Intoxications volontaires au paracétamol : alerte de l’ANSM sur un défi dangereux

Un phénomène préoccupant

Depuis plusieurs semaines, plusieurs cas d’intoxication volontaire ont été recensés, notamment au centre hospitalier de Montauban, où quatre adolescents ont été admis après avoir ingéré du paracétamol en grande quantité. Si ce phénomène avait déjà été signalé à l’étranger depuis 2015, son expansion en France inquiète.

Le sénateur Arnaud Bazin a interpellé le ministre de la Santé sur la nécessité d’une campagne d’information pour sensibiliser les jeunes et leurs parents. Dans ce contexte, l’ANSM rappelle la gravité des conséquences d’un surdosage : le paracétamol est la première cause de greffe hépatique d’origine médicamenteuse en France. Une intoxication sévère peut entraîner une nécrose hépatique irréversible et, sans prise en charge rapide, une issue fatale.

Vigilance accrue des pharmaciens

En officine, la délivrance de paracétamol aux mineurs est interdite, sauf exceptions légales. L’ANSM demande aux pharmaciens d’être particulièrement attentifs à la dispensation et de systématiquement rappeler aux patients adultes :

• Les doses maximales autorisées par prise et par jour ;
• Le risque de toxicité hépatique en cas de surdosage ;
• L’importance de conserver ces médicaments hors de portée des enfants.

Un surdosage peut rester asymptomatique dans un premier temps, ce qui retarde la prise en charge. Les premiers signes, survenant dans les 24 heures, incluent nausées, vomissements et douleurs abdominales. En cas de suspicion, une prise en charge médicale urgente est nécessaire.

Le rôle du pharmacien est, plus que jamais, prépondérante  dans la prévention de ces intoxications. La vigilance et l’information des patients sont essentielles pour éviter de nouvelles hospitalisations et limiter les risques liés à ce défi insensé.