Dysménorrhées : quelles stratégies pour soulager et prévenir à l'officine ?

Souvent sous-estimées, les dysménorrhées, ou douleurs menstruelles, touchent de nombreuses femmes et peuvent être invalidantes. Derrière ces douleurs se cachent des causes variées, parfois graves, nécessitant une prise en charge spécifique. Découvrez comment les identifier et les traiter efficacement.

Par Thomas Kassab, publié le 22 août 2024

Dysménorrhées : quelles stratégies pour soulager et prévenir à l’officine ?

Les dysménorrhées sont des douleurs pelviennes qui surviennent chez les femmes durant leurs règles. Ces douleurs, parfois extrêmement invalidantes, peuvent être primaires ou secondaires, et leurs causes sont variées, allant de déséquilibres hormonaux à des pathologies plus graves telles que l’endométriose.

Dysménorrhées primaires : un phénomène courant chez les jeunes filles

Les dysménorrhées primaires, également appelées dysménorrhées spasmodiques, sont fréquentes chez les jeunes filles dès l’apparition des premières règles. Elles se caractérisent par des douleurs pelviennes intenses, souvent maximales le premier jour du cycle menstruel, qui peuvent persister pendant deux à trois jours. Ces douleurs sont plus courantes chez les adolescentes vivant des périodes de stress, ce qui suggère un lien entre le bien-être psychologique et l’intensité des symptômes.

La cause des dysménorrhées primaires est souvent liée à la production de prostaglandines par l’endomètre, qui sont des composés hormonaux ayant des effets vasoconstricteurs et utérotoniques. Ces prostaglandines augmentent la force des contractions utérines, ce qui peut expliquer les douleurs ressenties.

Dysménorrhées secondaires : l’Impact de l’endométriose et autres pathologies

Contrairement aux dysménorrhées primaires, les dysménorrhées secondaires sont souvent associées à des conditions pathologiques sous-jacentes. L’endométriose est l’une des causes les plus courantes. Cette maladie chronique, qui touche environ une femme sur dix en âge de procréer, se caractérise par la présence de tissu endométrial en dehors de l’utérus. En plus des règles douloureuses, l’endométriose peut provoquer des douleurs pendant les rapports sexuels (dyspareunie), des difficultés urinaires (dysurie) et des douleurs lombaires, qui ne sont souvent pas soulagées par des analgésiques simples comme le paracétamol.

D’autres causes possibles de dysménorrhées secondaires incluent la présence de polypes utérins, des synéchies (adhérences intra-utérines) après un curetage, ou d’autres anomalies structurelles de l’utérus. Ces conditions sont généralement plus fréquentes chez les femmes de plus de 30 ans.

Approche thérapeutique : traitements et limites

Traitement des dysménorrhées primaires

Chez les jeunes filles, où les cycles ovulatoires sont responsables des douleurs, la gestion des dysménorrhées peut inclure l’utilisation de contraceptifs hormonaux pour inhiber l’ovulation et réduire ainsi la douleur. Cependant, il est crucial de distinguer les douleurs habituelles des dysménorrhées soudaines et intenses, qui nécessitent une consultation médicale rapide pour écarter toute cause sous-jacente sérieuse.

Traitement des dysménorrhées decondaires

Le traitement des dysménorrhées secondaires dépend de la cause sous-jacente identifiée. Par exemple, en cas d’endométriose, un traitement spécifique de la maladie, incluant des options médicamenteuses ou chirurgicales, peut être nécessaire. Les traitements standards comprennent des antispasmodiques comme le Spasfon ou le Spasmocalm, associés à des antalgiques tels que l’ibuprofène (Nurofenfem, Upfen) ou le paracétamol. Dans les cas plus sévères, des combinaisons avec de la codéine et de la caféine (Migralgine, Prontalgine) peuvent être prescrites.

Quels conseils pratiques ?

Rapidité d’action

Il est conseillé de privilégier des formes de médicaments à action rapide, comme les lyocs à laisser fondre sous la langue, pour une efficacité plus immédiate par rapport aux comprimés à avaler.

Surveillance des douleurs hors menstruation

Les douleurs pelviennes en dehors des périodes menstruelles nécessitent une attention médicale immédiate, car elles peuvent signaler des urgences telles qu’une grossesse extra-utérine, une infection génitale haute, ou des complications ovariennes comme la torsion ou la rupture d’un kyste. Dans ces situations, une intervention rapide est cruciale.

Ce qu’il faut retenir

Les dysménorrhées, bien qu’elles soient courantes, nécessitent une approche thérapeutique adaptée en fonction de leur nature (primaire ou secondaire) et de leur cause sous-jacente. Une prise en charge appropriée, incluant une consultation médicale lorsque nécessaire, permet de soulager les symptômes et d’améliorer la qualité de vie des femmes souffrant de ces douleurs pelviennes. La connaissance des différentes options thérapeutiques, y compris les médicaments à action rapide, est essentielle pour une gestion efficace des dysménorrhées.

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