Grippe saisonnière 2025/2026 : préparez-vous à une campagne sous le signe de l’évolution

La fin des quadrivalents : un tournant attendu

Depuis plusieurs années, les vaccins quadrivalents protégeaient contre quatre souches de grippe (A(H1N1), A(H3N2), B/Victoria et B/Yamagata). Mais la souche B/Yamagata a disparu des radars depuis 2020, une conséquence indirecte des mesures sanitaires liées à la pandémie de COVID-19.

Face à cette réalité, l’Agence européenne des médicaments (EMA) a recommandé en mars 2024 d’évoluer vers des vaccins trivalents. Ce changement s’appuie sur les données de l’OMS et vise à ajuster la composition vaccinale aux souches réellement en circulation. La transition devra être effective pour la saison 2025/2026, marquant la fin des quadrivalents.

Une double stratégie pour la campagne 2025/2026

Pour cette campagne, une solution transitoire est mise en place. Les laboratoires Sanofi, Seqirus et Viatris, qui composent le portefeuille vaccinal français, proposent de précommander les vaccins quadrivalents actuellement remboursés. Une fois les autorisations des vaccins trivalents obtenues, les commandes finales pourront être ajustées. Ce processus permet de sécuriser dès maintenant la production et l’approvisionnement en vaccins.

Autant Sanofi, acteur historique et leader mondial dans le domaine des vaccins, et Viatris, issu de la fusion de Mylan et Upjohn, sont bien connus des pharmaciens, autant Seqirus pourrait paraître moins familier. Pourtant, Seqirus n’est pas un novice dans le domaine vaccinal : il s’agit d’une filiale du groupe CSL, spécialisée dans les vaccins contre la grippe. Fondée en 2015, Seqirus s’est rapidement imposée comme l’un des principaux fournisseurs mondiaux de vaccins antigrippaux, notamment grâce à ses technologies avancées comme les vaccins produits sur culture cellulaire, une alternative à la fabrication traditionnelle sur œufs embryonnés. Cette méthode permet une production plus rapide et une flexibilité accrue face à l’émergence de nouvelles souches.

Pourquoi les précommandes sont essentielles ?

Les précommandes jouent un rôle stratégique dans la gestion de la campagne vaccinale. En effet, elles déterminent directement le volume de production destiné au marché français. Une anticipation insuffisante pourrait entraîner des tensions d’approvisionnement, compromettant la couverture vaccinale.

Pour les officines, c’est aussi l’occasion de contribuer à améliorer les taux de vaccination des populations ciblées, notamment les personnes âgées, les patients immunodéprimés et les femmes enceintes.

La date limite du 31 mars 2025 doit donc être gravée dans tous les agendas officinaux. Anticiper, c’est s’assurer de répondre aux attentes de sa patientèle et d’éviter des frustrations liées à un manque de doses.

Des vaccins, mais aussi de la pédagogie

La transition vers les vaccins trivalents exigera un effort de communication auprès des patients habitués aux quadrivalents. Les pharmaciens, premiers relais de santé publique, devront expliquer les raisons de ce changement, rassurer sur l’efficacité des vaccins trivalents, et accompagner leurs patients dans cette transition.

C’est également une opportunité pour les équipes officinales de se former sur les nouvelles recommandations et de sensibiliser les publics encore réticents à la vaccination. En pratique, cela implique d’actualiser ses connaissances sur la grippe, d’être prêt à répondre aux questions et de maîtriser les arguments pour lever les éventuelles réticences.

Une campagne à ne pas manquer

La campagne 2025/2026 sera une étape charnière dans l’histoire de la vaccination antigrippale. En anticipant les précommandes et en se préparant à intégrer les vaccins trivalents, les pharmaciens d’officine participent à un défi de santé publique majeur.

Pour suivre les évolutions réglementaires, consultez l’avis de l’EMA sur le site officiel. Et surtout, ne tardez pas : chaque précommande passée d’ici le 31 mars 2025 est une garantie supplémentaire pour une campagne réussie.