Mobilisation des étudiants en pharmacie : un cri d’alarme face à des coupures budgétaires
Ce mardi 3 décembre, les étudiants en pharmacie se mobilisent massivement pour protester contre les coupures budgétaires imposées par le gouvernement, qui contraignent les universités à compenser près de 130 millions d’euros dès 2024, et 180 millions d’euros en 2025. Selon l’Association nationale des étudiants en pharmacie de France (ANEPF), cette situation menace directement la qualité de l’enseignement et les conditions d’études.
Des déficits qui se creusent
Actuellement, 60 des 74 universités françaises risquent d’être en déficit. Avec ces nouvelles coupes, les établissements risquent de plonger dans une crise sans précédent, au détriment des étudiants et de leur avenir professionnel. Valentin Masseron, porte-parole de l’ANEPF, alerte également sur le coût de plus en plus élevé de la rentrée universitaire pour les étudiants, qui devront probablement faire face à une hausse inévitable des cotisations si ces mesures budgétaires sont maintenues.
Des conditions d’études dégradées
Les revendications des étudiants se concentrent sur des conditions d’études jugées inacceptables :
- Locaux vétustes : Certaines universités doivent composer avec des bâtiments obsolètes, mettant parfois en danger la sécurité des étudiants.
- Manque d’enseignants qualifiés : Les effectifs enseignants sont insuffisants pour garantir un encadrement de qualité.
- Salles surchargées ou impraticables : De nombreux étudiants doivent suivre leurs cours dans des amphithéâtres bondés ou des salles de travaux pratiques inadaptées.
À titre d’exemple, des centaines d’étudiants de la faculté de Toulouse se sont vêtus de noir pour dénoncer ces conditions d’apprentissage dégradées. Par ailleurs, des universités comme Lille et Clermont-Ferrand ont observé une grève totale ce jour.
« La réussite a ses limites. Il est essentiel de pouvoir travailler dans de bonnes conditions pour former les pharmaciens de demain, qui sont, rappelons-le, des professionnels de santé. Dans de telles conditions, nos formations deviennent caduques et ne répondent plus aux attentes du terrain », ajoute Valentin Masseron.
Une mobilisation à l’échelle nationale
Face à ces enjeux, l’ANEPF, avec l’ensemble du réseau de la FAGE, appelle à une mobilisation massive ce mardi 3 décembre. De nombreuses écoles et facultés ont prévu une interruption totale des cours pour la journée.
D’autres journées de mobilisations sont déjà prévues, dès ce jeudi, suite à l’appel de l’Intersyndical.
Mardi 10 décembre sera également une journée importantes puisque les étudiants se rassembleront à Paris devant le Conseil national de l’enseignement supérieur et de la recherche, où le vote du budget de l’enseignement supérieur est prévu.
Les étudiants demandent également l’application de la réforme des troisièmes cycles, avec notamment, la création du statut de maître de stage universitaire (MSU), pour pallier le manque d’enseignants qualifiés. Cette réforme est indispensable pour assurer un encadrement de qualité et répondre aux besoins des étudiants, estime Valentin Masseron.
Une question d’avenir
Cette mobilisation met en lumière une problématique majeure : comment préparer efficacement les futurs professionnels de santé dans un contexte de sous-financement chronique ? Pour les étudiants, la réponse est claire : seul un engagement fort des pouvoirs publics permettra de sortir de cette impasse. Ils rappellent que l’enseignement supérieur est un investissement pour l’avenir, et non une variable d’ajustement budgétaire.