Réagencer son officine : comment bien préparer son projet ?

La phase de préparation

La décision de rénover son outil de travail doit être bien réfléchie. En particulier, il ne faut pas se tromper sur l’enveloppe des travaux et leur faisabilité financière. Afin que l’investissement ne se transforme pas en une dépense inutile ou dangereuse. Un réagencement doit avoir un impact significatif sur l’attractivité de l’officine, la qualité du travail, l’amélioration du service rendu, la qualité de service et de l’offre, des effets sur la concurrence… Le pharmacien doit préparer une étude de marché (profil de la clientèle, ses attentes, ses besoins, environnement de l’officine et aspects concurrentiels, offre produits et services, nature des travaux à effectuer…) et un cahier des charges le plus précis possible. L’étape la plus délicate est certainement le chiffrage du projet et la détermination de l’enveloppe budgétaire idoine.

Quand ?

Un pharmacien qui s’est installé il y a 7 ans et qui n’a plus d’amortissements fiscaux peut décider de renégocier et réétaler ses emprunts, en incluant une enveloppe pour l’agencement.

Réagencement en profondeur ou relooking ?

En relooking, il n’y a pas ou peu de travaux de gros œuvre, le principal levier d’un relooking est la valorisation des éléments existants et une transformation rapide de l’espace client. Le fait d’éliminer les éléments obsolètes et de compléter par des mobiliers plus modernes et efficients permet d’optimiser les performances (clarification des offres, élargissement de la clientèle, hausse du panier moyen, gain en fonctionnalité…), la rentabilité et l’image de l’officine. Les travaux de relooking prioritaires concernent généralement la façade, l’enseigne, l’éclairage, une implantation plus rationnelle des comptoirs, l’installation de linéaires de plus grande hauteur ou le rajout de deux ou trois gondoles pour implanter de nouvelles marques, la signalétique, la communication visuelle au-dessus du mobilier, la rénovation des sols et des murs, le travail sur des points d’architecture et de décoration pour apporter une valeur ajoutée visuelle : mise en place de faux plafonds, de cornières décoratives, etc. Ces actions vont de pair avec un rafraîchissement des gammes et du merchandising.

Faut-il changer l’ancien mobilier ou le réemployer ?

Il n’y a pas de réponse universelle à cette question, car tout dépend de l’état du mobilier existant, de son adéquation avec les nouveaux objectifs de l’officine et de l’ambiance que le pharmacien souhaite créer. Dans certains cas, remplacer entièrement le mobilier est une opportunité de moderniser l’image de la pharmacie, notamment lorsque les meubles sont usés ou ne répondent plus aux standards actuels d’ergonomie et de fonctionnalité. À l’inverse, réhabiliter du mobilier ancien peut s’avérer judicieux pour conserver une identité visuelle unique ou pour limiter les coûts. Par exemple, des comptoirs en bois massif peuvent être poncés, repeints ou habillés d’éléments contemporains pour s’intégrer dans un design plus moderne, tout en réduisant les dépenses et l’empreinte écologique du projet. Une pharmacie de quartier, soucieuse de préserver son caractère authentique, pourrait ainsi jouer sur un mélange harmonieux entre ancien et moderne, en valorisant son patrimoine tout en adoptant des éléments fonctionnels comme des gondoles épurées et des éclairages LED.

Optimiser les espaces

Chaque espace doit être passé au crible pour s’assurer qu’il contribue à la fois à la rentabilité de l’officine et à une meilleure expérience pour le patient. Cela implique de remettre en question l’agencement actuel en tenant compte des évolutions de la pratique officinale, des nouvelles missions confiées au pharmacien, et des attentes des patients. Par exemple, un espace de confidentialité mal situé ou sous-exploité pourrait être réaménagé pour accueillir des missions pharmaceutiques, comme des entretiens (bilan de médication, etc.) ou des actes de prévention (vaccination, etc.). L’optimisation peut aussi passer par des détails pratiques : réorganiser les rayons pour fluidifier le parcours client ou encore intégrer des zones thématiques (produits naturels, etc.). Ainsi, un réagencement efficace doit refléter non seulement une vision globale des besoins de l’officine, mais aussi une attention minutieuse à chaque recoin, en exploitant pleinement le potentiel de chaque mètre carré.

Quel budget ?

Le choix est guidé en fonction du rapport qualité/prix du projet ou de son aspect particulièrement innovant. L’originalité et la créativité ne sont pas facturées au prix du standard. Les budgets oscillent entre 800 et 900 €/m² sans changement de configuration, sans toucher à la structure du bâtiment, entre 1 500 et 1 600,00 €/m² pour l’aménagement d’une cellule vide (mobilier compris), tandis que le coût de la construction se situe entre 2 000 et 2 500 €/m². Le coût d’un restyling est peu onéreux (de 2000 € à 30 k€).

Agencement réalisée par JBCC AGENCEUR*

Quels points clés avant de se lancer ?

Faire un audit

Un projet d’agencement se construit à partir d’un audit marketing du point de vente, des compétences de l’officine, de ses points forts et de ses points faibles, des évolutions de la zone de chalandise et du nouveau positionnement souhaité par le titulaire. Un certain nombre de questions simples mais structurantes sur la surface et les aménagements actuels, le matériel à conserver et le nouveau matériel à intégrer (linéaires, comptoirs, automate…), les compétences actuelles ou potentielles de la pharmacie, ses envies de développement personnel (intégrer aussi celles de l’équipe dans la réflexion stratégique), la qualité de l’offre, etc., permet de déterminer des lignes directrices.

Rechercher un prestataire

Il faut opérer une sélection parmi les professionnels du Pharmastaging et les cellules expertes en Re/style des agenceurs.

Examiner & comparer

Examiner, comparer les différents projets en concurrence (deux ou trois en lice) et en retenir un sur la base des critères que vous avez définis : le prix à projet équivalent, vos aspirations, les délais de fabrication du mobilier, la date de démarrage du chantier, etc.