TROD en officine : tensions sur les prix
Les syndicats continuent de plaider pour une rémunération qui reflète la complexité et le temps nécessaire pour la réalisation des TROD. Ils soulignent l'importance de ces examens pour optimiser le parcours de soins et réduire les coûts du système de santé.
La revalorisation tarifaire des Tests Rapides d’Orientation Diagnostique (TROD) en officine, est actuellement au milieu des discussions entre les syndicats pharmaceutiques et l’Assurance maladie. Le montant proposé par cette dernière est passé de 6 à 7 euros pour les angines et de 6 euros pour les cystites à 12 euros par test. Les collectivités jugent cette somme insuffisante. Ils revendiquent un prix de 25 euros pour refléter les coûts et les efforts associés à ces prestations.
TROD : Un levier pour réduire les coûts des urgences
Ces tests permettent un diagnostic rapide et une prescription directement en officine. Ils représentent un moyen efficace de réduire les admissions aux urgences où le traitement d’une cystite peut atteindre 160 euros. Ce dispositif pourrait ainsi générer d’importantes économies, en évitant près de 700 000 visites annuelles à l’hôpital pour des cas pouvant être pris en charge en pharmacie.
Vers une législation adaptée aux TROD en pharmacie
Philippe Besset, président de la Fédération des Syndicats de Pharmaciens de France (FSPF), et Frédéric Valletoux, ministre délégué chargé de la santé et de la prévention ont examiné ces questions lors de leur récente réunion. L’occasion de discuter également des ajustements nécessaires et de l’intégration de ces mesures dans la future législation.
Le calendrier et le cadre réglementaire de ces tests sont encore en cours de finalisation. La loi précisera les conditions de délivrance de certains médicaments sans ordonnance après un TROD. La Direction Générale de la Santé (DGS) et le Conseil d’État devront approuver ce décret, disposant d’un délai de trois mois pour réviser le texte
Cadre de formation pour TROD : les dernières mises à jour
Les modalités de formation pour les pharmaciens sont encore discutées. Détaillées dans le projet d’arrêté, elles comprennent, pour le traitement des angines, une partie théorique de quatre heures en e-learning et une heure de pratique, possible en présentiel ou en classe virtuelle. Pour les cystites aiguës, l’apprentissage dure également quatre heures et peut se faire en présentiel. Une attestation doit ensuite être envoyée à l’Ordre des pharmaciens.
Les formations effectuées avant la publication officielle de l’arrêté ne seront pas validées, comme le précise Jocelyne Wittevrongel, présidente du CNP Pharmacie. Certaines exceptions, comme la participation à des protocoles de coopération ou le projet Osys, dispensent de cette formation. Pour la pratique des angines, l’arrêté du 29 juin 2021 reste en vigueur.
Les discussions se poursuivent pour souligner l’importance de revoir la rémunération des pharmaciens pour ces tests. Les syndicats, notamment la FSPF et l’Union des Syndicats de Pharmaciens d’Officine (USPO), insistent pour que l’indemnisation soit à la mesure de la complexité et du temps passé sur chaque dépistage.