Troubles de la libido et de la sexualité : brisons les tabous à l’officine
Définition et typologie des troubles de la libido
La libido, terme désignant le désir sexuel, est une composante essentielle de la santé sexuelle et du bien-être général. Elle est régulée par des mécanismes neuroendocriniens complexes, impliquant principalement les hormones sexuelles telles que la testostérone chez les hommes et les œstrogènes et progestérone chez les femmes, ainsi que les neurotransmetteurs comme la dopamine et la sérotonine. Selon le Dr Sébastien Doerper, « la libido représente la tension sexuelle physiologique ressentie par une personne. Elle est sous contrôle hormonal. La libido peut être comparée à un appétit sexuel, une force intérieure qui pousse à la recherche de satisfaction sexuelle. La libido est à distinguer du désir sexuel. »
Les troubles de la libido se manifestent principalement par une diminution (hypolibidinie) ou une absence totale de désir sexuel (alibidinie). Ces troubles peuvent être catégorisés en fonction de leur étiologie :
- Troubles primaires : ceux-ci apparaissent dès le début de la vie sexuelle et sont souvent associés à des facteurs hormonaux ou génétiques. Par exemple, une hypogonadisme, caractérisée par une production insuffisante de testostérone, peut entraîner une hypolibidinie chez les hommes.
- Troubles secondaires : ces troubles se développent après une période de fonction sexuelle normale. Ils sont souvent liés à des facteurs psychologiques, relationnels, médicaux ou médicamenteux. Par exemple, des événements de vie stressants, des problèmes relationnels, ou des conditions médicales comme la dépression et l’anxiété peuvent provoquer une baisse de la libido.
- Troubles situationnels : la libido est altérée uniquement dans certaines situations ou avec certains partenaires. Ceci peut être dû à des dynamiques relationnelles spécifiques ou à des facteurs contextuels.
- Troubles généralisés : la diminution ou l’absence de libido est présente dans toutes les situations, indépendamment du partenaire ou du contexte.
Le contrôle de la sexualité
Le contrôle de la sexualité chez l’humain implique des mécanismes cérébraux complexes qui intègrent à la fois des aspects biologiques et émotionnels. Certains biologistes considèrent que les comportements émotionnels actuels sont le fruit de l’évolution, où notre besoin de liens affectifs se modèle dès la naissance en fonction de nos expériences et apprentissages. Initialement, les comportements sexuels chez les animaux étaient purement biologiques, visant la reproduction. Cependant, chez les animaux avec une évolution cérébrale avancée, tels que les primates et les hominidés, la sexualité intègre des dimensions affectives, émotionnelles, d’attachement, ainsi que le désir et les plaisirs érotiques. Chez l’être humain, la réponse sexuelle est bien plus qu’un simple réflexe : elle engage toute la personne. Le cerveau joue un rôle central en déterminant si les stimuli sont de nature sexuelle et en modulant la réponse sexuelle, soit en l’intensifiant, soit en l’inhibant. Ce contrôle repose principalement sur deux régions de l’encéphale : le cortex cérébral et le système limbique.
Le cortex cérébral
Il constitue la couche superficielle du cerveau et représente 85 % du volume cérébral, est essentiel pour percevoir, analyser et répondre aux stimuli. Chaque lobe du cortex a des fonctions spécifiques :
- Lobe frontal : commande et coordonne les mouvements volontaires et joue un rôle crucial dans la détermination de la personnalité.
- Lobes pariétaux : reçoivent et intègrent les messages sensoriels provenant de différentes régions du corps, y compris les organes génitaux.
- Lobe temporal : associé aux régions sous-corticales, il inhibe la réponse sexuelle, une inhibition qui doit être levée pour permettre l’excitation sexuelle.
Le système limbique
Également connu sous le nom de paléo-mammalien, ce système est le siège des émotions, du contrôle du système nerveux autonome et du système de récompense. Bien que plus petit que les hémisphères cérébraux, il joue un rôle crucial dans la réponse sexuelle. Parmi ses centres, l’hypothalamus est particulièrement important, régulant des processus tels que l’envie sexuelle et la libido. Les centres du plaisir situés dans l’hypothalamus et le septum sont étroitement liés aux fonctions sexuelles, créant une forte association entre activité sexuelle et plaisir. Le système limbique intègre et filtre les informations avec une notation émotionnelle et peut fonctionner de manière autonome par rapport au cortex.
Quelles statistiques ?
Les troubles de la libido touchent une proportion significative de la population, avec des variations notables en fonction de l’âge et du sexe. Des études épidémiologiques révèlent que ces troubles sont fréquents, bien que souvent sous-déclarés en raison de la stigmatisation et des tabous sociaux.
Chez la femme
- 20 à 30 ans : environ 15 % des femmes rapportent une diminution du désir sexuel, souvent liée à des facteurs psychosociaux comme le stress et les attentes de performance.
- 30 à 50 ans : la prévalence augmente à environ 30 %, en partie en raison de changements hormonaux associés à la périménopause, ainsi que des responsabilités professionnelles et familiales.
- 50 ans et plus : près de 50 % des femmes post-ménopausées rapportent des troubles de la libido, souvent en lien avec une diminution des niveaux d’œstrogènes et des modifications corporelles.
Chez l’homme
- 20 à 30 ans : environ 10 % des hommes connaissent une baisse de la libido, souvent en lien avec des facteurs psychologiques comme l’anxiété de performance et le stress.
- 30 à 50 ans : la prévalence atteint environ 20 %, influencée par des facteurs tels que le stress professionnel et familial, ainsi que des débuts de changements hormonaux.
- 50 ans et plus : jusqu’à 40 % des hommes rapportent des troubles de la libido, principalement liés à une diminution progressive des niveaux de testostérone (andropause) et à des conditions médicales chroniques comme le diabète et l’hypertension.
Facteurs médicaux et médicamenteux
Les facteurs médicaux et médicamenteux jouent un rôle important dans l’émergence des troubles de la libido. Les antidépresseurs, particulièrement les ISRS, les antihypertenseurs, et certains antipsychotiques sont fréquemment associés à une diminution du désir sexuel. Le Dr Doerper note que « les médicaments prescrits pour traiter les dysfonctions érectiles, par exemple, facilitent l’érection mais n’induisent pas le désir sexuel ». Lorsque les pharmaciens délivrent des médicaments pour des troubles sexuels, il est recommandé de discuter avec le patient dans un espace de confidentialité pour aborder les questions sensibles et s’assurer que le traitement est bien compris et adapté. « Il est également pertinent de mentionner les médicaments contre-indiqués aux IPDE5 ou prostaglandines, » ajoute le Dr Doerper. « Par ailleurs, il est important de dire aux patients que les traitements pour les troubles érectiles ne provoquent pas directement de troubles cardiovasculaires. C’est l’activité physique associée à l’activité sexuelle qui peut être risquée pour les patients ayant des cardiopathies préexistantes. Dans ce cas, une évaluation médicale complète est nécessaire avant de prescrire ces traitements pour assurer la sécurité des patients ».
Causes et facteurs influençant la libido
La libido, ou désir sexuel, peut être influencée par une multitude de facteurs, qui peuvent être classés en trois grandes catégories : psychologiques, physiologiques et médicales.
Causes psychologiques
- Stress et anxiété : le stress chronique et l’anxiété, qu’ils soient liés à des facteurs personnels ou professionnels, peuvent diminuer considérablement la libido. Le cortisol, hormone du stress, peut interférer avec les hormones sexuelles et inhiber le désir sexuel.
- Dépression : la dépression majeure est souvent associée à une diminution de la libido. Les neurotransmetteurs impliqués dans la régulation de l’humeur, tels que la sérotonine et la dopamine, jouent également un rôle dans le désir sexuel. Comme le note le Dr Doerper, « la dépression est fortement liée à une diminution du désir sexuel. Les personnes dépressives peuvent perdre tout intérêt pour des activités qu’elles appréciaient auparavant, y compris le sexe ».
- Traumatismes sexuels : les expériences traumatisantes, telles que les abus sexuels, peuvent entraîner des troubles durables de la libido, souvent associés à des troubles du stress post-traumatique (TSPT).
- Problèmes relationnels : les conflits de couple, le manque de communication ou d’intimité émotionnelle peuvent nuire à la libido. La satisfaction relationnelle est fortement corrélée au désir sexuel.
- Éducation et environnement : « l’éducation reçue durant l’enfance et l’adolescence joue un rôle majeur dans le développement de la libido », explique le Dr Doerper. « Une éducation restrictive ou culpabilisante en matière de sexualité peut avoir des effets durables. Un environnement familial sécurisant favorise un développement sexuel sain, tandis qu’un environnement strict ou religieux peut générer des inhibitions sexuelles ».
Causes physiologiques
- Déséquilibres hormonaux : les hormones sexuelles jouent un rôle crucial dans la régulation de la libido. Chez les hommes, une diminution des niveaux de testostérone (hypogonadisme) peut entraîner une baisse du désir sexuel. Chez les femmes, les fluctuations des niveaux d’œstrogènes et de progestérone, notamment pendant la ménopause, peuvent affecter la libido.
- Affections endocriniennes : des conditions telles que l’hypothyroïdie ou l’hyperprolactinémie (augmentation des niveaux de prolactine) peuvent perturber la libido. La prolactine élevée, souvent due à des adénomes hypophysaires, inhibe la production de testostérone et d’œstrogènes.
- Maladies chroniques : les maladies chroniques, comme le diabète, les maladies cardiovasculaires, et l’insuffisance rénale, peuvent diminuer la libido en raison de l’impact systémique de ces maladies sur la circulation sanguine et l’énergie globale du corps.
- Problèmes neurologiques : les troubles neurologiques, tels que la sclérose en plaques, la maladie de Parkinson et les lésions de la moelle épinière, peuvent affecter les voies nerveuses impliquées dans le désir sexuel. « Des maladies telles que la sclérose en plaques ou la maladie de Parkinson peuvent affecter la libido », précise le Dr Doerper.
- Drogues et substances : bien que certaines drogues puissent initialement stimuler la libido, une utilisation prolongée et à des doses élevées tend à avoir l’effet inverse, réduisant le désir sexuel.
Causes médicales
- Chirurgies : certaines interventions chirurgicales, notamment les hystérectomies et les prostatectomies, peuvent avoir des répercussions sur la libido en altérant les structures nerveuses et hormonales.
- Douleurs : les maladies provoquant des douleurs chroniques, telles que la fibromyalgie et les douleurs pelviennes, peuvent également inhiber le désir sexuel.
Causes médicamenteuses
De nombreux médicaments couramment prescrits peuvent avoir des effets secondaires indésirables sur la libido. Ces effets sont souvent dus à des mécanismes d’action pharmacologiques qui interfèrent avec les systèmes hormonaux et neurotransmetteurs.
- Neuroleptiques et antidépresseurs : « Ces médicaments peuvent réduire la libido en altérant les niveaux de neurotransmetteurs dans le cerveau », explique le Dr Doerper. Les ISRS comme la fluoxétine, la sertraline et le citalopram augmentent les niveaux de sérotonine, ce qui peut inhiber la dopamine, un neurotransmetteur clé dans le désir sexuel. Les antidépresseurs tricycliques (par exemple, l’amitriptyline et la clomipramine) sont également connus pour leurs effets néfastes sur la fonction sexuelle, incluant des troubles de l’érection, de l’éjaculation et une baisse de la libido.
- Médicaments à visée cardiovasculaire : « Certains médicaments prescrits pour les maladies cardiovasculaires peuvent également affecter la libido », ajoute le Dr Doerper. Les bêta-bloquants (aténolol, etc.) et les diurétiques thiazidiques (hydrochlorothiazide, etc.) peuvent réduire la libido en diminuant le flux sanguin et en provoquant une fatigue générale. Les antihypertenseurs d’ancienne génération sont particulièrement connus pour leurs effets indésirables sur la fonction sexuelle, contrairement à ceux de nouvelle génération qui sont généralement mieux tolérés.
- Hyperprolactinémiants : « les médicaments qui augmentent les niveaux de prolactine, comme certains neuroleptiques, morphiniques ou encore la spironolactone, peuvent réduire la libido », souligne le Dr Doerper. La prolactine élevée, souvent due à ces médicaments, inhibe la production de testostérone et d’œstrogènes, ce qui entraîne une diminution de la libido.
- Antiépileptiques : les médicaments comme la carbamazépine et le valproate de sodium peuvent affecter la libido en modifiant les niveaux de neurotransmetteurs dans le cerveau. Ils peuvent diminuer les niveaux des hormones hypophysaires et gonadiques impliquées dans les réactions sexuelles.
- Contraceptifs hormonaux : les contraceptifs oraux contenant des progestatifs peuvent diminuer la libido chez certaines femmes en modifiant les niveaux d’hormones sexuelles. Les oestroprogestatifs, en bloquant la production ovarienne de testostérone et en augmentant les niveaux de SHBG (Sex Hormone-Binding Globulin), peuvent également réduire la libido.
- Opioïdes : les antalgiques opioïdes comme la morphine et l’oxycodone peuvent réduire la libido en diminuant les niveaux de testostérone et en induisant un état de fatigue générale. Les opioïdes altèrent la fonction sexuelle en agissant sur l’axe hypothalamo-hypophysaire et en augmentant la prolactine.
Pharmacien : quel rôle jouer ?
Les pharmaciens d’officine occupent une position stratégique dans le parcours de soins des patients et peuvent jouer un rôle essentiel dans l’identification et la prise en charge des troubles de la libido :
Conseil et orientation des patients
- Éducation et information : les pharmaciens doivent fournir des informations claires et précises sur les causes potentielles des troubles de la libido, incluant les effets secondaires des médicaments. Ils peuvent expliquer les différences entre les troubles de la libido et les troubles du désir, et comment certains médicaments peuvent impacter ces aspects de la vie sexuelle.
- Proposition d’alternatives thérapeutiques : lorsqu’un médicament est identifié comme étant la cause potentielle d’un trouble de la libido, le pharmacien peut proposer des alternatives avec moins d’effets secondaires sexuels. Par exemple, remplacer un ISRS par un antidépresseur avec un profil d’effets secondaires plus favorable.
- Compléments alimentaires et produits naturels : les pharmaciens peuvent conseiller des produits naturels ou des compléments alimentaires, tels que le ginseng ou le tribulus terrestris, qui ont été étudiés pour leurs effets positifs potentiels sur la libido.
- Conseils hygiéno-diététiques : encourager un mode de vie sain, comprenant une alimentation équilibrée, une activité physique régulière et une gestion du stress, peut également améliorer la libido. Des conseils sur le maintien d’une bonne communication au sein du couple et la recherche d’intimité émotionnelle sont également bénéfiques.
Collaborations interprofessionnelles
Une prise en charge optimale des troubles de la libido nécessite une collaboration étroite entre les pharmaciens et les autres professionnels de santé.
- Communication avec les médecins traitants : les pharmaciens doivent maintenir un dialogue ouvert avec les médecins traitants pour discuter des effets secondaires des médicaments et des alternatives thérapeutiques. Dr Doerper souligne l’importance de cette collaboration pour ajuster les traitements et assurer une prise en charge globale des patients.
- Orienter vers un spécialiste : en cas de troubles complexes ou persistants de la libido, les pharmaciens peuvent orienter les patients vers des sexologues, des psychologues ou des endocrinologues. Cette approche multidisciplinaire permet d’adresser les aspects physiologiques, psychologiques et relationnels des troubles de la libido.
- Se former : pour rester à jour sur les avancées en matière de santé sexuelle et de pharmacologie, les pharmaciens doivent participer à des formations continues et des séminaires. Cela leur permet de mieux comprendre les nouveaux traitements et approches pour gérer les troubles de la libido.
Importance de l’intervention du pharmacien
Le Dr Doerper souligne que l’intervention proactive des pharmaciens est fondamentale pour la prise en charge des troubles de la libido. « En collaboration avec un étudiant en sexologie pour son mémoire, une étude révèle que chez un patient sur deux consultant pour des troubles de l’érection, le médicament est potentiellement impliqué dans le trouble. En discutant ouvertement des effets secondaires des traitements avec les patients, les pharmaciens jouent un rôle clé pour dénouer les langues et encourager les patients à se confier. Cette transparence aide à identifier rapidement les causes médicamenteuses des troubles et à ajuster les traitements en conséquence ».
Les enquêtes montrent également que la majorité des patients attendent que les professionnels de santé abordent les sujets liés à la sexualité. « Les pharmaciens, en provoquant ces discussions lors des consultations, créent un espace sécurisé pour que les patients se sentent à l’aise de parler de leurs troubles. Cette approche proactive est particulièrement importante pour des situations sensibles comme le retour à la sexualité après la perte d’un enfant in utero, où les femmes, souvent dans l’attente d’un soutien, trouvent en leur pharmacien un interlocuteur attentif et compréhensif, » ajoute le Dr Doerper.
Traitements et solutions disponibles en officine
Selon le Dr Doerper, « il n’existe pas de traitements médicaux spécifiques pour les troubles de la libido ». Cependant, plusieurs approches peuvent être envisagées pour aider les patients :
Sexothérapie
La sexothérapie est souvent recommandée pour les troubles de la libido. Le Dr Doerper explique que « la sexothérapie permet de traiter les causes psychologiques et émotionnelles en travaillant avec un thérapeute spécialisé ». Cela peut inclure des séances individuelles ou de couple pour aborder des problèmes tels que l’anxiété de performance, les conflits relationnels et les traumatismes sexuels.
Adaptation des traitements médicamenteux
Si un médicament est identifié comme la cause des troubles de la libido, il est possible de proposer des alternatives. le Dr Doerper souligne l’importance de cette démarche : « Certains antidépresseurs peuvent être remplacés par des médicaments ayant moins d’impact sur la libido. Il est important de discuter de ces options avec le patient et de proposer au médecin une alternative thérapeutique qu’il pourra prescrire. »
Cas particulier : les femmes sous progestatif
Les femmes utilisant des progestatifs pour la contraception peuvent éprouver une diminution de la libido. Adapter ou changer le contraceptif peut être une solution.
Effets secondaires potentiels et communication
Il est essentiel de parler ouvertement des effets secondaires potentiels des médicaments, notamment ceux qui peuvent affecter la libido. « Le tabou entourant la sexualité peut empêcher les patients de partager leurs préoccupations. Il est donc important de créer un environnement où ils se sentent à l’aise pour discuter de ces sujets », explique le Dr Doerper. Informer les patients que des solutions existent et les encourager à en parler peut grandement améliorer leur qualité de vie.
Et les compléments alimentaires ?
En plus des traitements médicamenteux, les pharmaciens peuvent conseiller une gamme de produits naturels et de compléments alimentaires destinés à améliorer la libido. Ces produits, bien que généralement moins étudiés que les médicaments, peuvent offrir des alternatives intéressantes pour certains patients. Exemples :
Plantes adaptogènes
- Ginseng (Panax ginseng) : utilisé depuis des siècles dans la médecine traditionnelle, le ginseng est reconnu pour ses propriétés adaptogènes et stimulantes, aidant à améliorer l’énergie globale et potentiellement la libido.
- Maca (Lepidium meyenii) : originaire des Andes péruviennes, la maca est connue pour ses effets bénéfiques sur l’énergie, la résistance et le désir sexuel.
Acides aminés et précurseurs hormonaux
- L-Arginine : cet acide aminé est un précurseur de l’oxyde nitrique, qui joue un rôle clé dans la vasodilatation et peut améliorer la circulation sanguine vers les organes génitaux, augmentant ainsi la libido.
- Tribulus (T. terrestris) : utilisé en médecine ayurvédique, le tribulus est censé augmenter les niveaux de testostérone et améliorer la libido.
Compléments nutritionnels :
- Zinc et magnésium : ces minéraux sont essentiels pour la production de testostérone et la santé sexuelle globale. Un déficit en zinc peut être associé à une diminution de la libido.
- Vitamine D : des niveaux adéquats de vitamine D sont importants pour le maintien de la santé hormonale et sexuelle.
Quels conseils prodiguer pour maintenir une libido saine ?
Maintenir une libido saine nécessite une approche proactive et consciente de sa sexualité. Voici quelques conseils pratiques pour les patients d’après le Dr Doerper :
Avoir une sexualité active et pensée
Ne pas attendre que la libido revienne d’elle-même. Il est important de rester engagé dans sa vie sexuelle, même si le désir n’est pas spontanément présent. Cela peut impliquer de planifier des moments d’intimité et de se donner la permission d’explorer sa sexualité de manière régulière. Un bon parallèle est celui du sport : tout comme il ne faut pas attendre d’avoir envie de faire de l’exercice pour commencer, il ne faut pas attendre d’avoir une forte libido pour s’engager dans des activités sexuelles.
Mettre en place une dynamique sexuelle
Créer un environnement propice à l’intimité. Cela peut inclure la création de moments romantiques, l’expérimentation de nouvelles activités ou simplement passer plus de temps de qualité avec son partenaire. La communication ouverte avec le partenaire est essentielle pour comprendre les désirs et besoins de chacun et pour maintenir une relation sexuelle épanouie.
Consulter un sexothérapeute
La sexothérapie peut offrir un soutien personnalisé et adapté aux besoins individuels ou de couple. Cette approche est particulièrement utile lorsqu’il y a des problèmes relationnels ou des facteurs multifactoriels affectant la libido. Un sexothérapeute peut aider à identifier les obstacles spécifiques à une libido saine et à développer des stratégies pour les surmonter. Les séances peuvent aborder des aspects variés, tels que les techniques de communication, la gestion du stress, et l’exploration de nouveaux aspects de la sexualité.
Adopter un mode de vie sain
Une bonne hygiène de vie contribue à une libido saine. Cela inclut une alimentation équilibrée, un sommeil de qualité, et la gestion du stress. L’exercice régulier, non seulement pour les bienfaits physiques mais aussi pour son impact positif sur le bien-être mental, peut également stimuler la libido.
S’éduquer et s’informer
S’informer sur la sexualité et la santé sexuelle peut aider à comprendre et à normaliser les fluctuations de la libido. Participer à des ateliers ou lire des ressources fiables sur la sexualité peut fournir des idées et des techniques pour maintenir une libido active et saine. Maintenir une libido saine demande une approche proactive et une volonté d’explorer et de comprendre sa sexualité. En intégrant ces conseils dans leur vie quotidienne, les patients peuvent mieux gérer leur libido et s’assurer d’une vie sexuelle épanouissante.