Une année en trompe l’œil
Données CGP 2018
Les paramètres économiques des pharmacies, en 2018, tirés des statistiques du groupement d’experts comptables CGP, semblent de belle facture. En apparence seulement.
Le chiffre d’affaires (CA) des officines progresse en moyenne de +1,12% mais il s’agit d’une croissance en trompe l’œil, marquée par une augmentation substantielle des médicaments chers masquant les baisses de prix. La marge s’améliore (+0,63%) en grande partie grâce aux coopérations commerciales sur le générique (39,2 k€ en moyenne, +9,15%).
Comme les années précédentes, l’évolution moyenne du CA n’a pas une signification très marquée, tant elle masque des disparités qui se creusent entre les officines. Pour 48% de l’échantillon étudié par CGP le CA est en baisse.
Pour les 52% qui progressent, les ventes à TVA 2,10% participent au soutien de l’activité et à la constance du CA à hauteur de +0,66%, celles à TVA 5,5%, et 20% respectivement à hauteur de +6,25% et +1,35%.
Les honoraires de dispensation, en hausse de 0,83%, jouent également un rôle d’amortisseurs des baisses de prix (Indice Insee des prix à la consommation de médicaments : -3,71% en 2018). Ils contribuent à près de 40 % de la marge sur le médicament remboursable et à 25,40 % de la marge brute globale, toutes activités confondues.
Si l’avenant n°11 semble stabiliser la marge, en revanche il ne peut rien faire contre la hausse des frais généraux et des frais de personnel, responsable du tassement de l’excédent brut d’exploitation (EBE : -1,78 %, – 4300 € en moyenne). Mais pour les petites pharmacies de moins d’un M€ de CA, c’est carrément la douche froide du fait de la baisse de leur CA (-2,17%). Elles décrochent en termes de rentabilité avec une baisse de l’EBE de 6 500 €.