Méningocoques : la HAS renforce ses recommandations, le remboursement en attente

Un renforcement de la stratégie vaccinale

Les méningocoques, responsables de pathologies sévères telles que la méningite et le purpura fulminans, font l’objet d’une surveillance accrue. La HAS recommande désormais une vaccination systématique contre les sérogroupes ACWY chez les nourrissons, en remplacement du schéma vaccinal antérieur ciblant uniquement le sérogroupe C. Un rattrapage est également préconisé pour les 15-24 ans, afin de renforcer l’immunité collective.

Par ailleurs, la vaccination contre le méningocoque B, longtemps absente des obligations vaccinales, est désormais rendue obligatoire chez les nourrissons. Pour les adolescents et jeunes adultes, la HAS ne va pas jusqu’à imposer cette vaccination, mais elle préconise son remboursement pour les 15-24 ans souhaitant se faire vacciner.

Un problème récurrent de prise en charge

Si la révision des recommandations est saluée par la communauté scientifique, leur mise en œuvre pose question. En effet, l’histoire des campagnes vaccinales en France montre un décalage récurrent entre l’officialisation des recommandations et la prise en charge effective par l’Assurance maladie. Ce délai peut freiner l’accès à la vaccination, notamment pour les populations les plus vulnérables.

Sur les réseaux sociaux et dans les milieux professionnels, la frustration est palpable. Une situation qui risque de limiter l’adhésion à la vaccination, alors même que la HAS insiste sur son importance pour endiguer la propagation des infections invasives à méningocoques.

Entre recommandations et réalité économique

L’efficacité des nouvelles orientations vaccinales dépendra largement de la rapidité avec laquelle elles seront appliquées sur le terrain. Alors que la France dispose de vaccins sûrs et éprouvés contre ces infections, les lourdeurs administratives et budgétaires pourraient retarder leur déploiement.

Si la protection contre les infections à méningocoques s’améliore sur le papier, reste à voir si les moyens suivront pour assurer une couverture vaccinale effective. Car sans une mise en place rapide du remboursement, le risque est grand de voir les recommandations rester lettre morte pour une partie de la population, au détriment de la prévention et de la santé publique.