Robot, automate ou hybride ? Une réponse au cas par cas !

Comparer les performances, analyser la rentabilité

Pour Olivier Résano, directeur commercial chez Mekapharm, il faut appréhender la solution par rapport au service rendu (performances, gain de productivité…), et pas seulement par rapport au confort apporté. « Pour se rendre compte des différences de performances entre les solutions, l’idéal est de faire des tests de délivrance d’ordonnances chez des consœurs et confrères qui utilisent différentes solutions dans des pharmacies de typologie similaire, en particulier aux heures de pointe lorsque plusieurs comptoirs délivrent en même temps », conseille-t-il. Et d’inviter à comparer les files d’attente lors des pics d’affluence.

La rentabilité de l’investissement doit s’étudier également, « si possible, en comparant le ratio CA/équivalent temps plein, avant et après automatisation avec d’autres pharmacies non automatisées ou automatisées », suggère-t-il. En dehors des performances, d’autres critères secondaires peuvent être étudiés : évolution possible du matériel, extension, ajout d’options a posteriori…

Intégrer les innovations

Les innovations technologiques contribuent à simplifier l’offre chez BD Rowa. « Contrairement à la plupart des technologies de robots qui fonctionnent avec un mouvement bilatéral non rotatif, chez BD Rowa, nos robots sont équipés de bras rotatifs, et nous pouvons par ailleurs équiper nos robots de deux bras rotatifs en option », indique Dalila Boukhalfa, senior marketing specialist France chez BD Rowa. Avec cette technologique unique, plus besoin de système hybride, ni de tapis de convoyage ! « Pour gérer les fortes rotations, nous avons lancé une solution hybride virtuelle faisant appel à une nouvelle technologie de stockage intelligent », ajoute-t-elle.

Définir la bonne configuration

L’achat d’une solution doit être réfléchi, ce qui nécessite un échange et une transparence entre le pharmacien et son fournisseur afin de mettre la bonne configuration en termes de stockage, de confort et de vitesse de délivrance, qui sera génératrice de gains.

« Les comparaisons doivent être menées également avec des projets d’implantation similaires, renchérit Olivier Résano. En effet, une solution située au sous-sol ou au premier étage ne délivrera pas à la même vitesse qu’une solution située juste derrière les comptoirs ! »

Les dimensions très raisonnables des robots sont un atout pour des pharmacies de plain-pied, sans cave ni étage, limitées en surface ou par des espaces contraints. Leur format compact les prédispose à être installés au RDC, proche de la ligne des comptoirs.

« Nos ingénieurs d’affaires, grâce à un outil d’analyse des statistiques de la pharmacie, conseillent le titulaire sur la solution la mieux adaptée à ses besoins », précise Morgan Charlet, directeur marketing France chez Meditech.

Quel budget ?

Le robot (et donc l’hybride) est plus cher qu’un automate. Malgré l’inflation, soigner les prix d’entrée de leurs solutions reste une priorité pour tous les fabricants. Par exemple, chez Mekapharm, à partir de 35 k€ HT pour un automate Apoteka, de 70 k€ HT pour un robot Omega et de 100 k€ HT pour un hybride Optima (selon options et dimensions). Et Olivier Résano de préciser : « Il faut comparer le rapport qualité performances/prix. En effet, le prix des solutions peut être très variable et dans beaucoup de cas, la solution la plus chère n’est pas forcément celle qui répond le mieux aux besoins. Il faut également étudier les coûts annexes : certaines solutions exigeront un renforcement du sol contrairement à d’autres car plus lourdes. Certaines solutions sont plus énergivores que d’autres, par exemple. »

Chez BD, la fourchette de prix est établie par taille d’officine :

• pharmacie < 2 M€ de CA : 70 k€ à 110 k€,
• pharmacie entre 2 M€ et 4 M€ : 110 k€ à 170 k€;
• et pharmacie >4 M€ : jusqu’à 300 k€.

« Le budget va dépendre du choix de la technologie, mais nos solutions équipent des pharmacies à partir de 800 k€ de CA jusqu’à plusieurs dizaines de millions d’euros », signale Dalila Boukhalfa. Qui dit mieux ? « L’option hybride MT.SPEED est disponible à partir de 27 000 € », annonce Morgan Charlet.

Les points clés pour se lancer

• Les critères à prendre en compte : CA de la pharmacie, espace disponible et budget alloué.

• Réaliser une étude personnalisée pour savoir quelle est la solution adaptée à son officine.

• Déterminer le lieu d’implantation en tenant compte, en cas de délocalisation au sous-sol ou à l’étage, des coûts annexes.

• Relativiser le coût annoncé par rapport à des critères tels que la performance de la machine, la technicité du matériel, sa fiabilité, les nouvelles fonctionnalités, les gains de productivité qui vont permettre de rentabiliser l’investissement.

• Maintenance : se renseigner sur la politique des fournisseurs sur le long terme (durée, garantie de non-réévaluation tarifaire).

L’essentiel à savoir sur automate, robot et système mixte

Chaque technologie présente des avantages et des inconvénients. Le pharmacien doit les appréhender et déterminer le système qui répondra le mieux à ses objectifs et aux possibilités d’implantation qu’offre son officine.

• Solution courante dans les années 2000, l’automate assure une délivrance rapide, mais nécessite un rechargement manuel. Il se prête bien à la délocalisation de stock et est économique en termes de maintenance. Il n’est pas idéal pour la gestion des produits à très faibles rotations.

• Le robot offre un rangement et une délivrance entièrement automatisés, mais peut montrer ses limites en termes de rapidité pour les pharmacies à gros volumes. Il se prête mal à la délocalisation du stock dans des zones éloignées de la surface de vente. Son coût de maintenance est plus élevé que celui d’un automate.

• Le système mixte automate/robot. Ce type de système combine à la fois les avantages de l’automate et du robot. La principale limite tient à son coût d’acquisition et de maintenance.