Les pharmaciens suivent de près les évolutions du projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2025. Face à l’alerte d’un dépassement budgétaire de 1,2 milliard d’euros sur les dépenses liées aux médicaments, un accord d’urgence a été trouvé entre le Gouvernement et les entreprises du médicament, représentées notamment par le Leem.
Un accord pour anticiper une dérive budgétaire
Le PLFSS 2025 prévoyait un cadre strict pour les dépenses de médicaments. Cependant, les analyses récentes de la Direction de la Sécurité sociale ont révélé un risque financier majeur. Pour préserver la sincérité budgétaire et éviter des répercussions sur les comptes de l’Assurance maladie et des laboratoires, les parties ont conclu un accord comprenant des mesures importantes :
- Une clause de sauvegarde plafonnée à 1,6 milliard d’euros : ce plafond est confirmé, limitant les contributions des entreprises du médicament en cas de dépassement des dépenses fixées.
- 600 millions d’euros d’économies visées : ces économies devraient être générées par des actions sur le bon usage des médicaments et des délistages, sans déremboursement. Cette mesure évite de fragiliser l’accès des patients aux traitements essentiels.
Vers un pilotage plus collaboratif et une valorisation européenne
L’accord engage les parties à développer des outils de pilotage communs pour mieux maîtriser les dépenses. Une attention particulière sera portée à la valorisation des productions européenne et française, tout en simplifiant l’accès à l’innovation. Ce dernier point est crucial pour le maintien de l’attractivité industrielle et pour répondre aux besoins croissants en traitements innovants.
Sous l’impulsion du Sénat, la réforme du calcul de la clause de sauvegarde est repoussée. Ce report doit permettre une concertation approfondie avec le secteur pour repenser les mécanismes de financement et de régulation des dépenses de santé, dans une logique de soutenabilité.
Les implications pour les officines
Pour les pharmaciens, ces mesures soulèvent des questions quant à l’impact des délistages et à l’évolution des prescriptions. Le bon usage des médicaments, point central de cet accord, pourrait renforcer leur rôle dans la prévention des abus thérapeutiques et l’optimisation des traitements. L’innovation et l’accès simplifié à de nouveaux produits impliquent également une veille accrue sur les mises à jour des gammes disponibles.
Une vigilance partagée
« Cet accord doit enclencher une démarche réciproque de transparence et d’efficience, dont chacun s’accorde à reconnaître l’urgence », souligne Thierry Hulot, président du Leem. Cette vision, tout en préservant les équilibres économiques, vise à garantir une protection sociale forte et pérenne.
Les pharmaciens sont invités à surveiller l’évolution des mesures liées au PLFSS 2025, car elles influenceront leurs pratiques et leur rôle de proximité auprès des patients.