Mounjaro : une nouvelle approche double pour l’obésité et le diabète de type 2
Le tirzépatide, nouvel agoniste des récepteurs GIP et GLP-1, arrive en pharmacie avec une double action innovante pour le traitement de l’obésité et du diabète de type 2. Disponible sans remboursement pour l’instant, il répond à des enjeux de santé publique en France.
Mounjaro (tirzépatide), du laboratoire Lilly, est désormais disponible en pharmacie en France. Cet agoniste des récepteurs GIP (polypeptide insulinotrope dépendant du glucose) et GLP-1 (peptide-1 apparenté au glucagon) est une molécule unique. Indiqué pour le diabète de type 2 insuffisamment contrôlé et l’obésité, il cible les récepteurs du GIP et du GLP-1, deux incrétines agissant sur la régulation de la glycémie et du métabolisme des lipides.
Le GLP-1 améliore la sécrétion d’insuline, retarde la vidange gastrique, et renforce la sensation de satiété. Quant au GIP, il module l’appétit et agit directement sur les adipocytes pour optimiser la gestion des lipides et la captation du glucose, une fonction que ne possède pas le GLP-1. Ce double mécanisme de Mounjaro permet une synergie d’actions, augmentant à la fois la sensibilité et la sécrétion d’insuline, tout en favorisant une perte de poids significative. L’action combinée de ces deux récepteurs permet ainsi une amélioration du contrôle glycémique et de la réduction pondérale, comme l’a démontré le programme de développement clinique SURPASS et SURMOUNT, mené sur plus de 28 500 patients. Dans l’étude SURPASS-2, le tirzépatide a surpassé le sémaglutide en termes de contrôle glycémique, permettant une réduction de l’HbA1c en dessous de 7 % chez 9 patients sur 10, et une perte de poids moyenne de 12 kg.
Pour l’obésité, l’étude SURMOUNT-1 a observé une perte de poids moyenne de 22,5 % avec Mounjaro, contre seulement 2 kg pour le groupe placebo, sur 18 mois. En raison de sa complexité, l’obésité requiert souvent plus qu’un simple ajustement de mode de vie, et les données sur Mounjaro montrent une amélioration des paramètres métaboliques chez les patients en surpoids ou obèses, en particulier ceux ayant un indice de masse corporelle (IMC) supérieur ou égal à 30 kg/m².
Conformément aux recommandations de l’ANSM, le tirzépatide, inscrit sur liste I, nécessite une prescription initiale par un médecin spécialiste en endocrinologie, diabétologie, ou nutrition, ou un médecin compétent en nutrition (DESC, FST ou VAE). Les renouvellements peuvent ensuite être effectués par tout médecin. Le prix de Mounjaro est fixé à environ 275 € pour un mois de traitement, mais il n’est pas encore remboursé par l’Assurance Maladie, en attente d’une évaluation complémentaire par la Commission de Transparence de la Haute Autorité de Santé (HAS).
Avec une production partiellement située en France, le laboratoire Lilly assure un approvisionnement continu pour éviter les ruptures de stock, tout en travaillant avec les autorités de santé pour limiter les risques de mésusage et de contrefaçon. Pour garantir le bon usage de Mounjaro, le laboratoire rappelle qu’il est exclusivement indiqué dans le cadre des pathologies chroniques de l’obésité et du diabète de type 2, sans finalité esthétique.