Octobre Rose : comment réaliser les bilans de prévention ?
Chaque année, Octobre Rose nous rappelle l'importance de la prévention et du dépistage du cancer du sein, une pathologie touchant plus de 58 000 femmes en France chaque année. En tant que professionnels de santé, les pharmaciens ont un rôle primordial à jouer dans cette campagne, notamment en encourageant les patientes à se soumettre aux examens de dépistage, mais aussi en réalisant des bilans de prévention aux âges clés.
La campagne Octobre Rose, dédiée à la sensibilisation au dépistage du cancer du sein, met en lumière des chiffres clés qui rappellent l’importance de la prévention. En France, 1 femme sur 8 est touchée par cette maladie au cours de sa vie, et un dépistage précoce augmente considérablement les chances de guérison, avec un taux de survie de 99 % lorsque le cancer est détecté tôt. C’est dans ce cadre que les bilans de prévention aux âges clés prennent toute leur importance. Ils permettent, dès 40 ans, d’évaluer les facteurs de risque et d’inciter les femmes à se faire dépister régulièrement. Ces bilans, en plus de cibler le cancer du sein, offrent un suivi global de la santé des patientes, renforçant ainsi le rôle des pharmaciens dans la prévention et l’accompagnement personnalisé, tout en bénéficiant d’une prise en charge optimale par l’Assurance Maladie.
Les bilans de prévention aux âges clés : un levier pour la prévention
Les bilans de prévention aux âges clés, institués par la loi de financement de la sécurité sociale de 2022, visent à renforcer le suivi médical des citoyens à différents moments de la vie, notamment pour prévenir des pathologies comme le cancer du sein. Ces bilans concernent les populations à trois moments-clés de leur vie : 20-25 ans, 40-45 ans, et 60-65 ans. L’objectif est de dépister précocement les facteurs de risque, d’adapter les modes de vie et de renforcer la prévention par l’éducation à la santé.
Pour les femmes, cela inclut une sensibilisation particulière à l’importance des mammographies et des consultations gynécologiques régulières, en adéquation avec les recommandations de dépistage du cancer du sein, surtout à partir de 50 ans. Ces bilans représentent une opportunité d’intervenir dans la continuité des soins en officine, en orientant les patientes vers des professionnels compétents et en prodiguant des conseils adaptés.
Facturer ces bilans en officine : un processus encadré
Le bilan de prévention est facturé avec le code acte RDP, valorisé à 30 €. Il est pris en charge à 100 % par l’Assurance maladie. Ce bilan ne peut être facturé qu’une seule fois par personne et par tranche d’âge. Ainsi, le pharmacien doit veiller à la bonne tenue des dossiers et à la régularité des bilans pour chaque patient concerné. Cette initiative encourage l’implication des officines dans le suivi global de la santé publique, tout en garantissant une prise en charge financière sans frais pour les patients.
De plus, les entretiens pharmaceutiques et les actions de prévention peuvent être facturés sous certaines conditions :
- Entretiens personnalisés : Lorsqu’un pharmacien réalise un bilan de prévention ou un entretien de suivi avec le patient, cela peut être facturé à la Sécurité sociale si cet entretien est structuré et conforme aux conditions requises (durée, objectifs précis, accompagnement thérapeutique).
- Actes spécifiques de prévention : En plus des entretiens pharmaceutiques classiques, certaines pharmacies peuvent proposer des campagnes de dépistage (par exemple, le test de dépistage du diabète ou de l’hypertension), qui peuvent aussi être facturés dans le cadre des programmes de santé publique.