Les parasites internes du chien et du chat : mieux les comprendre pour mieux conseiller
Les parasites internes, souvent invisibles, menacent la santé des chiens et des chats... mais aussi celle de leurs propriétaires. Vers ronds (ascaris, trichures), vers plats (ténias) : ces intrus colonisent l'organisme et provoquent des troubles parfois graves. Comment les éliminer efficacement et protéger toute la famille ? Guide pratique.

Pourquoi traiter ?
Les parasites internes représentent une menace sérieuse pour la santé de nos patients à quatre pattes. Ils se transmettent par ingestion d’œufs ou de larves présents dans l’environnement, par l’intermédiaire de puces (vectrices de certaines formes de ténia) ou même directement de la mère aux petits via le lait. Ces parasites entraînent une perte de nutriments essentiels, fragilisant l’animal et pouvant, chez le chiot ou le chaton, provoquer des troubles digestifs sévères, voire une occlusion intestinale. En outre, le risque zoonotique est réel, en particulier pour les enfants exposés aux déjections ou aux surfaces contaminées.
Quels parasites internes cibler ?
Les vers ronds
- Ascaris : fréquents chez les jeunes animaux, ils induisent ballonnements et diarrhées.
- Trichures : souvent responsables de diarrhées sanglantes et d’une fatigue chronique.
Les vers plats
- Ténias : transmis majoritairement par les puces, ils se manifestent par des troubles digestifs et un amaigrissement progressif.
Fréquence des traitements : un conseil personnalisé
Le calendrier de vermifugation doit être adapté à chaque animal en fonction de son âge, de son mode de vie et de son exposition aux parasites.
- Chiots et chatons : dès le premier mois, un traitement mensuel est recommandé jusqu’à six mois, afin de contrer la transmission par la mère.
- Animaux adultes vivant en extérieur : une vermifugation trimestrielle est généralement nécessaire pour lutter contre une réinfestation rapide.
- Animaux d’intérieur : un traitement annuel peut être suffisant.
- Foyers multi-animaux : la synchronisation des traitements est cruciale pour éviter toute contamination croisée et un protocole plus fréquent peut être envisagé.
Quel vermifuge conseiller ?
Le choix du vermifuge repose sur plusieurs critères : l’espèce, le mode de vie, la zone géographique et les besoins spécifiques de l’animal. En région à risque d’échinococcose, par exemple, un produit contenant du praziquantel devient indispensable. Par ailleurs, en cas d’infestation par des puces ou pour lutter contre le D. caninum, une association entre vermifuge et antiparasitaire externe est à privilégier.
Les formes galéniques doivent être adaptées :
- Formes orales (comme Drontal® de Vetoquinol ou Ascatryl Trio® de Biocanina) : idéales pour les animaux dociles ou dans des foyers avec enfants.
- Formulations topiques (telles que Stronghold® de Zoetis ou Profender® de Vetoquinol) : elles offrent une alternative pour les animaux récalcitrants ou présentant des pathologies concomitantes (insuffisance rénale ou hépatique, par exemple).
Exemples d’actifs et leurs indications
Tétrahydropyrimidines (ex. : pyrantel, oxantel)
Spectre d’action : ascaris, ankylostomes
Exemples : Drontal®, Ascatryl Trio® (où le pyrantel est associé à d’autres molécules)
Lactones macrocycliques (incluant avermectines et milbémycines)
Spectre d’action : large couverture contre ascaris, ankylostomes, trichures et certains parasites externes
Exemples : Avermectines : ivermectine ou selamectine (ex. : Stronghold®) ; Milbémycines : milbémycine oxime (ex. : Milbemax®)
Praziquantel
Spectre d’action : ténias et échinocoques
Exemples : Drontal®, Profender® (souvent associé à d’autres molécules pour une couverture plus large)