Prévention et traitement des parasites externes chez le chien et le chat : guide pratique
La prévention et le traitement des parasites externes représentent un enjeu majeur en santé animale. Les infestations parasitaires ne sont pas seulement inconfortables : elles peuvent également transmettre des maladies parfois graves (babésiose, ehrlichiose, etc.). Dans cet article, nous vous proposons un tour d'horizon des différentes solutions disponibles.

Quels chiens et chats sont concernés ?
En théorie, tous les chiens et les chats sont susceptibles d’héberger des parasites externes, quel que soit leur âge, leur pelage ou leur mode de vie. Cependant, les animaux ayant un accès extérieur (jardins, parcs, forêts) ou vivant en collectivité (élevages, pensions, refuges) sont plus fréquemment exposés. Chez les chiots et chatons, ainsi que chez la femelle gestante ou allaitante : prudence dans le choix de la molécule et du mode d’administration, car tous les antiparasitaires ne sont pas compatibles.
À quelle fréquence appliquer un antiparasitaire ?
Les Spot-On et certains comprimés à action prolongée ont souvent une durée d’efficacité jusqu’à 6-8 semaines selon les produits et l’espèce. Les sprays sont habituellement recommandés en usage ponctuel, notamment en cas d’infestation massive ou pour un effet « coup de fouet » rapide. Les shampoings antiparasitaires n’offrent en général qu’une protection de courte durée et sont plutôt complémentaires d’un traitement de fond. L’idéal est d’adapter la fréquence selon la saison (intensifier au printemps et en été), la zone géographique et l’activité de l’animal.
Quelle galénique choisir ?
- Spot-On (pipette) : application simple, action prolongée, convient bien aux animaux peu coopératifs pour la prise orale.
- Spray : intéressant en cas d’infestation importante ou pour traiter rapidement plusieurs animaux, mais nécessite une manipulation plus longue.
- Comprimés : facilités d’administration (doses précises et systématiques), n’interfèrent pas avec la baignade.
- Colliers : les colliers antiparasitaires, tels que Scalibor® de MSD, offrent une protection prolongée grâce à la deltaméthrine qu’ils contiennent. Ce collier garantit en effet la plus longue protection contre les phlébotomes (jusqu’à 12 mois), ainsi qu’une protection de 6 mois contre les moustiques et les tiques.
- Shampoings : usage ponctuel, complémentaire ou en cas d’infestation massive (pour « déparasiter » rapidement).
Zoom sur quelques produits et leurs différences
- Felpreva® (Vetoquinol) : premier spot-on pour chats qui couvre à la fois les parasites internes et externes en associant trois substances actives : l’émodepside, le praziquantel, et le tigolaner, un principe actif innovant. ll Iagit contre les puces, tiques et acariens (responsable de la gale des oreilles et de la gale notoédrique). Durée de protection : jusqu’à 13 semaines contre les parasites externes avec une seule application.
- Frontline® (Boehringer Ingelheim) :
- Frontline Combo® : associe le fipronil et le (S)-méthoprène, ce dernier empêchant le développement des œufs et des larves de puces, contribuant à limiter les infestations environnementales.
- Frontline Tri-Act® : réservé aux chiens, ce produit associe le fipronil et la perméthrine pour une action élargie contre les puces, tiques, moustiques et phlébotomes. Il peut également être intégré dans une stratégie de prévention contre la leishmaniose. Attention : toxique chez le chat en raison de la perméthrine.
- Frontpro® (Boehringer Ingelheim) : en comprimé à croquer pour chiens, il contient de l’afoxolaner . Il permet un confort d’administration et une action systémique qui protège l’animal de l’intérieur.
- Fiprocat® (Biocanina) : spot-on à base de fipronil, spécifiquement formulé pour les chats.
- Advantix® (Elanco) : spot-on réservé aux chiens, Advantix® associe l’imidaclopride et la perméthrine pour offrir une protection étendue contres six types de parasites externes : puces, tiques, moustiques, phlébotomes, mouches d’étable et poux broyeurs. Seul traitement spot-on à réduire le risque de transmission de l’ehrlichiose et de la leishmaniose, maladies vectorielles graves. Attention : toxique pour les chats.
Pourquoi les antiparasitaires pour chiens sont toxiques pour les chats ?
Les antiparasitaires externes formulés pour les chiens contiennent souvent des substances actives, comme la perméthrine, qui sont métabolisées différemment par les chats. Contrairement aux chiens, les chats n’ont pas les enzymes hépatiques nécessaires, notamment la glucuronyl transférase, pour détoxifier efficacement ces molécules. Cela entraîne une accumulation toxique dans leur organisme, provoquant des effets secondaires graves tels que des tremblements, des convulsions, une hypersalivation, et dans les cas les plus graves, un coma ou la mort.