Baisse des remises sur les génériques : une mesure contre-productive pour les officines
En plein débat sur le PLFSS au Sénat, le Gouvernement propose de réduire de 100 millions d’euros les remises sur les génériques accordées aux pharmaciens. Une mesure qui, si adoptée, pourrait aggraver la situation d’une profession déjà éprouvée par la hausse constante de ses charges.
Alors que les discussions autour du Projet de Loi de Financement de la Sécurité Sociale (PLFSS) battent leur plein au Sénat, le Gouvernement a récemment proposé de réduire d’au moins 100 millions d’euros les remises accordées aux pharmaciens par les industriels sur les médicaments génériques. Cette décision, si elle venait à être validée, risque d’avoir des conséquences désastreuses pour la profession pharmaceutique, déjà fragilisée par la hausse continue de ses charges.
Un mauvais signal pour les officines
Les remises sur les médicaments génériques représentent une part essentielle de l’économie des officines. Ces réductions sont négociées entre les laboratoires pharmaceutiques et le Comité Économique des Produits de Santé (CEPS) avant d’être intégrées à l’Observatoire de la rémunération des officines de la CNAM. Cette transparence permet non seulement de réaliser des économies significatives, mais aussi de continuer à faire baisser les prix des médicaments matures. Réduire ces remises, déjà en baisse pour certains médicaments courants comme l’amoxicilline, pourrait déstabiliser un secteur déjà fragile. Une diminution supplémentaire des marges des pharmaciens pourrait compromettre la pérennité de nombreuses officines, d’autant plus qu’elles font face à des coûts de fonctionnement en constante augmentation.
Une remise sur les biosimilaires sous la menace
En parallèle de la baisse envisagée des remises sur les génériques, les biosimilaires, équivalents des médicaments biologiques, bénéficient d’un amendement offrant des réductions intéressantes. Cependant, cette nouvelle mesure d’économie pourrait compromettre cet élan, en réduisant les bénéfices des remises déjà accordées. Une telle décision risquerait non seulement de déséquilibrer le marché des génériques, mais aussi de freiner l’essor des biosimilaires, pourtant essentiels pour maîtriser durablement les dépenses de santé. Ces derniers, bien qu’encore en deçà des niveaux de remise appliqués aux génériques, apportent une transparence précieuse sur les coûts industriels, permettant ainsi une évolution cohérente des prix.
La modification du plafond actuel des remises, qui peut atteindre jusqu’à 40 %, ne doit pas être prise à la légère. Toute atteinte à cet équilibre pourrait s’avérer contre-productive pour la profession pharmaceutique, tout en risquant de compromettre l’accès des patients aux médicaments génériques et biosimilaires, qui représentent une part importante de l’offre thérapeutique. L’USPO continue de dénoncer fermement cette proposition et plaide pour le maintien des conditions actuelles afin de préserver l’équilibre économique des officines.