Leclerc récidive avec le Paracétamol : mal de tête chez les pharmaciens
Depuis plus de vingt ans, Michel-Édouard Leclerc milite pour que certains médicaments soient disponibles en grande distribution.

Après les vitamines, le groupe cible désormais le paracétamol, un incontournable de l’automédication. L’objectif ? Briser le monopole officinal sur les médicaments sans ordonnance, en plaidant pour un accès plus large aux traitements de base.
Un message calibré pour frapper fort
À Pâques, E.Leclerc a diffusé une nouvelle campagne de publicité mettant en scène une boîte de Vitascorbol C1000, affichée à 2,20 €, avec ce commentaire : « Dommage qu’on n’ait pas le droit de faire pareil avec le paracétamol. » Le message, relayé dans toute la presse, joue habilement sur les tensions inflationnistes et le thème de l’accès aux soins. L’Union des groupements de pharmaciens d’officine (UDGPO) dénonce une stratégie insidieuse, destinée à faire pression sur l’opinion publique.
Une campagne bien ficelée pour contourner le monopole
Sous couvert de défendre le pouvoir d’achat, E.Leclerc remet en cause les fondements du monopole officinal. Si la publicité n’est pas attaquable juridiquement puisqu’elle relève d’une opinion, elle marque une nouvelle étape dans une stratégie bien rodée. Pour l’UDGPO, cette communication repose sur une série de victoires juridiques passées et s’inscrit dans une logique de grignotage progressif. La profession s’inquiète de voir des géants de la distribution installer peu à peu l’idée d’une légitimité à vendre des médicaments hors pharmacie.
Des risques sanitaires sous-estimés
Alors que les intoxications au paracétamol augmentent notamment chez les adolescents via des défis sur les réseaux sociaux, l’UDGPO tire la sonnette d’alarme. Dans les pays ayant tenté la vente libre (comme la Suède), les autorités sont revenues en arrière après une explosion des surdosages. En France, l’ANSM rappelle les dangers d’un usage non encadré : lésions hépatiques graves, parfois irréversibles. Un dossier est en cours de constitution à destination des parlementaires.