Neopulse : quand la technologie sonique s’invite au comptoir

Henri Grolleau – Co-fondateur de Neopulse

Vous mettez en avant la technologie sonique pour vos brosses à dents. Quelles preuves ou recommandations appuient sa supériorité par rapport aux technologies oscillo-rotatives ?

Henri Grolleau : Plusieurs études internationales, souvent réalisées aux États-Unis par de grands laboratoires, ont comparé l’efficacité des brosses à dents manuelles, oscillo-rotative et soniques. Ce qui ressort régulièrement, c’est que la technologie sonique offre une action plus douce sur les gencives en reproduisant un mouvement vertical naturel qui respecte le geste idéal (du « rose » vers le « blanc »), contrairement au mouvement circulaire des oscillo-rotative qui peut créer un effet de cisaillement. Par ailleurs, les tests démontrent que, face à une brosse manuelle, dont le brossage ne dure que 40 secondes en moyenne, l’électrique permet d’allonger la durée du brossage grâce à son minuteur de deux minutes. Chez Neopulse, nous avons optimisé notre technologie en développant une tête de brosse avec plus de 1 850 brins fins, améliorant ainsi la surface de contact pour un nettoyage efficace et doux. Certains concurrents vont même jusqu’à 5 000 brins, mais nous avons choisi de privilégier un équilibre entre densité, douceur et efficacité.

La brosse sonique est-elle adaptée aux patients souffrant de gingivite chronique ou de parodontite ? Quels conseils officinaux recommandez-vous dans ces cas ?

Henri Grolleau : Oui, la brosse sonique reste adaptée, à condition de choisir une tête de brosse très souple pour minimiser toute irritation. En cas de gingivite ou de parodontite, il est important de compléter le brossage par un nettoyage interdentaire. Nous conseillons, par exemple, d’utiliser d’utiliser le jet dentaire, fil ou Brissette. Nous préconisons également l’emploi d’un dentifrice fluoré et non abrasif, en évitant les produits blanchissants qui pourraient agresser l’émail. Parfois, un bain de bouche adapté peut être ajouté sous le suivi du dentiste, pour aider à réguler la flore buccale sans trop déséquilibrer l’écosystème naturel.

Quels conseils donner aux pharmaciens pour orienter efficacement leurs patients vers l’outil interdentaire le mieux adapté à leurs habitudes ?

Henri Grolleau : Il est primordial de débuter par une discussion avec le patient sur sa routine d’hygiène bucco-dentaire. Beaucoup déclarent utiliser le fil dentaire ou des brossettes « de temps en temps », mais la réalité montre qu’environ 80 % des patients ne les utilisent pas quotidiennement. Pour ceux ayant une bonne dextérité, le fil dentaire ou les brossettes interdentaires sont recommandés. En revanche, pour les personnes âgées ou celles en manque de temps (ou ayant des difficultés de manipulation dues à l’arthrose, par exemple), le jet interdentaire est une solution efficace : il permet de nettoyer les espaces interdentaires en une minute, sans nécessiter une habileté particulière. L’idée est de combiner les outils si nécessaire – le jet le matin et le fil ou la brossette le soir – afin d’assurer un nettoyage complet et adapté.

Vos gammes NEOKIDS et NEOBABY s’adressent aux plus jeunes. N’est-il pas trop précoce d’introduire la technologie électrique ou sonique chez les enfants ? Quels bénéfices spécifiques observez-vous ?

Henri Grolleau : Nos produits pour enfants ont été conçus en étroite collaboration avec des pédodontistes et s’inscrivent dans les recommandations de l’UFSBD. Pour les bébés, la NEOBABY est avant tout manuelle, avec une légère vibration (environ 17 000 vibrations par minute, en dessous du seuil sonore classique de 30 000), et une tête rétro-éclairée qui aide les parents à visualiser les zones à brosser. Cette approche douce permet d’initier le nettoyage dès l’apparition de la première dent, tout en rassurant l’enfant par un léger massage des gencives. Dès l’âge de 3 à 4 ans, la gamme NEOKIDS évolue vers une véritable technologie sonique (entre 30 000 et 35 000 vibrations par minute) avec une tête spécialement adaptée à la morphologie buccale enfantine et un minuteur pour instaurer de bonnes habitudes de brossage. Les retours sont très positifs : l’utilisation encadrée améliore l’efficacité du brossage et aide à prévenir les caries et l’inflammation gingivale dès le plus jeune âge.

Pourquoi conseillez-vous d’attendre 30 minutes après un repas avant de se brosser les dents ?

Henri Grolleau : Immédiatement après un repas, l’environnement buccal est marqué par une acidité accrue, ce qui ramollit temporairement l’émail. Se brosser les dents à ce moment précis risque de provoquer une érosion de l’émail. En attendant environ 30 minutes, la salive a le temps de neutraliser l’acidité et de démarrer un processus de reminéralisation. De plus, c’est à ce moment que la plaque dentaire a commencé à se former de manière optimale pour être éliminée mécaniquement, sans être trop dure, contrairement au tartre qui se calcifie en 4 à 6 heures et ne peut être enlevé qu’en cabinet dentaire.

Comment accompagnez-vous les équipes officinales pour qu’elles conseillent au mieux leurs patients dans l’utilisation de vos produits d’hygiène bucco-dentaire ?

Henri Grolleau : Chez Neopulse, nous estimons que le rôle du pharmacien dépasse la simple vente d’appareils. Nous investissons beaucoup dans la formation continue des équipes officinales en leur fournissant des supports pédagogiques, des démonstrations en direct et des outils de communication clairs sur les avantages de nos produits. L’objectif est que chaque pharmacien puisse rapidement identifier les besoins spécifiques du patient – qu’il s’agisse de difficultés de dextérité, d’un manque de temps ou de pathologies particulières – et lui recommander le dispositif le mieux adapté, que ce soit une brosse électrique, un jet interdentaire ou un outil complémentaire. Cette approche personnalisée permet d’instaurer une véritable relation de confiance et d’améliorer durablement la santé bucco-dentaire des patients.