Les veinotoniques en pratique : que conseiller ?
En France, près de 22 millions de personnes sont affectées par l'insuffisance veineuse, une pathologie qui s'intensifie avec l'âge et affecte principalement les femmes. Face à la compression pouvant s'avérer inconfortable durant l'été, les plantes veinotoniques représentent une alternative.
En phytothérapie, le traitement de l’insuffisance veineuse utilise des plantes contenant des principes actifs tels que les flavonoïdes, les anthocyanes, les tanins, les coumarines et les saponosides. Les citro-flavonoïdes et les anthocyanes agissent comme des antioxydants bénéfiques pour la protection vasculaire, tandis que les tanins de l’hamamélis et les saponosides du marronnier d’Inde offrent des effets astringents et anti-inflammatoires respectivement, qui renforcent les veines et améliorent leur tonus.
Les flavonoïdes
Les flavonoïdes sont des pigments végétaux qui sont issus de la flavone ou 2-phénylchromone. Habituellement présents sous forme d’hétérosides, ce sont des molécules où un sucre est lié à un flavonoïde, à l’instar du rutinoside et ses dérivés.
Ces composés se retrouvent dans les feuilles de certaines plantes comme le Ginkgo biloba. Ses extraits standardisés, comme le EgB 761®, sont riches en hétérosides flavoniques et en terpènes, incluant des ginkgolides et bilobalides.
Fraction flavonoïque purifiée (FFPM) : késako ?
La FFPM est une méthode de préparation des flavonoïdes, comme ceux extraits des Rutaceae, qui augmente leur biodisponibilité. Elle se présente sous forme de suspensions orales qui contiennent de la diosmine et parfois d’autres dérivés flavonoïques. Ce principe actif est la base du médicament Daflon®.
Les anthocyanes
Les anthocyanes sont des composés phénoliques structurés autour du noyau flavylium. Parmi les sources veinotoniques les plus notables, la vigne rouge (Vitis vinifera, variété teinturier) maximise la concentration d’anthocyanes à maturité des fruits, et on utilise souvent ses feuilles pour obtenir des extraits que l’on retrouve dans Circulymphe® Gel Externe par exemple. L’airelle myrtille (Vaccinium myrtillus), que l’on retrouve dans le Difrarel®, est également riche en anthocyanosides, bien que leur biodisponibilité soit relativement faible, nécessitant des méthodes d’extraction et de purification avancées pour en optimiser les effets thérapeutiques. Le cassis (Ribes nigrum), autre fruit riche en anthocyanosides, est couramment associé à ces extraits. Ces anthocyanes sont efficaces sur la microcirculation et le renforcement des parois capillaires.
Les tanins
Les tanins, classés en deux grandes familles, hydrolysables et condensés, jouent un rôle clé dans les traitements phytothérapeutiques des troubles veineux. Les tanins hydrolysables, constitués d’esters d’acides gallic et ellagique avec du glucose, possèdent des propriétés astringentes. Les tanins condensés, ou catéchiques, se composent de monomères de flavan-3-ols qui peuvent polymériser en structures plus complexes, comme les procyanidols et les proanthocyanidines, contribuant à leur activité antioxydante et protectrice vasculaire. Des exemples de plantes incluent le pin maritime (Pinus maritima) et le raisin (Vitis vinifera), dont les extraits standardisés en oligomères procyanidoliques sont utilisés dans Endotelon®. L’hamamélis (Hamamelis virginiana), retrouvé dans la gamme Circulymphe® (Santé Verte), riche en tanins, est particulièrement valorisé pour son usage dans le traitement externe des varices et des inflammations cutanées et, en interne, pour ses effets veinotoniques.
Les saponosides
Les saponosides sont des glycosides dotés d’une partie lipophile, souvent un stéroïde ou un triterpénoïde, et une partie hydrophile constituée d’un ou plusieurs sucres. Leur structure hétérosidique leur confère des propriétés tensioactives, leur permettant d’interagir avec les membranes biologiques. Les saponosides stéroïdiques comme la ruscogénine, extraits du petit houx (Ruscus aculeatus), sont particulièrement recherchés pour leur action sur la circulation veineuse, agissant comme anti-inflammatoires et aidant à réduire la stase veineuse. Les préparations galéniques incluent des extraits secs ou titrés en saponosides, tels que Cyclo 3 Fort®. Par ailleurs, les saponosides tirés du marronnier d’Inde (Aesculus hippocastanum), retrouvés dans Phytobiane® Marron d’Inde de PiLeJe, incluent des composés comme l’aescine, qui a fait ses preuves en tant qu’anti-inflammatoire et protecteur veineux. La présence de ces saponosides dans les formules galéniques permet un traitement efficace des fragilités capillaires et de l’insuffisance veineuse, contribuant à une amélioration significative des symptômes veineux.
Quels conseils de prise ?
Bien que leur action soit reconnue, l’efficacité peut être graduelle et ne pas couvrir tous les aspects des troubles veineux. Les veinotoniques per os peuvent être administrés 20 jours par mois pour maintenir une fenêtre thérapeutique optimale. Leurs effets commencent généralement à être ressentis après 15 à 30 jours de traitement régulier. Les effets secondaires de ces traitements sont généralement rares et principalement de nature digestive.
Et côté huiles essentielles ?
Pour accompagner les veinotoniques dans la prise en charge de l’insuffisance veineuse, certaines huiles essentielles se distinguent. L’huile essentielle de genévrier, Juniperus communis, du complexe Circularom® Capsules Forte Jambes Légères de Pranarôm est appréciée pour ses propriétés diurétiques et détoxifiantes, pouvant aider à réduire la rétention d’eau et ainsi l’œdème veineux. Également, l’huile essentielle de romarin, Rosmarinus officinalis, en particulier le chémotype camphre, est reconnue pour stimuler la circulation sanguine. Avec des propriétés tonifiantes, elle peut être bénéfique pour soulager la sensation de jambes fatiguées, à l’instar de la spécialité Oleocaps+® Circulation 6 de Pranarôm.