimale. En informant le public et en facilitant l’accès à la vaccination, ils contribuent directement à la protection des populations vulnérables et à la prévention des épidémies futures de coqueluche.