Plaies et pansements : guide pratique

Cicatrisation en milieu humide

Le principe de la cicatrisation en milieu humide repose sur la création d’un environnement optimal pour la guérison des plaies. Selon que la plaie est sèche ou exsudative, le choix du pansement variera pour maintenir l’humidité nécessaire. Pour les plaies sèches, un pansement hydratant est utilisé pour ajouter de l’humidité, tandis que pour les plaies exsudatives, un pansement absorbant est préféré pour contrôler l’excès de fluides, en préservant l’humidité essentielle. Ces pansements absorbants sont choisis en fonction de leur capacité à absorber (coefficient d’absorption, Ka) et à relarguer l’humidité (indice de relargage, Kr), et peuvent opérer une absorption latéralisée ou verticalisée, ce dernier indice étant spécifique aux structures multicouches. Maintenir un milieu humide aide à accélérer la cicatrisation, réduire la douleur et minimiser les risques d’infection et de formation de cicatrices.

Pansement primaire et secondaire

Le pansement primaire, en contact direct avec la plaie, assure la protection, maintient un milieu humide et absorbe l’exsudat, tout en pouvant être enrichi en agents favorisant la cicatrisation. Le pansement secondaire, qui renforce le primaire, est optionnel et dépend de la nécessité d’une absorption supplémentaire ou d’une fixation renforcée. Certains dispositifs intègrent les deux fonctions, offrant une approche intégrée à la prise en charge de la plaie.

Quel pansement pour quel type de plaie ?

Le choix du pansement est fondamental et doit être adapté au type de plaie à traiter.

Pansements alginates

Composés principalement d’alginates issus d’algues, ils sont indiqués pour les plaies saignantes ou exsudatives en raison de leur capacité d’absorption et de leurs propriétés hémostatiques. Exemple : Algisite M (Smith & Nephew), utilisé pour les plaies postopératoires suintantes.

Pansements hydrofibres (CMC)

Principalement faits de carboxyméthylcellulose, ces pansements formant un gel au contact des exsudats sont adaptés pour les plaies exsudatives profondes. Exemple : Aquacel (ConvaTec), pour les ulcères de jambe.

Pansements hydrocellulaires

À base de mousse de polyuréthane, ces pansements sont utilisés pour les plaies cavitaires ou celles nécessitant une absorption importante. Exemple : Allevyn (Smith & Nephew), préconisé pour les escarres de décubitus.

Pansements hydrocolloïdes

Composés de polymères absorbants incluant la carboxyméthylcellulose, ils conviennent pour les plaies faiblement à modérément exsudatives et offrent un milieu humide propice à la cicatrisation. Exemple : Duoderm (ConvaTec), adapté pour les ulcères de pression.

Hydrogels

Contenant plus de 50 % d’eau, ces gels maintiennent l’humidité de plaies sèches ou nécrotiques. Exemple : Intrasite Gel (Smith & Nephew), utilisé pour l’hydratation des plaies nécrotiques.

Pansements vaselinés

Imprégnés de vaseline pour éviter l’adhérence à la plaie, ils sont parfaits pour les plaies avec tissus sensibles nécessitant un changement de pansement non douloureux. Exemple : Jelonet (Smith & Nephew), utilisé sur les brûlures superficielles.

Interfaces

Avec un revêtement de polymères, comme le gel de silicone, ces pansements sont indiqués pour minimiser le traumatisme lors du retrait, surtout sur les peaux fragiles ou chez les enfants. Exemple : Mepitel (Mölnlycke), adapté pour les greffes de peau.

Pansements au charbon actif

Intégrant du charbon pour absorber les odeurs, ces pansements sont préconisés pour les plaies malodorantes. Exemple : Actisorb (Silver Antimicrobial), utilisé pour les plaies infectées malodorantes.

Pansements à l’argent

Dotés de propriétés antibactériennes, ils sont recommandés pour les plaies infectées ou à risque d’infection. Exemple : Aquacel Ag (ConvaTec), indiqué pour les ulcères infectés.

Pansements à base d’acide hyaluronique

Ces pansements, contenant de l’acide hyaluronique, stimulent la cicatrisation et sont adaptés pour les plaies aiguës ou chroniques. Exemple : Ialuset Acide Hyaluronique Compresses Imprégnées (Laboratoire Genevrier), utilisé sur les plaies chirurgicales.

Quel est le pansement idéal ?

Le pansement idéal ne se limite pas à un type unique, car aucun pansement ne convient à toutes les plaies. Cependant, il doit être conforme au diagnostic clinique, efficace et économique. Il doit offrir stérilité, confort, et absence de toxicité, d’irritation et d’allergénicité. Sa mise en place doit être simple, il doit s’adapter à la forme et à la profondeur de la plaie, rester en place sans adhérer à la plaie, et son retrait doit être indolore sans laisser de résidus. Aussi, il doit créer un environnement favorable à la cicatrisation, régulant l’humidité pour éviter la macération, tout en absorbant l’excès d’exsudat ou en maintenant la plaie hydratée si nécessaire. Il doit aussi fournir une isolation thermique, maintenir un pH optimal, faciliter le nettoyage de la plaie et minimiser la formation de cicatrices tout en protégeant la plaie contre les infections et les traumatismes externes.

Puis-je substituer un pansement ?

Non. Depuis le 11 juillet 2020, après la fin d’une dérogation liée à la crise sanitaire de la Covid-19, il n’est plus possible de substituer des dispositifs médicaux, y compris les pansements. La réglementation permet uniquement la substitution de médicaments ayant prouvé leur bioéquivalence, à l’instar des génériques listés par l’ANSM.