Evolution de la profession en marche

Démographie pharmaceutique 2018

Le panorama annuel de l’évolution démographique de l’ensemble de la profession au 1er janvier 2018 dressé par l’Ordre national des pharmaciens montre une nette tendance au regroupement, tout en assurant un maillage territorial équilibré.

Par , publié le 05 juin 2018

Evolution de la profession en marche

La profession poursuit sa mutation avec un intérêt grandissant pour l’industrie (+13,1% d’inscriptions en section B en dix ans) et les carrières hospitalières (+39,4% en section H). Un effet collatéral de la Paces qui a induit une désaffection pour l’officine, selon Robin Ignasiak, président de l’Anepf. Mais la réforme des études devrait redonner une dynamique positive (voir entretien page10). Autre signal : 1163 diplômés de l’année soit 37,6% ne se sont pas inscrits à l’ordre, un record !
Si l’orientation vers l’officine s’érode lentement (-5,7% en 10 ans), les pharmaciens qui choisissent cette voie deviennent titulaires plus tôt : 51% des pharmaciens ont moins de 36 ans lors de leur première inscription en section A. Les adjoints sont jeunes également puisqu’un tiers a moins de 35 ans. Leur nombre a augmenté de 4,5% en 10 ans. « Ils constituent 37% des inscrits à l’Ordre et 66% des nouveaux inscrits » dénombre Jérôme Parésys-Barbier, président de la section D. La tendance au vieillissement (âge moyen 46,7 ans) s’inverse avec 16% des pharmaciens qui ont moins de 33 ans, même si les départs en retraite sont tardifs.
Lors de l’installation, les modes d’exercice évoluent nettement avec l’augmentation de l’exploitation en société depuis 2009. Le nombre d’officine en nom propre ne cesse de diminuer : 27% en 2017 contre 54% il y a 10 ans. Le nombre de SEL a été multiplié par 30 en dix ans et constitue le premier mode d’exploitation depuis 2010.
L’ensemble des structures tendent au regroupement, que ce soient les laboratoires de biologie médicales, les établissements de santé avec le développement des groupements de coopération sanitaire ou les officines. La diminution du nombre d’officines s’est accélérée ces trois dernières années avec 1377 officines et 1607 titulaires en moins en dix ans. Les chiffres se stabilisent cette année avec 193 officines fermées en 2017. « Mais les fermetures sont le plus souvent « actives » car majoritairement liées à des regroupements pour optimiser les moyens (29%) et des cessions de clientèle (28%). Les restitutions de licence représentent 36% et les liquidations seulement 5%. Plus de la moitié des fermetures concernent des petites officines de moins d’un million d’euros de chiffre d’affaires » détaille Alain Delgutte, président du Conseil central A.
« Toutefois le maillage territorial pour l’accès aux officines et aux laboratoires de biologie reste équilibré » note Carine Wolf-Thal, présidente du Conseil national de l’ordre des pharmaciens qui conclut « les signaux sont positifs : plus de jeunes s’installent, le nombre de pharmaciens de moins de 36 ans augmente. La profession continue d’attirer des jeunes passionnés par leur métier, au service de la santé publique. Le rôle de l‘Ordre est d’ouvrir le champ des possibles pour les jeunes qui exerceront demain. C’est en cours avec la vaccination antigrippale, les bilans partagés de médication et bientôt la prise en charge des pathologies bénignes, la gestion des petites urgences… En attendant les textes d’application de l’ordonnance réseau ».
Pour en savoir plus

Repères

  • 74 043 pharmaciens inscrits à l’Ordre dont près des trois quarts sont officinaux
  • 21 815 officines
  • 2,6 pharmacien par officine en moyenne.
  • 26 558 titulaires (-5,7% en 10 ans) + 697 en outremer. Age moyen : 50,2 ans. 55% de femmes
  • 27 282 adjoints + 655 en outremer. Age moyen : 43,8 ans. 81,2% de femmes

Juliette Schenckéry