Sous pression, mais debout : les chantiers de l’officine en 2025
Prescription des GLP-1, sortie du dispositif Covid, biosimilaires, pénuries et substituts nicotiniques : le dernier Comité de liaison officinal (CLO) a mis sur la table un menu chargé. Décryptage de ce qui attend les officinaux dans les mois à venir.

GLP-1 : quand la simplification rime avec surcharge
Parmi les préoccupations évoquées figure la prescription renforcée des analogues du GLP-1. Entrée en vigueur début février, cette nouvelle contrainte réglementaire suscite déjà l’exaspération en officine. L’USPO dénonce notamment « l’excès administratif inutile et le risque accru d’indus », regrettant que ce dispositif alourdisse la gestion quotidienne des pharmaciens sans bénéfice évident pour la sécurité des prescriptions.
Covid : fin de partie pour les TAG ?
La réunion a également permis d’aborder la fin récente de la prise en charge spécifique des tests Covid, effective depuis début mars. Désormais, les PCR ne sont remboursables que sur prescription médicale, et les tests antigéniques (TAG) ne bénéficient plus d’aucun remboursement spécifique. L’USPO plaide cependant pour leur intégration au régime général avec une tarification variable selon les résultats obtenus, permettant ainsi de maintenir une surveillance épidémiologique efficace. L’avis de la HAS est attendu à ce sujet avant les prochaines épidémies hivernales.
Biosimilaires : pas de remise au rabais !
Un autre dossier sensible concerne les médicaments biosimilaires et hybrides. Les discussions vont bientôt démarrer pour déterminer le plafond des remises. Les pharmaciens insistent pour que ce taux soit fixé à 40 %, à l’image des génériques, afin de préserver l’équilibre économique des officines. « Nous refusons catégoriquement un transfert de marges entre biosimilaires et génériques, qui se ferait au détriment de notre profession », avertit Pierre-Olivier Variot.
Quétiapine : un cafouillage révélateur
La récente pénurie de quétiapine a également révélé des dysfonctionnements administratifs notables. Un décalage important entre les recommandations de l’ANSM sur les préparations magistrales et la prise en charge par la CNAM a provoqué des complications majeures dans la facturation. Pour éviter que ces situations ne se reproduisent, l’USPO exige désormais une coordination renforcée entre ces autorités et une adaptation rapide des logiciels de gestion officinale (LGO).
Substituts nicotiniques : la prescription officinale prend forme
Enfin, une avancée longtemps attendue devrait se concrétiser prochainement : la possibilité, pour les pharmaciens, de prescrire des substituts nicotiniques. Une expérimentation débutera à partir du dernier trimestre 2025 dans trois régions pilotes : Hauts-de-France, Nouvelle-Aquitaine et Provence-Alpes-Côte d’Azur. Pierre-Olivier Variot souligne avec satisfaction que « cette mesure constitue une excellente nouvelle et un progrès important pour notre profession ».
Une profession toujours sur le pont
Face à ces multiples défis, l’USPO reste mobilisée afin d’accompagner au mieux les pharmaciens d’officine dans leur pratique quotidienne.
Les mois à venir s’annoncent denses pour les officinaux, entre ajustements réglementaires, évolutions économiques et nouvelles missions. Si les écueils sont nombreux, la profession montre une fois encore sa capacité à s’adapter, à innover et à défendre une pratique centrée sur la santé publique. Reste à espérer que l’administration saura, elle aussi, faire preuve de réactivité et de cohérence pour accompagner ce virage de l’officine vers plus de soins, moins de paperasse.