Ziresovir : un antiviral prometteur face au virus respiratoire syncytial ?
Le ziresovir, un inhibiteur de la protéine de fusion du VRS, est le premier antiviral administré par voie orale à avoir terminé avec succès un essai de phase 3 dans le traitement des infections sévères à VRS, marquant une avancée significative dans la lutte contre ce virus. Ce petit antiviral de type molécule cible la fusion du VRS avec les cellules humaines, empêchant son entrée et la formation de syncytia, un phénomène viral typique favorisant la propagation du virus au sein des cellules infectées. Son mécanisme unique et son administration orale en font une option innovante, surtout pour les nourrissons et jeunes enfants qui sont les plus touchés par le VRS.
Essai clinique de phase 3 : des résultats marquants
L’étude AirFLO, menée en Chine sur 302 patients pédiatriques, a démontré que le ziresovir réduit significativement les symptômes de bronchiolite causés par le VRS. Au troisième jour, le score de signes et symptômes des nourrissons traités s’est amélioré de 30 % par rapport au placebo, avec un bénéfice particulièrement fort chez les nourrissons de moins de six mois (55 % d’amélioration). Au cinquième jour, la charge virale des patients traités était réduite de 77 % en comparaison avec le placebo, montrant une efficacité antivirale soutenue tout au long du traitement.
Sécurité et perspectives futures
Le ziresovir a montré un bon profil de sécurité dans cette étude, bien que quelques effets indésirables tels que des diarrhées et des légères élévations des transaminases aient été observés. Grâce à ces résultats, une demande d’approbation réglementaire a été déposée en Chine pour une mise sur le marché, avec des perspectives d’extension à l’international. Si ces résultats sont confirmés, le ziresovir pourrait représenter une option de traitement essentielle, en particulier pour les enfants à risque et les patients immunodéprimés.
Qu’a-t-il de différents des autres antiviraux ?
Comparé aux antiviraux actuellement disponibles en France, le ziresovir présente des caractéristiques uniques en ciblant spécifiquement le VRS, tandis que d’autres traitements comme la ribavirine, utilisée principalement en pédiatrie pour les cas graves, est un antiviral à large spectre avec des indications limitées en raison d’effets secondaires potentiels importants. La ribavirine nécessite généralement une administration par aérosol, une contrainte qui rend son usage complexe en comparaison avec la prise orale du ziresovir.
Par ailleurs, le ziresovir se distingue des traitements antiviraux utilisés pour d’autres infections respiratoires en pédiatrie, comme le Tamiflu® (oseltamivir), qui cible le virus de la grippe et ne démontre aucune efficacité contre le VRS. Tandis que le Tamiflu est fréquemment recommandé pour les épidémies saisonnières de grippe, le ziresovir pourrait devenir un outil de choix en pédiatrie pour gérer les épidémies hivernales de bronchiolite dues au VRS.
Ainsi, le ziresovir pourrait devenir un complément stratégique aux options préventives existantes, en offrant une prise en charge thérapeutique accessible et adaptée aux infections spécifiques à VRS, particulièrement chez les nourrissons et enfants vulnérables.