Déception des étudiants et inquiétude des doyens
Réforme des études de santé
Les textes encadrant la suppression de la Première Année Commune aux Etudes de Santé (PACES) et les nouvelles modalités d’accès aux études de santé sont parus au Journal officiel au début du mois de novembre.
Dès la prochaine rentrée les universités mettront en place des modalités d’accès aux études de santé après une, deux ou trois années d’études supérieures de santé et chaque étudiant pourra présenter sa candidature deux fois.
Les associations d’étudiants en pharmacie (Anepf), médecine (Anemf) et kinésithérapie (FNEK) réagissent avec amertume dans une tribule commune : « devant des textes aussi flous, et l’absence de moyens financiers suffisants de la part de l’Etat, les seules possibilités que l’on nous offre sont la reproduction de pratiques passées et dépassées ». La réforme du premier cycle des études de santé n’est pas à la mesure de leurs attentes et propositions (voir l’interview de Gautier Davrainville-Simonato, président de l’Anepf, dans Profession Pharmacien n°148 d’octobre 2019). Ils déplorent un « contenu dénaturé par le gouvernement » et une « prudence excessive des Universités ». Comment transformer en profondeur le système de santé et adapter la formation des étudiants avec une réforme timide et s’étalant sur des années, s’interrogent-ils. « Finalement, le recrutement des étudiants ne changera pas et peut-être pourrons-nous espérer un léger renouveau des programmes. »
La conférence des doyens de facultés de médecine s’inquiète du manque d’accompagnement et de moyens financiers. « Nous sommes prêts à renoncer si nous n’avons pas les moyens de mettre en place les réformes liées aux études de santé » déclare Jean Sibilia, président de la Conférence des doyens de facultés de médecine qui ajoute « les conditions de la réussite de la réforme de la formation médicale passe par la conservation de la sélectivité des études médicales et la modélisation des besoins à 5-10 ans en nombre de médecins formés ».