Sport, nutrition et compléments alimentaires.
Le lien entre le sport, la nutrition et les compléments alimentaires revêt une importance capitale dans le domaine de la pharmacie d’officine, offrant aux pharmaciens une occasion unique de se positionner non seulement comme des dispensateurs de médicaments, mais également comme des conseillers clés en matière de santé et de bien-être.
Sport : un facteur santé clé
La promotion de l’activité physique par les pharmaciens transcende la simple prescription. Elle s’inscrit dans une démarche proactive de prévention de maladies et d’amélioration du bien-être général. En conseillant sur l’importance du sport, les pharmaciens contribuent significativement à la santé publique, guidant leurs clients vers un mode de vie plus actif et sain.
Nutrition : fondement de la santé
L’importance de la nutrition dans la santé globale est indéniable, et les pharmaciens sont en première ligne pour éduquer leurs patients. En fournissant des conseils éclairés sur les choix alimentaires, ils contribuent activement à la prévention des maladies et à l’amélioration de la qualité de vie. Leur compétence en nutrition ne se limite pas à un simple service ; elle constitue une composante fondamentale de la santé publique.
Les compléments alimentaires
Avec l’expansion du marché des compléments alimentaires, les pharmaciens se retrouvent au premier plan pour offrir des conseils personnalisés et adaptés. Leur rôle ne se limite pas à la vente de ces produits ; ils fournissent un service de conseil sur mesure, établissant une relation de confiance avec leurs clients et répondant de manière précise à leurs besoins spécifiques.
L’intégration de ces trois aspects – sport, nutrition et compléments alimentaires – dans la pratique pharmaceutique enrichit non seulement l’offre de services en officine, mais positionne également les pharmaciens comme des acteurs essentiels de la santé communautaire. Cette approche holistique offre des avantages considérables pour la santé des clients, et représente aussi une opportunité de développement professionnel et commercial significative pour le secteur de la pharmacie.
Protéines et alimentation
Briques du corps humain
Les protéines, composées de 20 acides aminés chez l’homme, sont des macromolécules clés pour la structure et le fonctionnement cellulaires. Huit de ces acides aminés, dix chez l’enfant, sont dits essentiels car non synthétisables par l’organisme, et doivent être apportés par l’alimentation. Elles jouent un rôle vital dans la construction et la réparation des tissus, la synthèse d’hormones, d’enzymes et d’anticorps. Leur qualité nutritionnelle dépend de la présence d’acides aminés essentiels et de leur digestibilité, avec des différences notables entre protéines animales (viandes, œufs, poissons, produits laitiers) et végétales (céréales, légumineuses, oléagineux). Chez les sportifs, les besoins protéiques sont augmentés en raison de l’intensification de la protéolyse durant l’exercice. Une alimentation équilibrée, potentiellement complétée par des suppléments, est nécessaire pour satisfaire ces besoins accrus.
Quels besoins nutritionnels ?
Les besoins nutritionnels d’un adulte varient selon l’âge, le sexe, l’activité physique et l’état de santé. Les hommes adultes ont besoin en général 2 500 kcal/jour, tandis que les femmes ont besoin d’environ de 2 000 kcal, ces chiffres variant avec le niveau d’activité. Les macronutriments essentiels incluent les protéines (10-35 % de l’apport énergétique, à raison de 0,8 g/kg/jour) pour la réparation tissulaire, les glucides (45-65 %) pour l’énergie, et les lipides (20-35 %), avec une préférence pour les acides gras insaturés, pour la santé cellulaire et la production d’hormones. Les micronutriments tels que vitamines et minéraux sont également importants. Une alimentation variée, comprenant des fruits et légumes, garantit un apport suffisant en vitamines (A, C, D, E, B) et minéraux (calcium, fer, zinc, magnésium). Dans certains cas, notamment dans les régions peu ensoleillées, des suppléments en vitamine D peuvent être nécessaires. L’hydratation est un autre aspect important, avec une consommation générale recommandée de 2 litres d’eau par jour, ajustable en fonction de l’exercice physique et du climat. Pour une alimentation saine, il est conseillé de limiter la consommation de sucre ajouté, de sel et de graisses saturées, tout en privilégiant une diversité alimentaire pour un apport nutritionnel complet et équilibré.
Les besoins nutritionnels diffèrent-ils ?
Les besoins nutritionnels des sportifs, supérieurs à ceux d’un adulte moyen, requièrent un apport calorique adapté à une activité intense. Ils peuvent nécessiter entre 1,2 et 2,0 g/kg/jour de protéines pour la réparation musculaire, contre 0,8 g pour un adulte standard. Les glucides, pour l’énergie lors d’exercices intenses, devraient constituer 55-65 % de l’apport énergétique, favorisant les glucides complexes. Les lipides restent essentiels pour la santé globale. Ces athlètes peuvent exiger plus de certains micronutriments, comme le fer pour le transport de l’oxygène et le calcium pour les os. Une plus grande quantité de vitamine B est parfois nécessaire. Néanmoins, une alimentation variée suffit généralement à satisfaire ces besoins. L’hydratation est cruciale avec une perte accrue par la transpiration. Pour les sportifs occasionnels, des ajustements alimentaires mineurs sont souvent adéquats, avec une attention particulière aux glucides complexes et aux micronutriments essentiels. Les normes d’hydratation habituelles conviennent, ajustées selon l’activité.
Quelles carences peuvent apparaître ?
Vitamines
Les sportifs sont susceptibles de développer des carences en certaines vitamines, en raison de la demande accrue imposée par les exercices physiques intenses et les régimes alimentaires spécifiques. Voici les vitamines le plus souvent concernées :
Vitamine D
La vitamine D est essentielle pour la santé osseuse, l’absorption du calcium et la fonction musculaire, surtout chez les athlètes. Ceux s’entraînant en intérieur ou dans des régions peu ensoleillées risquent une carence, pouvant réduire la performance et augmenter le risque de fractures. La supplémentation, adaptée aux niveaux sériques, peut aller jusqu’à 2000 UI/jour.
Vitamine B (notamment B6, B12, et folate)
Ces vitamines jouent un rôle clé dans le métabolisme énergétique et la production de globules rouges. Une carence peut entraîner une fatigue accrue, une diminution de la performance et une anémie. Les besoins en vitamine B12 sont particulièrement élevés chez les athlètes végétariens ou véganes, car elle est principalement trouvée dans les produits d’origine animale.
Vitamine C
La vitamine C joue un rôle clé dans la synthèse du collagène, la réparation tissulaire et le fonctionnement du système immunitaire. Pour les sportifs, un apport plus élevé peut être nécessaire pour faire face au stress oxydatif lié à l’activité physique. Un dosage quotidien pouvant atteindre 1 000 mg est parfois recommandé, en particulier durant les périodes de récupération intense ou en cas de blessure.
Vitamine E
La vitamine E, un antioxydant, protège les cellules contre les dommages des radicaux libres générés par l’exercice intense. Bien qu’une supplémentation excessive soit déconseillée pour éviter les effets pro-oxydants, il est important que les athlètes consomment suffisamment d’aliments riches en vitamine E, tels que les huiles végétales, les noix et les graines.
Vitamine A
Essentielle pour la santé visuelle, la croissance et la réparation tissulaire, et le fonctionnement immunitaire, la vitamine A peut être limitée dans les régimes restrictifs, surtout les régimes pauvres en graisses. Il est recommandé d’assurer un apport équilibré en vitamine A, principalement par l’alimentation, comme le foie, les fruits et légumes orange et les légumes verts feuillus.
Minéraux et oligo-éléments
Les athlètes, en raison de leur régime alimentaire, de l’intensité de l’entraînement et de la perte accrue de minéraux par la sueur, peuvent être sujets à des carences minérales, impactant leur performance, leur récupération et leur santé. Les oligo-éléments, nécessaires en petites quantités, sont vitaux pour diverses fonctions biologiques essentielles à la santé et à la performance sportive.
Calcium
Le calcium, vital pour les os, la contraction musculaire et la coagulation, peut faire défaut chez les athlètes limitant les produits laitiers ou ayant de hauts besoins énergétiques. Un apport de 1000-1300 mg/jour est recommandé pour éviter les fractures de stress et assurer une santé osseuse optimale.
Magnésium
Il joue un rôle dans plus de 300 réactions enzymatiques, y compris la production d’énergie et la synthèse protéique. Les symptômes de carence comprennent la fatigue, la faiblesse musculaire et les crampes. Les athlètes peuvent avoir besoin de plus de magnésium (320-420 mg/jour) que la population générale, surtout ceux qui s’entraînent dans des environnements chauds et perdent des minéraux par la sueur.
Zinc
Le zinc, essentiel pour le métabolisme énergétique et la synthèse protéique, est important pour les athlètes. Les carences, nuisant à la performance et à la récupération, sont à surveiller, surtout chez ceux sous régimes restreints ou végétariens. Les apports recommandés sont de 11 mg/jour pour les hommes et 8 mg/jour pour les femmes.
Fer
Le fer, important pour l’hémoglobine et le transport de l’oxygène, est essentiel pour les athlètes, en particulier les coureurs de fond et les femmes, qui sont plus susceptibles de souffrir de carences. Ces carences peuvent causer une anémie ferriprive et diminuer la performance. La supplémentation en fer, adaptée selon les tests sanguins et le régime alimentaire, peut être nécessaire pour maintenir des niveaux appropriés.
Sélénium
Le sélénium est essentiel pour la défense contre le stress oxydatif et le maintien d’un système immunitaire efficace. Une carence peut entraîner un risque accru de stress oxydatif et de dysfonctionnement immunitaire. La dose quotidienne recommandée est de 55 µg, ajustable en fonction de l’alimentation et de l’intensité de l’activité physique.
Manganèse
Il est impliqué dans le métabolisme des glucides et des protéines ainsi que dans la formation des os et du tissu conjonctif. Une carence peut affecter la croissance osseuse et le métabolisme. Les besoins sont généralement couverts par l’alimentation, avec des apports recommandés autour de 2,3 mg/jour pour les hommes et 1,8 mg/jour pour les femmes.
Cuivre
Il est nécessaire pour la formation de collagène et d’élastine, ainsi que pour le métabolisme du fer. Un déficit en cuivre peut impacter la santé des os et des tissus conjonctifs. L’apport quotidien recommandé est de 900 µg.