Abrysvo© : attention au remboursement!

Abrysvo©, le nouveau vaccin recommandé par la HAS, ouvre la voie à une meilleure protection des seniors contre le VRS. Avec des résultats prometteurs et une efficacité démontrée, il s’inscrit comme une avancée majeure dans la lutte contre les infections respiratoires chez les plus fragiles.

Par Thomas Kassab, publié le 01 octobre 2024

Abrysvo© : attention au remboursement!

Lutter contre les infections respiratoires des plus fragiles. 

Les infections des voies respiratoires inférieures provoquées par le virus respiratoire syncytial (VRS) constituent une menace sérieuse pour les personnes âgées, souvent sous-estimée. Le vaccin Abrysvo©, récemment recommandé par la Haute Autorité de Santé (HAS), a été développé dans l’objectif de prévenir ces infections, en particulier chez les personnes de 75 ans et plus. Cette avancée, bien qu’importante, ne concerne pas tous les patients, et les pharmaciens devront être attentifs à ses critères de remboursement.

Le VRS, une menace sérieuse pour les personnes âgées.

Le VRS est généralement associé aux infections chez les nourrissons, mais il cause également des infections graves chez les seniors. En France, les données montrent que 78 % à 82 % des décès liés au VRS touchent des personnes de plus de 65 ans. Ce virus peut entraîner des complications respiratoires sévères, telles que la pneumonie, l’insuffisance cardiaque aiguë, voire la perte d’autonomie. Les comorbidités, telles que la BPCO ou l’insuffisance cardiaque, augmentent considérablement le risque de complications graves, nécessitant parfois une hospitalisation en soins intensifs.

Abrysvo© : une protection pour les plus fragiles.

Face à cette menace, la HAS recommande désormais l’utilisation d’Abrysvo© pour une vaccination saisonnière des personnes de 75 ans et plus. Les patients de 65 ans et plus souffrant de pathologies respiratoires chroniques, telles que la BPCO, ou de maladies cardiaques, notamment l’insuffisance cardiaque, peuvent également bénéficier de cette vaccination. Ce vaccin vise à réduire le nombre d’infections aiguës des voies respiratoires basses liées au VRS, contribuant ainsi à diminuer le risque d’hospitalisation et les complications graves.

Résultats prometteurs de l’étude RENOIR.

Les recommandations de la HAS s’appuient sur les résultats de l’étude clinique RENOIR, qui a évalué l’efficacité et la tolérance du vaccin Abrysvo© chez des personnes âgées de 60 ans et plus. Au total, 36 134 participants ont été inclus dans l’étude, répartis entre un groupe vacciné et un groupe placebo. Les résultats ont montré une réduction de 65,1 % des infections des voies respiratoires inférieures avec au moins deux symptômes chez les personnes vaccinées. Pour les formes plus sévères, avec au moins trois symptômes, l’efficacité vaccinale s’élevait à 88,9 %. Ces résultats mettent en lumière le potentiel protecteur du vaccin, particulièrement chez les individus les plus à risque.

Faut-il un rappel ?

Si l’efficacité du vaccin est clairement démontrée pour une première dose, la question de la nécessité d’un rappel reste ouverte. La HAS n’a pas encore statué sur cette question, les données des études en cours sur la durée de protection étant encore attendues. Une réévaluation des recommandations sera effectuée en fonction des nouvelles données cliniques et des retours de pharmacovigilance. Il est donc essentiel de suivre l’évolution des recommandations pour garantir une protection optimale des patients.

Le critère de remboursement : attention à la prise en charge en tiers payant !

Un point essentiel à surveiller est le critère de prise en charge d’Abrysvo© par l’Assurance maladie. À ce jour, ce vaccin n’est remboursé que chez les femmes enceintes pour la protection de leur nourrisson. Pour les seniors, pourtant à haut risque de complications sévères, le vaccin n’est pas encore pris en charge, ce qui constitue un frein à sa large diffusion. Les pharmaciens doivent être particulièrement vigilants et ne pas passer Abrysvo© en tiers payant pour les seniors, sous peine d’indus de la Sécurité sociale. Pour rappel, en dehors du cadre de la grossesse, le coût du vaccin reste entièrement à la charge du patient.