Vente en ligne de médicaments : un nouveau bug difficile à avaler...
Dans un contexte où l'innovation numérique redéfinit les contours de nombreux secteurs, le gouvernement français, par la voix du Premier ministre Gabriel Attal, propose une avancée législative audacieuse : la vente de médicaments en ligne dès 2024. Cette révélation, loin de faire l'unanimité, soulève un tourbillon de réactions au sein de la communauté pharmaceutique. Entre inquiétudes et espoirs, professionnels et syndicats se retrouvent à la croisée des chemins, confrontés à la perspective d'une transformation profonde de leur pratique. Ce débat, mêlant enjeux éthiques, professionnels et économiques, promet de façonner l'avenir de l'accès aux soins et de la santé publique en France.
Réactions mitigées à l’annonce gouvernementale.
L’annonce récente du Premier ministre Gabriel Attal sur la proposition de législation pour la commercialisation en ligne de médicaments d’ici 2024 a suscité une vague de réactions parmi les professionnels de la pharmacie. Des figures telles que Pierre-Olivier Variot de l’USPO et Valérian Ponsinet de la FSPF, tout en reconnaissant le retour cyclique de ce débat, appellent à une réflexion nuancée sur les ambitions du gouvernement. Valérian Ponsinet, en particulier, critique vivement la proposition, la considérant comme une manœuvre politique superficielle. L’Ordre national des pharmaciens, moins surpris par cette annonce, l’aborde avec une gravité appropriée, malgré l’absence d’une anticipation précise du calendrier de cette annonce.
Perspectives et préoccupations des professionnels.
Alors que certains y voient une formalisation bienvenue des plateformes en ligne pour l’achat de médicaments, d’autres, comme Valérian Ponsinet, expriment leur inquiétude quant à l’impact potentiel sur la consommation responsable des médicaments. Pierre-Olivier Variot met en avant les défis que cette évolution pourrait poser au réseau existant de pharmacies. En contraste, Talel Hakimi de Livmed’s perçoit cette évolution comme une chance de concevoir conjointement, avec l’Ordre et les syndicats, une solution équilibrée qui bénéficierait à tous, en mettant l’accent sur le bien-être des patients et l’intérêt de la santé publique. Le développement futur de ce projet de loi reste en suspens, en attente de la décision judiciaire de la Cour de justice de l’Union européenne sur le cas opposant DocMorris à l’UDGPO.