Prévoyance et épargne retraite : à gérer avec sérieux !

La garantie de l’emprunteur est un des trois volets du plan de prévoyance du chef d’entreprise, à côté de la protection du titulaire et de sa famille (versement de capitaux décès supplémentaires et d’une rente d’invalidité) et de la protection de l’activité (garanties croisées d’associés, indemnités journalières en cas d’arrêt de travail).

Indemnité versée en cas de décès : gare au piège !

La garantie emprunteur prévoit de rembourser le capital restant dû en cas de décès du titulaire.

Un piège guette les héritiers quand la banque est désignée comme le bénéficiaire de l’indemnité d’assurance correspondant au capital restant dû. En effet, le montant du prêt remboursé devient un bénéfice exceptionnel de l’année et est imposable comme tel, sans compter que la famille devra acquitter dessus des droits de succession. Pour éviter cette double peine, la solution est d’avoir un contrat d’assurance individuel avec un bénéficiaire désigné que l’on va donner en délégation ou en garantie à la banque. En procédant ainsi, il n’y a pas de revenu exceptionnel à déclarer, donc pas d’impôt supplémentaire l’année de survenance du sinistre.

De plus, il n’y a pas de droits de succession à payer sur la partie assurée, conformément à la législation sur l’assurance-vie prévoyance. Le capital restant dû n’est pas soumis aux droits de succession, seule la partie capitalisée est taxable.

Épargne retraite : quelle stratégie ?

L’épargne retraite du titulaire se construit de trois façons complémentaires : cotiser à la CAVP, racheter le cas échéant des trimestres dans les trois régimes (vieillesse de base, complémentaire par répartition et capitalisation) et des cotisations dans le régime complémentaire par capitalisation, se constituer une épargne complémentaire.

Toute réflexion stratégique doit s’appuyer sur un solide bilan patrimonial, un état des actifs et des engagements financiers. L’évaluation du niveau d’épargne requis résulte de la confrontation des prestations retraite, du train de vie et de la revente de l’officine.

Une fois le niveau d’épargne évalué, la stratégie (valable également pour les adjoints) sera définie par rapport au risque d’investissement et à un objectif de capital à consommer durant sa retraite. Cela suppose un travail d’introspection, de projection et d’anticipation de son train de vie futur de retraité, afin de mesurer l’écart entre celui-ci (après impôts) et les prestations à attendre de sa caisse de retraite.

Puis, il faut déterminer les caractéristiques de ou des investissements – niveau de risque, rentabilité, durée d’immobilisation, régime fiscal – qui conviennent le mieux à son profil d’investisseur. Il faut aussi veiller à changer le dosage du cocktail (de moins en moins risqué) à mesure que la retraite s’approche.

Quelles stratégies adopter ?

La stratégie de placement doit être évolutive dans le temps et mise en place le plus tôt possible. Par exemple :

• 10 à 15 ans avant le départ en retraite : investissements immobiliers (en déficit foncier, en location meublée), actions, PEA, Madelin ou PER, PERCO, assurance-vie, SCPI…

• 5 à 7 ans : rachat de trimestres d’années d’affiliation incomplètes à la CAVP, investissement dans l’immobilier ancien (obligation de détention plus courte), contrat Madelin à compléter, PER pour son conjoint, assurance-vie, SCPI…

• Avant le départ en retraite : céder les placements et investissements trop imposés (par le biais des revenus fonciers) : biens immobiliers loués nus, actifs dont la rentabilité est faible après impôts, arbitrages sur les comptes titres… Réinvestir le prix de cession de l’officine dans des placements à profil équilibré, panachant rendement et sécurité.

Et quand on est adjoint ?

Avec le contrat collectif Klésia ou APGIS, le pharmacien adjoint bénéficie d’une mutuelle santé plus avantageuse qu’un contrat individuel. Ces garanties santé peuvent couvrir sa famille avec une extension de contrat. Les garanties prévoyance apportent des aides financières de toutes sortes (indemnités journalières en cas d’arrêt de travail lié à une incapacité, versement d’une rente en cas d’invalidité, d’une rente à vie ou un capital en cas de dépendance liée à l’âge, d’un capital ou d’une rente versé au conjoint ou à ses enfants en cas de décès). Ces garanties peuvent inclure également la prise en charge des frais d’obsèques et de frais d’assistance en cas de besoin d’une aide à domicile.

La question de contracter, en plus, un contrat de prévoyance individuel peut se poser au salarié pour adapter sa protection à sa situation, car les besoins évoluent avec le temps. Il est donc important de faire le point régulièrement sur ses garanties pour s’aménager une couverture optimale.