« Vous avez quelque chose pour dormir ? »
Une insomnie, des causes
L’insomnie peut être déclenchée par une variété de facteurs. D’un point de vue physiologique, elle peut résulter d’un déséquilibre des neurotransmetteurs comme le GABA ou les monoamines, qui régulent le cycle veille-sommeil. Parmi les causes psychologiques, l’anxiété et la dépression sont fréquemment impliquées, influant directement sur la qualité du sommeil. Les facteurs environnementaux, tels que l’exposition à la lumière bleue avant le coucher ou un environnement bruyant, peuvent également perturber le sommeil. Médicalement, certaines pathologies comme l’apnée du sommeil ou le syndrome des jambes sans repos peuvent induire ou aggraver l’insomnie. La prise de stimulants ou certains médicaments, tels que les corticostéroïdes ou les antidépresseurs, est aussi connue pour affecter le sommeil.
Quelles questions poser au patient ?
- « Depuis quand rencontrez-vous des problèmes de sommeil ? » : Pour déterminer si l’insomnie est aiguë ou chronique.
- « Est-ce un problème d’endormissement, de réveil nocturne, ou les deux ? » : Pour préciser le type de trouble du sommeil.
- « Avez-vous des soucis de santé ? » : Pour identifier des causes médicales potentielles.
- « Comment est votre environnement de sommeil ? » : Évaluer des facteurs environnementaux perturbateurs.
- « Prenez-vous des médicaments ? » : Examiner l’impact de médications existantes sur le sommeil.
Les benzodiazépines
Elles modulent le système GABAergique en agissant sur les récepteurs GABA-A, où elles augmentent l’efficacité du neurotransmetteur GABA en facilitant l’ouverture des canaux chlore associés. Cela résulte en une hyperpolarisation des neurones, conduisant à un effet inhibiteur généralisé qui favorise l’endormissement et le maintien du sommeil. Cependant, l’utilisation continue peut induire une tolérance et une dépendance en raison de l’adaptation neuronale à ces changements, d’où la restriction de prescription et de délivrance des BZD hypnotiques à une durée maximale de 28 jours pour limiter ces risques.
Les antihistaminiques hypnotiques
La doxylamine ou l’hydroxyzine sont couramment utilisées pour leurs propriétés sédatives. Ces médicaments agissent en bloquant les récepteurs H1, ce qui induit un effet sédatif. Bien qu’efficaces à court terme, ils peuvent entraîner des effets secondaires tels que somnolence diurne, sécheresse buccale et constipation. Ils peuvent parfois provoquer une excitation paradoxale, entraînant une insomnie. Ils sont contre-indiqués chez les patients avec certains troubles oculaires (glaucome à angle fermé) ou de la prostate (HBP).
Agoniste des récepteurs de l’oréxine
Le Quviviq©, contenant le daridorexant, représente une innovation dans le traitement de l’insomnie, car il ne provoque pas de dépendance et ne détériore pas le sommeil profond, contrairement aux benzodiazépines. Quviviq© agit en antagonisant les récepteurs de l’orexine, des neurotransmetteurs impliqués dans la régulation de l’éveil, du sommeil et de l’appétit. La posologie recommandée pour les adultes est d’un comprimé de 50 mg à prendre 30 minutes avant le coucher.
Quelle place pour la mélatonine ?
La mélatonine, sécrétée par la glande pinéale, atteint son pic nocturne vers 3 heures du matin, sous l’influence des noyaux suprachiasmatiques de l’hypothalamus, l’horloge interne du corps, qui réagit à l’alternance jour/nuit. Avec l’âge, notamment à partir de 50-55 ans, on observe une réduction de l’activité des noyaux suprachiasmatiques et de la production de mélatonine, due en partie à la calcification de la glande pinéale, ce qui impacte négativement la régulation du sommeil.
Quelle libération choisir ?
Les formes de mélatonine adaptées à différents besoins thérapeutiques comprennent la libération immédiate (LI), la libération différée (LD), et la libération prolongée (LP). La forme LI agit rapidement, idéale pour les personnes ayant des difficultés à s’endormir. La LD est conçue pour libérer la mélatonine après un délai initial, convenant à ceux qui expérimentent des réveils nocturnes. La forme LP maintient une libération constante tout au long de la nuit, bénéfique pour les patients, notamment âgés, qui ont besoin d’une aide prolongée pour maintenir le sommeil en raison du déclin naturel de la mélatonine avec l’âge. Ces formulations offrent des options flexibles pour aborder spécifiquement divers types de troubles du sommeil.
Attention au remboursement !
Slenyto© est remboursé uniquement chez les enfants âgés de 2 à 18 ans. De plus, il est essentiel de souligner qu’aucune préparation magistrale de mélatonine ne peut bénéficier d’une prise en charge par l’Assurance maladie.
Peut-on substituer Circadin ?
Non. Il est important de noter que le Circadin© ne peut pas être substitué par un complément alimentaire moins cher contenant de la mélatonine. Circadin© est un médicament à libération prolongée, bénéficiant d’un statut réglementaire spécifique. En conséquence, il ne peut légalement être remplacé par un complément alimentaire. Cette distinction est cruciale pour assurer une administration contrôlée et efficace de la mélatonine, répondant à des normes de qualité et de sécurité strictes.