MonkeyPox : comment répondre efficacement aux questions de vos patients ?
Avec la résurgence du MonkeyPox (Mpox) et l'activation des campagnes de vaccination réactive sur le territoire national, les pharmaciens se trouvent en première ligne pour répondre aux questions des patients. Que devez-vous savoir pour conseiller efficacement vos patients au comptoir ?
Comprendre le contexte épidémique
Le MonkeyPox, causé par un virus proche de celui de la variole, présente un risque accru de transmission dans certaines populations. Les campagnes de vaccination réactive sont mises en œuvre dès qu’un cas est confirmé ou que l’épidémie prend de l’ampleur sur le territoire. La vaccination est la pierre angulaire de la prévention, mais elle est strictement encadrée par des recommandations précises.
Les vaccins disponibles : Imvanex® et Jynneos®
Deux vaccins de 3ème génération, Imvanex® et Jynneos®, sont utilisés pour la vaccination contre le MonkeyPox. Cependant, ces vaccins ne sont pas commercialisés directement en France et sont distribués via une procédure spécifique, dans des centres de vaccination uniquement. Ils sont dérivés du vaccin antivariolique, initialement conçu pour protéger contre la variole, mais sont adaptés pour cibler le virus Mpox.
Symptômes et délais d’incubation
Le MonkeyPox se manifeste généralement par des symptômes pseudo-grippaux tels que la fièvre, les maux de tête, les douleurs musculaires et la fatigue. Une éruption cutanée caractéristique apparaît souvent après quelques jours, débutant par des lésions plates qui évoluent en vésicules remplies de liquide, puis en croûtes avant de disparaître. L’éruption cutanée est souvent concentrée sur le visage, les paumes des mains et les plantes des pieds, mais peut également se propager à d’autres parties du corps, y compris les organes génitaux.
Le délai d’incubation du MonkeyPox varie généralement entre 6 et 13 jours, mais il peut s’étendre de 5 à 21 jours. Cette longue période d’incubation souligne l’importance de surveiller les symptômes chez les personnes ayant été en contact avec des cas confirmés, afin de pouvoir agir rapidement en cas de développement des symptômes.
Qui sont les personnes ciblées par la vaccination ?
Les recommandations de vaccination dépendent du niveau de menace épidémique. Lorsqu’un cas isolé est confirmé (niveau 1), une stratégie de vaccination post-exposition est mise en place. Cette stratégie s’applique aux adultes ayant été en contact avec une personne infectée, incluant notamment les professionnels de santé qui ont été exposés sans protection adéquate.
La vaccination doit idéalement être administrée dans les 4 jours suivant le contact à risque, et au plus tard dans les 14 jours. En cas de contacts mineurs, la décision de vacciner est plus délicate et nécessite une évaluation stricte par un spécialiste, conformément au Code de la santé publique.
En situation de menace épidémique plus importante (niveau 2), la vaccination est étendue en préexposition aux personnes à haut risque d’exposition, comme les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes (HSH) ayant plusieurs partenaires, les personnes trans dans une situation similaire, et les personnes en situation de prostitution.
Que dire aux patients au comptoir ?
Les patients peuvent être inquiets ou chercher des informations sur la vaccination contre le MonkeyPox. Voici les points essentiels à communiquer :
- Rassurez sur l’efficacité et la sécurité des vaccins Imvanex® et Jynneos®.
- Expliquez les critères d’éligibilité à la vaccination : la vaccination n’est pas ouverte à tout le monde mais est destinée aux personnes à risque en fonction du contexte épidémique.
- Informez sur l’importance du délai d’administration post-exposition pour maximiser l’efficacité du vaccin.
- Orientez les patients vers des centres de vaccination spécifiques, car ces vaccins ne sont pas disponibles directement en pharmacie.
- Encouragez la prise de rendez-vous rapide en cas de contact à risque, notamment pour les personnes appartenant aux groupes à haut risque.
Des cas particuliers ?
Certains professionnels de santé, notamment ceux travaillant dans des laboratoires manipulant des orthopoxvirus, pourraient vous demander des informations sur la vaccination en préexposition. Bien que cette vaccination ne soit pas systématiquement recommandée, elle peut être envisagée au cas par cas. Dans ce cas, orientez les professionnels concernés vers les autorités sanitaires pour une évaluation individualisée des risques.