Ménopause : la fin d'un tabou ?

Bouffées de chaleur, sueurs nocturnes, sécheresse vaginale, baisse de la libido, fatigue, brouillard mental... La ménopause n'est pas une maladie mais ses nombreux troubles associés, parfois sévères, affectent la qualité de vie d'une grande partie des femmes.

Par Elodie Bervily-Itasse, Directrice éditoriale, Les Echos Etudes, publié le 03 septembre 2024

Ménopause : la fin d’un tabou ?

Selon une enquête réalisée en 2023 par la Fondation des Femmes et la MGEN, 43 % des femmes en période de pré-ménopause évoquent une altération de leur quotidien et 22 % déclarent mal vivre le passage à la ménopause. En matière de vie professionnelle, près d’un quart des femmes ménopausées ou pré-ménopausées considère que cette étape de leur vie peut avoir des conséquences négatives sur leur évolution de carrière.

Répondre à des besoins de santé non satisfaits

Les produits et services se multiplient sur le marché de la prise en charge des troubles liés à la ménopause : traitements hormonaux (THM), nouveaux médicaments non hormonaux (Veozah…), compléments alimentaires, applications et outils digitaux dédiés, cures bien-être, programmes de prévention…

En matière de prise en charge, l’offre est également en pleine évolution face à des besoins de santé non satisfaits : des centres dédiés à la santé des femmes se créent, la médecine intégrative propose de nouvelles solutions et des marketplaces spécialisées sur la santé intime des femmes émergent.

Du côté des femmes, la parole se libère, la ménopause n’est plus taboue. Elles lèvent les interdits et osent désormais parler de leurs symptômes.

Cette tendance est encouragée par les prises de position de célébrités mondiales et autres personnalités publiques en France dans les médias et sur les réseaux sociaux.

La ménopause devient ainsi un enjeu de santé publique et un objet d’intérêt de nombreuses entreprises. Car les fortes perspectives de développement du marché de la gestion des troubles de la ménopause attirent désormais au-delà des frontières du secteur de la santé, les financeurs investissent le marché et certains DRH précurseurs se saisissent du sujet en entreprise.

Un marché dynamique à l’officine

Première porte d’entrée des femmes dans le système de soins, la pharmacie a un rôle majeur à jouer. Selon les données de Gers Data, les ventes de compléments alimentaires dédiés à la gestion des troubles liés à la pré-ménopause et à la ménopause à l’officine se sont élevées à 21,40 M€ en 2024 (cumul mobile annuel à fin mai).

Elles sont en croissance de plus de 9 % sur un an et plus de 18 % sur deux ans. Malgré la présence de nombreux acteurs, le marché est concentré. Trois laboratoires réalisent plus de la moitié des ventes : Havea Group est leader avec Manhaé Ménopause et Aragan Synactifs Ménoactifs, devant Sérélys Pharma (Sérélys Méno), et NHCO Nutrition (NHCO Climax Ménopause).