Le moral des pharmaciens en berne

Devant les difficultés croissantes des pharmaciens, un sondage de l’UNPF révèle que 50% d’entre eux seraient prêts à exprimer leur mécontentement par des actions.

Manque de reconnaissance

Les tensions s’accumulent : difficultés économiques, problèmes de recrutements, d’approvisionnements, burn-out…La profession traverse une crise morale. D’après Christophe Le Gall, président de l’Union nationale des pharmacies de France (UNPF), « il y a un vrai malaise depuis la fin du Covid. Nous devons également faire face à l’évolution énorme de notre métier. Nous avons tenu bon pendant toute la pandémie, nous avons pris des risques en mobilisant nos équipes. Or, nous ne voyons pas de reconnaissance du travail accompli de la part du ministère. » D’après un sondage effectué par l’UNPF, 18% des pharmaciens seraient prêts à faire une grève de la sérialisation, 13% à faire une grève de la dispensation à l’unité, et 13% également à faire une grève de la télétransmission. Enfin 6% pourraient faire grève de l’envoi anticipé des tableaux de garde.

Ras-le-bol de la profession

« La profession attend par conséquent une revalorisation des honoraires. Le Covid a entraîné une sur-activité qui s’est traduite par une augmentation des rémunérations des équipes. Or aujourd’hui, entre l’inflation économique, les salaires, les charges fixes à payer, la variable d’ajustement, c’est le pharmacien qui travaille plus ! Il s’épuise. Certains sont en burn-out. Il faut s’attendre à des fermetures de pharmacies si rien ne change. »

Parmi les 211 répondants, 70 évoquent une insécurité financière, des problèmes de trésorerie, un manque de rentabilité des officines. Un jeune titulaire estime qu’  « un pharmacien ne peut pas faire les 60 heures d’ouverture de son officine, c’est physiquement impossible ». Tous les syndicats sont unis et prêts à se mobiliser rapidement. La mise en place des nouvelles missions du pharmacien nécessitent une révolution au niveau des comportements des équipes et donc un réel accompagnement. Pour maintenir le système de santé actuel, il faut une reconnaissance qui passera par une revalorisation des honoraires.