Analogues GLP-1 : attention aux formulaires falsifiés !
Un Cerfa obligatoire pour encadrer les prescriptions
Depuis le 1er février, la prescription des analogues de GLP-1 (Ozempic®, Wegovy®, etc.) nécessite un formulaire Cerfa spécifique. Ce document doit préciser si le traitement respecte l’autorisation de mise sur le marché (AMM) et l’intention de remboursement (ITR). L’objectif ? Lutter contre l’utilisation hors indication, notamment à des fins esthétiques.
Mais sur le terrain, de nombreux pharmaciens constatent des incohérences dans les formulaires présentés. Pire encore, des documents frauduleux commencent à circuler, rendant la vérification des prescriptions plus complexe et chronophage.
Une demande croissante, un risque de fraude accru
Le succès fulgurant des GLP-1 dans la prise en charge du diabète et de l’obésité a entraîné une explosion des demandes. Sur les réseaux sociaux, ces médicaments sont parfois détournés comme des « produits miracles » pour la perte de poids, alimentant le marché noir et la falsification des ordonnances.
Certains patients n’hésitent pas à présenter de faux Cerfa, parfois accompagnés d’attestations fictives, pour obtenir ces traitements malgré l’absence d’indication médicale valide. Une pratique qui met en péril la sécurité des patients et la responsabilité des pharmaciens.
Des risques majeurs pour les officines
En cas de délivrance sur ordonnance falsifiée, les conséquences peuvent être lourdes. Si un contrôle révèle une anomalie, le pharmacien risque non seulement des indus, mais aussi des sanctions disciplinaires. Avec la montée des fraudes, les officinaux doivent redoubler de vigilance pour éviter de se retrouver en première ligne d’un système détourné.
Les syndicats alertent sur cette situation et demandent aux autorités une clarification rapide des critères de prise en charge pour éviter les zones d’ombre et renforcer la sécurité des professionnels de santé.
Vérifier, alerter et se protéger
Face à ce risque grandissant, il est essentiel d’adopter des mesures de précaution :
- Analyser le Cerfa avec attention : la présence de la mention « AMM » ou « hors AMM », la signature et le cachet du prescripteur doivent être vérifiés systématiquement.
- Vérifier les coordonnées du médecin et, en cas de doute, ne pas hésiter à le contacter pour s’assurer de l’authenticité de la prescription.
- Remonter les anomalies aux autorités de tutelle et aux syndicats professionnels pour signaler les fraudes et obtenir des consignes claires en cas de suspicion.
Une réglementation encore floue
Si le Cerfa est censé encadrer les prescriptions, il reste des incertitudes quant à son application réelle. Certains documents ne précisent pas l’ITR, créant une ambiguïté sur la prise en charge. D’autres laissent entendre que la Sécurité sociale a accordé une tolérance, permettant le remboursement hors ITR.
Dans ce flou administratif, la prudence s’impose plus que jamais. En attendant des consignes plus précises des autorités, chaque pharmacien doit redoubler d’attention pour éviter d’être pris au piège des falsifications et des contradictions réglementaires.