Vers une nouvelle ère de soins à distance ?

Depuis la pandémie de Covid-19, le recours à la télémédecine continue de progresser. Besoin d'expertise médicale, manque de temps, mobilité réduite... : les raisons ne manquent pas pour y faire appel. Plébiscitée aussi bien par les patients que par les établissements de santé, elle est considérée par le gouvernement comme un « enjeu clé pour l'amélioration de l'organisation du système de santé et l'accès aux soins ».

Par Hélène Sagnes, directrice du pôle pharmacie & santé, Les Echos Études, publié le 14 octobre 2024

Vers une nouvelle ère de soins à distance ?

Télémédecine : des avantages pour tous, un équilibre à trouver

Qu’il s’agisse du patient, du professionnel de santé ou du système de soins dans son ensemble, la télémédecine a de nombreux atouts à offrir. Pour le premier, l’amélioration de l’accès aux soins et la personnalisation de la prise en charge. Pour le deuxième l’augmentation de la productivité, le renforcement du travail collaboratif et la capacité à intervenir au bon moment. Enfin, pour le troisième l’optimisation des flux de patients. Encore trop souvent opposée au présentiel, son avenir repose en partie sur la capacité du système de santé à permettre une bonne articulation entre le soin physique et à distance.

La télésurveillance en passe de supplanter la télémédecine

Téléconsultation, télésurveillance, téléexpertise : quel que soit l’acte considéré, une augmentation du recours à la télémédecine est anticipée dans les prochaines années. Arrive en tête le segment des téléconsultations, qui dénombre le plus de sociétés actives. D’acteurs généralistes comme Livi, en passant par des sociétés spécialisées dans une aire thérapeutique telle que Mindler, jusqu’aux fournisseurs de dispositifs physiques comme Tessan, les positionnements ne manquent pas. Des stratégies toutes aussi variées que les défis à relever pour garantir une intégration de la télémédecine dans le parcours patient. La forte opposition à l’implantation de cabines de télémédecine sur le territoire, le risque d’exacerbation de la fracture numérique ou encore la faible interopérabilité entre les systèmes en sont des exemples. Si aujourd’hui, les téléconsultations portent 60 % de la valeur du marché français, elles devraient être relayées par la télésurveillance d’ici 2025. Un recours qui devrait exploser à moyen terme, et pour cause : la France est pionnière dans le remboursement de la télésurveillance de certaines pathologies chroniques, dont le diabète ou encore les insuffisances cardiaque et respiratoire. Une liste de maladies qui devrait s’allonger, tout comme celle des dispositifs médicaux numériques dont l’utilisation sera prise en charge par la sécurité sociale.

Quelle place pour la téléconsultation en officine ?

En France, les projets d’implantation de cabines de téléconsultations se multiplient : des pharmacies, en passant par les supermarchés, les gares, les magasins d’optique ou encore les entreprises, ils sont de plus en plus nombreux. D’après les Echos Études, environ 5 500 consoles, bornes et cabines étaient déployées sur tout le territoire en 2023.

Ainsi, selon le lieu de réalisation de la téléconsultation, les usages souhaités et le budget allouable par la structure d’accueil de la solution, il est possible de choisir la solution technologique la plus adaptée. Selon la Haute Autorité de Santé, 2 000 pharmacies ont proposé une assistance à la téléconsultation en 2022, et 1 209 nouvelles pharmacies se sont équipées de cabines en 2023. Ainsi, selon nos estimations, 65 % des consoles, bornes et cabines de téléconsultation se situeraient en pharmacies d’officine en 2023. Quoiqu’il existe encore une marge de progression considérable – puisque seules 10 % des officines en sont équipées – l’appropriation par les acteurs du système de soins est indéniable et ne cesse de croître.

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