Eczéma atopique : le baromètre 2024 révèle des patients satisfaits mais toujours en quête de soutien

Professionnels de santé consultés : le généraliste demeure la première référence

Le médecin généraliste reste le professionnel de santé le plus consulté pour l’eczéma atopique, avec 57% des patients se tournant vers lui (+5 points par rapport à 2022). Les dermatologues privés sont sollicités par 41% des patients, en hausse par rapport à 2022 (38%). Les dermatologues hospitaliers, quant à eux, voient leur fréquentation doubler, passant de 8,3% à 16% en 2024. Cette évolution souligne un besoin croissant d’expertise spécialisée, notamment dans les cas sévères de la maladie.

Traitements locaux : domination des dermocorticoïdes et diversification des prescriptions

Les dermocorticoïdes sont les traitements locaux les plus prescrits, utilisés par 82,93% des patients. Viennent ensuite les crèmes hydratantes (70,96%), essentielles pour restaurer la barrière cutanée. En revanche, les dermo-cosmétiques émollients (27,05%) et les préparations magistrales du pharmacien (16,17%) restent moins couramment employés. Cette répartition montre une prédominance des traitements classiques dans la gestion de l’eczéma.

Traitements médicaux : la progression des biothérapies

En ce qui concerne les traitements médicaux, la ciclosporine reste en tête avec 41,72% des prescriptions, mais l’essor des biothérapies est notable, atteignant 22,16% des patients en 2024, contre seulement 7,6% en 2022. Le méthotrexate (16,47%) et les inhibiteurs de Janus Kinase (JAK) (7,19%) complètent le tableau thérapeutique. Malgré ces avancées, 44,11% des patients n’ont reçu aucun traitement médical, un chiffre préoccupant qui révèle une inégalité d’accès aux soins.

Satisfaction des patients : un bilan globalement positif mais des ajustements nécessaires

La satisfaction globale quant aux traitements reste élevée, avec 83% des patients se déclarant satisfaits. Cependant, 17% estiment que leur traitement n’est pas adapté à leur situation. Les dermatologues de ville prescrivent majoritairement les traitements jugés efficaces (40%), suivis des médecins généralistes (38%) et des dermatologues hospitaliers (11%). Ces chiffres traduisent l’importance de l’expertise dermatologique dans l’obtention de résultats satisfaisants.

Relation patient-médecin : un dialogue à renforcer

Malgré une satisfaction globale (53%) concernant la relation avec leur médecin, les patients expriment un manque de communication sur les objectifs des traitements. Environ 66% d’entre eux regrettent de ne pas avoir discuté de leurs attentes avec leur praticien. Les hommes semblent plus insatisfaits que les femmes (67,27% contre 65,44%). Une meilleure prise en compte des besoins individuels pourrait améliorer l’adhésion au traitement et la qualité de vie des patients.

Impact psychologique de la maladie : un besoin crucial de soutien

La dimension psychologique de l’eczéma est souvent négligée. Ainsi, 34% des patients indiquent avoir manqué d’information pour gérer leur maladie, un pourcentage qui grimpe à 36,78% chez les patients atteints de formes modérées à sévères. De plus, 23% des femmes et 21% des hommes expriment un besoin de soutien psychologique, un chiffre atteignant 31% pour les cas sévères. Ce manque de prise en charge globale affecte profondément le quotidien et la santé mentale des patients.

Méthodologie de l’étude : un panel représentatif

L’étude, menée auprès de 1201 patients âgés de 18 ans et plus, a été réalisée entre le 1er juin et le 20 juillet 2024 par questionnaire en ligne. Les participants, diagnostiqués par un médecin, représentent une population équilibrée entre formes légères (804 patients) et modérées à sévères (397 patients) de la maladie. L’âge moyen des répondants est de 45 ans. Cette enquête bénéficie du soutien institutionnel de plusieurs laboratoires, témoignant de l’intérêt pour une meilleure compréhension de l’eczéma.

L’eczéma atopique : une pathologie complexe à multiples facettes

L’eczéma atopique, forme la plus fréquente d’eczéma, touche 2,5 millions de Français. Causée par une anomalie de la barrière cutanée, cette maladie chronique se manifeste par des plaques rouges, épaisses et prurigineuses. Elle impacte la qualité de vie, le sommeil et les relations sociales des patients. Bien que non contagieuse, elle entraîne souvent une stigmatisation et un isolement des malades. Les traitements, qu’ils soient locaux ou systémiques, doivent être adaptés à chaque patient pour limiter les poussées inflammatoires et prévenir les complications.

Référence

Les données présentées dans cet article sont issues du Baromètre 2024 du parcours de soin des patients atopiques, publié par l’Association Française de l’Eczéma. Cette enquête a été réalisée auprès de 1201 patients diagnostiqués entre le 1er juin et le 20 juillet 2024.