L'Ordre publie la photo de famille des pharmaciens
L’Ordre des pharmaciens publie, comme chaque année, les données démographiques de la profession. Nombre d’officines en léger recul, maillage territorial maintenu, rajeunissement des pharmaciens, nombre d’inscrits à l’Ordre en hausse…
L’hexagone compte 20 966 officines en 2018, un nombre en recul de 1,1% par rapport à l’année précédente et de 6,7% en dix ans. Ce qui représente 32,4 officines pour 100 000 habitants avec une « maillage territorial harmonieux ».
Les cessions d’officines enregistrées sont au nombre de 1209, « volume le plus élevé depuis six ans, souligne Alain Delgutte, président de la section A. Et plus de la moitié sont reprises par un pharmacien de moins de 36 ans, un signal encourageant concernant l’attractivité de la profession ». Toutefois, les fermetures d’officine ont augmenté en parallèle de 17% l’an dernier pour atteindre le nombre de 226. 53% sont des « fermetures actives » (32% : cessions de clientèle, 21% : regroupements) et 45% sont « contraintes » (39% : restitution de licence ; 6% : liquidation judiciaire). « La diminution du nombre d’officines suit la tendance multi-secteurs pour tous les commerçants qui connaissent des difficultés financières. D’où l’intérêt de l’évolution de la rémunération et de l’arrivée des nouvelles missions, sous la conduite des syndicats » explique Alain Delgutte. Le rythme des transferts n’a pas faibli avec 261 transferts en 2018 contre 260 en 2017.
Pour toute la profession pharmaceutique, 74 115 pharmaciens sont inscrits à l’Ordre avec 2311 nouvelles inscriptions en 2018 (+3,7%). L’âge moyen est de 46,7 ans mais de 50,2 pour les titulaires et 43,9 pour les adjoints.
Près des trois quarts des pharmaciens exercent en officine : 35% sont inscrits en section A et 37% en section D. En dix ans, le nombre de titulaires a diminué de 7% alors que celui des adjoints a augmenté de 5,4%. « Parallèlement à l’accroissement du nombre d’adjoints, on observe une diminution de celui des intérimaires depuis 2015. C’est un signe de la bonne santé et du dynamisme des officines », analyse Jérôme Parésys-Barbier, président de la section D.
« La pyramide des âges laisse présager un rajeunissement de la population de pharmaciens en raison du nombre de départs à la retraite et de l’augmentation de l’arrivée de jeunes diplômés » relève l’Ordre. « Le renouvellement de la profession est assuré » se réjouit Carine Wolf-Thal, présidente du Conseil national de l’ordre des pharmaciens. L’âge moyen des primo-inscrits a diminué d’un an à 27,8 ans et la proportion des inscrits de moins de 25 ans a été multipliée par quatre à 12,5%. Près de 70% des adjoints finissent par s’installer, pour moitié avant 36 ans. « « Plus de la moitié des officines sont organisées en société d’exercice libéral (SEL), souvent dans le cadre d’une SPF-PL (société de participations financières de professions libérales). Un schéma qui devient la norme » constate Alain Delgutte. Seules 21% des officies sont désormais exploitées en nom propre.
La population des officinaux en chiffres
- 26212 titulaires (section A) à -1,3%, 22% exercent seuls, 1,25 titulaire par officine 55% sont des femmes
- 27 777 adjoints et autres (section D), +0,7%, 1,3 adjoints par officine, 81% sont des femmes
- 21665 pharmacies en France, 11 165 SEL, 261 transferts, 226 fermetires
- Le nombre de pharmaciens officinaux a diminué de 7% en 10 ans
Pour en savoir plus
Démographie des pharmaciens. Panorama au 1er janvier 2019