Face au cholestérol : guide pratique au comptoir

Le cholestérol, bien que vital pour le fonctionnement de l'organisme, peut entraîner des pathologies graves lorsqu'il est en excès. En France, environ 18 % de la population souffre d'hypercholestérolémie, augmentant considérablement le risque de maladies cardiovasculaires. Ce guide pratique rappelle les bases de cette pathologie, détaille les options thérapeutiques disponibles et fournit des conseils pratiques pour les patients, y compris l'usage des compléments alimentaires.

Thomas Kassab, DU de Pharmacie clinique, publié le 15 octobre 2024

Face au cholestérol : guide pratique au comptoir

Définition et physiopathologie

L’athérosclérose est la principale complication de l’hypercholestérolémie, définie par l’accumulation de lipides, de glucides complexes, de produits sanguins, de tissu fibreux et de dépôts calcaires dans l’intima des artères de gros et moyen calibre. Cette accumulation conduit à la formation de plaques d’athérome qui peuvent provoquer des événements cardiovasculaires graves comme l’infarctus du myocarde et l’accident vasculaire cérébral.

Épidémiologie

Les dyslipidémies regroupent les anomalies quantitatives ou qualitatives des lipides plasmatiques. La classification de Fredrickson, adoptée par l’OMS, identifie cinq types majeurs d’hyperlipidémies, chacune ayant des causes, des symptômes et des aspects spécifiques sur le bilan biologique.

Traitements disponibles : quelles différences ?

Statines

Les statines inhibent l’enzyme HMG-CoA réductase, réduisant ainsi le LDL-cholestérol. Elles sont efficaces pour prévenir les événements cardiovasculaires et réduire la mortalité chez les patients à haut risque. Les effets secondaires incluent des troubles digestifs, des maux de tête, et des crampes musculaires, tandis que des effets graves comme la rhabdomyolyse sont rares. Une surveillance médicale régulière est nécessaire pour ajuster le traitement et surveiller les effets indésirables. Attention, le jus de pamplemousse interagit la simvastatine et l’atorvastatine. Sa consommation expose à un risque de surdosage et une augmentation des effets indésirables.

Fibrates

Le CHMP de l’EMA a confirmé en 2009 que les fibrates ont un rapport bénéfice/risque favorable, mais leur usage est recommandé en deuxième intention après les statines. Les fibrates peuvent être associés à des statines chez les patients à haut risque cardiovasculaire non suffisamment contrôlés par les statines seules. Ils sont également indiqués en première intention pour les hypertriglycéridémies sévères. Les effets secondaires possibles incluent des troubles digestifs et des vertiges, nécessitant des bilans sanguins réguliers.

Ézétimibe

L’ézétimibe réduit le LDL-C en inhibant son absorption intestinale. Il est souvent associé aux statines pour les patients qui ne parviennent pas à atteindre leurs objectifs de LDL-C avec une statine seule. Les études montrent que l’association d’ézétimibe à une statine d’intensité modérée est aussi efficace qu’une statine de haute intensité seule, avec moins d’effets secondaires. Cette combinaison est particulièrement bénéfique pour les patients à très haut risque cardiovasculaire qui tolèrent mal les fortes doses de statines.

Quid des associations ?

L’association de l’ézétimibe avec des statines est avantageuse pour les patients à haut risque cardiovasculaire. Cela permet une réduction significative du LDL-C et améliore la tolérance au traitement. Des médicaments combinant ézétimibe et statine, comme l’INEGY© (ézétimibe et simvastatine), simplifient la prise pour les patients.

Quels compléments alimentaires proposer ?

Nouveautés du Laboratoire Nutergia

  • ERGYSTÉROL+ : formulé à base de plantes et d’actifs synergiques, contient de l’ail qui contribue à la santé vasculaire en aidant à maintenir des niveaux normaux de lipides et de cholestérol, ainsi qu’un extrait de chrysantellum, du coenzyme Q10, et un complexe de 4 oligoéléments et 6 vitamines. Parmi ceux-ci, le zinc participe au métabolisme normal des acides gras et à la protection des cellules contre le stress oxydatif, tandis que le sélénium et le cuivre jouent également un rôle dans cette protection. Les vitamines B6 et B12 favorisent un métabolisme normal de l’homocystéine, et les vitamines C et E aident à protéger les cellules des effets oxydatifs
  • ERGYGLUCIL offre une solution naturelle pour les premiers signes de déséquilibre glycémique, souvent associé aux dyslipidémies, et aide à moduler les niveaux de sucre dans le sang, contribuant ainsi à la gestion globale du profil lipidique des patients.

Levure rouge de riz

La levure rouge de riz (et non levure de riz rouge), contenant de la monacoline K, est une statine naturelle utilisée pour maintenir un taux normal de cholestérol LDL avec une dose quotidienne de 10 mg. Cependant, elle peut contenir de la citrinine, une mycotoxine néphrotoxique, et dépasser les recommandations européennes en matière de citrinine. L’ANSES recommande un suivi médical, incluant un bilan hépatique et une surveillance de la toxicité, ainsi qu’une information claire sur les précautions d’emploi et les contre-indications.

Autres compléments

Avoine : les fibres solubles et les bêta-glucanes du son et du gruau d’avoine normalisent les concentrations de cholestérol LDL dans le sang. En 2012, l’EFSA a recommandé une ingestion de 3 g de bêta-glucanes par jour pour maintenir un taux normal de cholestérol.

Psyllium (ispaghul) : les fibres des graines de psyllium forment un gel dans l’estomac qui fixe partiellement les graisses alimentaires, diminuant ainsi l’absorption du cholestérol.

Ail : bien que ses effets soient modestes, l’ail peut réduire les taux de cholestérol LDL de 4 à 6 %. Les études montrent une efficacité limitée, mais bénéfique sur le cholestérol sanguin et la pression artérielle.

Lin : riche en acides gras oméga-3, l’huile de lin et les graines de lin ont des effets variables sur le cholestérol LDL. Malgré des résultats contradictoires, leur consommation peut apporter des bénéfices cardiovasculaires grâce aux acides gras poly-insaturés.

A savoir !

Objectif de LDL selon les FDR :

  • 0 FDR : objectif LDL < 2,2 g/l
  • 1 FDR : objectif LDL < 1,9 g/l
  • 2 FDR : objectif LDL =  1,6 g/l
  • > 2 FDR : objectif LDL < à 1,3 g/l
  • Haut FDR (ATCD de maladie CV, etc.) : objectif LDL <1 g/l

Les conseils à prodiguer

• Insistez sur l’importance de suivre rigoureusement le traitement prescrit par le médecin, même en l’absence de symptômes visibles.

• Encouragez la consommation de fruits, légumes, poissons gras, et huiles végétales saines comme l’huile d’olive et de colza.

• Encouragez une activité physique régulière, telle que 30 minutes de marche rapide par jour.

• Conseillez de réduire ou d’éliminer la consommation d’alcool et de tabac. Le tabagisme est particulièrement nocif pour la santé cardiovasculaire et peut aggraver les effets de l’hypercholestérolémie.