L'atrophie vulvo-vaginale

Touchant près d'une femme sur six à divers moments de la vie, l'atrophie vaginale ou vulvaire se révèle particulièrement courante après la ménopause, affectant jusqu'à 50 % des femmes.

Par Thomas Kassab, publié le 28 mars 2024

L’atrophie vulvo-vaginale

L’atrophie vulvo-vaginale, touchant une proportion significative des femmes après la ménopause, s’exprime par une série de symptômes inconfortables dus à la diminution des niveaux d’œstrogènes. Elle se manifeste par une diminution de la lubrification et une fragilité des tissus, entraînant plus facilement des lésions pendant les rapports sexuels, ainsi qu’une sensibilité accrue aux infections urinaires due à la modification du microbiote vaginal. Ces symptômes traduisent la diminution de l’effet protecteur des œstrogènes sur le tissu vaginal et les structures environnantes. Cliniquement, cette pathologie peut se présenter par une dyspareunie (douleur lors des rapports sexuels), un prurit, une irritation ou une sensation de brûlure, ainsi que par des saignements post-coïtaux attribuables à l’atrophie. Un inconfort peut également être ressenti de manière continue. Lors de l’examen, des signes d’atrophie vulvo-vaginale peuvent être observés, notamment une diminution des reliefs vulvaires, une pâleur et une finesse accrue des muqueuses.

Quelle prise en charge ?

La prise en charge de l’atrophie vulvo-vaginale implique diverses approches thérapeutiques, centrées sur la réduction des symptômes et l’amélioration de la qualité de vie. Parmi les options de traitement, il y a les thérapies locales à base d’œstrogènes, administrées sous forme de crèmes, de comprimés ou d’anneaux vaginaux. Ces traitements visent à rétablir les niveaux d’estrogènes dans les tissus vaginaux, contribuant à restaurer l’épaisseur, l’élasticité et l’hydratation de la muqueuse vaginale, tout en diminuant l’inflammation et la sensibilité.

Ordonnance type ?

Mme Sylvie H, 49 ans 1,62 m, 57 kg

Prescripteur : généraliste

  • Physiogine 0,5 mg : 1 ovule pendant par jour pendant 3 semaine puis 1 ovule 2 fois par semaine
  • Gydrelle 0,1 % : 1 application par jour pendant 3 semaine puis 1 application 2 fois par semaine

Interprétation de l’ordonnance

L’ordonnance comporte un traitement local à base d’œstrogènes. En se concentrant sur l’application locale d’œstrogènes, ce traitement cherche à rétablir les caractéristiques des tissus vaginaux, notamment en améliorant leur épaisseur, leur élasticité et leur capacité à maintenir une sécrétion normale. Ces améliorations permettent de réduire la sécheresse, l’irritation et la douleur, rendant ainsi les activités quotidiennes et les relations intimes plus confortables pour la patiente.

Mécanisme d’action

Le promestriène et l’estriol agissent en se liant aux récepteurs d’estrogènes dans les cellules cibles, notamment dans les tissus vulvaires et vaginaux. Cette liaison stimule la synthèse des protéines spécifiques et favorise la croissance et la régénération des tissus épithéliaux, améliorant ainsi les symptômes atrophiques. Contrairement à l’hormonothérapie par voie orale, le traitement local minimise le risque d’effets secondaires systémiques. Cette distinction est particulièrement importante pour les femmes qui présentent des contre-indications à la thérapie hormonale systémique.

Délivrance

Lors de la délivrance du Gydrelle©, il est important de rappeler qu’il est recommandé d’appliquer la crème une fois par jour pendant une semaine, puis tous les deux jours jusqu’à ce que les symptômes régressent, ce qui arrive généralement après environ trois semaines. L’application doit s’effectuer à l’aide de l’applicateur fourni, en poussant le piston jusqu’à sa butée. Il est également conseillé d’étaler une fine couche de crème sur la zone vulvaire. Quant au Physiogine©, il est essentiel de rappeler qu’il doit être administré au coucher, chaque jour, à la même heure.

Quelles contre-indications et précautions ?

Il est important d’exclure d’autres pathologies qui pourraient causer des démangeaisons vulvaires et un inconfort local. Des dermatoses spécifiques à la zone vulvo-vaginale (lichen, condylome, etc.) peuvent présenter des symptômes semblables incluant des rougeurs et des épaississements cutanés. Aussi, bien que le risque systémique soit faible avec les traitements locaux, leur utilisation chez les femmes ayant des antécédents de cancers hormono-dépendants doit être abordée avec prudence. Une évaluation individuelle des risques et des avantages est nécessaire, particulièrement en cas d’antécédents de cancer du sein ou de l’endomètre. Les effets secondaires locaux peuvent inclure une irritation légère au site d’application, bien que ces produits soient généralement bien tolérés.

Quels conseils en plus ?

Pour atténuer la sécheresse vaginale, des gels et lubrifiants à base d’eau peuvent être utilisés avant les rapports sexuels pour simuler les sécrétions naturelles et améliorer le confort. Il est conseillé de privilégier les produits à base d’eau plutôt que de corps gras pour une meilleure compatibilité avec les muqueuses et les préservatifs :

  • AINARA© gel hydratant
    vaginal
  • SAFORELLE LUBRIFIANT©
  • SENSILUBE DUREX
  • TAIDO© gel végétal lubrifiant

Ces options peuvent compléter les traitements médicaux pour la sécheresse vaginale, mais une consultation avec un professionnel de santé est recommandée pour une approche adaptée.

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