Méningite : vigilance et rôle essentiel du pharmacien

Face à la recrudescence des infections invasives à méningocoque, il est essentiel de savoir identifier les symptômes de la méningite, orienter rapidement les patients et garantir la vaccination.

Par Armance Gelaude, publié le 25 février 2025

Méningite : vigilance et rôle essentiel du pharmacien

Contexte épidémiologique

La saison 2024–2025 affiche une augmentation marquée des cas d’infections invasives, avec un nombre exceptionnellement élevé de cas au mois de janvier 2025 (90 cas, données non consolidées). Pour l’ensemble de l’année 2024, 615 cas ont été déclarés en France, correspondant au plus grand nombre annuel de cas depuis 2010. Les sérogroupes B, W et Y représentent respectivement 45 %, 30 % et 25% , le groupe W affichant une létalité de 19,8 %. Ces chiffres soulignent la nécessité d’une vigilance renforcée.

 

Signes cliniques et prise en charge

Les symptômes à surveiller comprennent une fièvre élevée, des céphalées, des vomissements, une raideur de la nuque et une photophobie. Un purpura ou des convulsions peuvent également apparaître. Chez le nourrisson, le tableau peut être atypique, rendant la détection plus complexe. 

Dès toute suspicion, il est impératif d’appeler immédiatement le SAMU (Centre 15) afin d’assurer un transfert rapide vers un service adapté.

Tout cas doit être notifié sans délai et par téléphone à l’Agence régionale de santé puis une fiche de déclaration obligatoire doit être remplie.

 

Vaccination et prévention

La vaccination demeure l’outil principal de prévention des infections invasives à méningocoque. 

Depuis le 1er janvier 2025, la vaccination contre les sérogroupes A, C, W, Y et B est soit obligatoire, soit recommandée selon l’âge et le risque.

Pour les nourrissons, la vaccination tétravalente ACWY suit un schéma en deux doses : la première à 6 mois (par exemple, avec Nimenrix®) et un rappel à 12 mois (Nimenrix® ou MenQuadfi®). 

Concernant le sérogroupe B, la vaccination avec Bexsero® est obligatoire selon un schéma en trois doses (M3, M5, M12), avec un rattrapage possible jusqu’à 24 mois pour les nourrissons non vaccinés ou dont le statut est incomplet. 

Chez les adolescents, une dose unique (Nimenrix®, MenQuadfi® ou Menveo®) est recommandée entre 11 et 14 ans, complétée par un rattrapage pour ceux de 15 à 24 ans.

La vaccination peut être réalisée en cabinet libéral, en pharmacie pour les patients de plus de 11 ans, à l’hôpital ou en PMI (pour les enfants jusqu’à 6 ans), ou dans un laboratoire de biologie médicale

Le respect de la chaîne du froid – entre +2 °C et +8 °C —– est indispensable pour préserver l’efficacité des vaccins, lesquels ne doivent jamais être congelés. La vaccination doit également être consignée dans le carnet de santé ou de vaccination, ainsi que dans le dossier électronique « Mon espace santé ». 

 

Le rôle du pharmacien

Votre rôle reste avant tout celui de conseil et de prévention. Vérifiez le statut vaccinal de vos patients, informez-les sur les signes d’alerte. 

Par ailleurs, il participe activement à la déclaration rapide des cas auprès des autorités sanitaires, contribuant ainsi à une réponse coordonnée et rassurante pour la population.